Essais I de Michel de Montaigne
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie
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Un grand auteur, un grand humaniste, un grand penseur
Montaigne est de famille noble et est né au château de Montaigne en Périgord. Il est le grand humaniste du XVIe siècle.
Il sera conseiller d'Henri III et diplomate, avant de se retirer dans ses terres et d’écrire ses essais. La première édition de ceux-ci date de 1580. Il vécut donc les déchirements religieux de la France, divisée en catholiques et huguenots, et le problème de la succession d’Henri III assassiné par un fanatique.
Les « Essais » représentent trois volumes dans cette édition. Montaigne est un des premiers écrivains français à avoir développé le " moi ". Il étudie le monde de son époque à travers la vision d'un homme qui est lui. C'est son regard qui décrit et analyse la société de son époque et en tire des leçons.
On a dit de Montaigne qu’il était un sceptique, un stoïcien et un épicurien. C’est tout à fait vrai car il constate que l'homme souffre et que cela fait partie aussi de sa condition. Il est sceptique parce qu’il estime que nous percevons les choses comme nous les comprenons ou comme nous les voyons et que cette vision n'est pas nécessairement la bonne. Enfin, il est épicurien parce qu'il a une grande capacité de jouir du moment présent, partant du principe que certaines joies nous sont données et qu’il serait dommage de ne pas en profiter.
Dans son œuvre il décrit ses joies, ses peines, ses souffrances, son époque. Il nous fait aussi découvrir de très grands auteurs comme Tite-Live, Sénèque, Cicéron et d’autres.
« …mais la raison m'a instruit que de condamner ainsi résolument une chose pour fausse et impossible, c'est se donner l'avantage d’avoir dans la tête les bornes et limites de notre mère nature ; et qu’il n'y a point de plus notable folie au monde que de les ramener à la mesure de notre capacité et suffisance. Si nous appelons monstres ou miracles ce ou notre raison ne peut aller, combien s’en présente-t-il continuellement à notre vue ? »
Un des grands avantages de cette œuvre est qu’elle peut parfaitement être lue par morceaux. Point n’est nécessaire de la lire d’une traite, au contraire. Il me semble qu’il serait plus utile d'en savourer un petit chapitre de temps à autre, surtout qu’en général ils sont courts.
C’est le vingtième siècle qui a remis Montaigne à l’honneur et en a fait un des plus grands écrivains de notre langue.
Les éditions
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Essais... [Texte imprimé] Michel de Montaigne édition présentée, établie et annotée par Pierre Michel... [préfaces] d'André Gide, [Albert Thibaudet et Maurice Merleau-Ponty]
de Montaigne, Michel de Gide, André (Préfacier) Merleau-Ponty, Maurice (Préfacier) Thibaudet, Albert (Préfacier) Michel, Pierre (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070362899 ; 9,00 € ; 25/01/1973 ; 502 p. ; Poche -
Essais de Michel de Montaigne [Texte imprimé] édition présentée, établie et annotée par Emmanuel Naya,... Delphine Reguig-Naya,... et Alexandre Tarrête,...
de Montaigne, Michel de Naya, Emmanuel (Editeur scientifique) Reguig-Naya, Delphine (Editeur scientifique) Tarrête, Alexandre (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070423811 ; 8,60 € ; 31/12/1999 ; 720 p. ; Poche
Les livres liés
Les critiques éclairs (5)
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Riche et beau
Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 38 ans) - 2 août 2013
un livre de fond
Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 25 juin 2012
Pour ma part, je me suis procuré la traduction en français moderne de Guy de Pernon (3 volumes, chez l'auteur), qui restitue toute la magie du texte dans une fluidité contemporaine.
Oui, c'est un livre majeur, un des quatre ou cinq de la littérature française autobiographique, à rapprocher des "Confessions" de Rousseau, du "Journal" de Gide ou du "Journal" plus contemporain de Charles Juliet. Des livres magnifiques qui montrent l'homme dans sa nudité, dans son rapport au monde, dans son unicité aussi...
Rien à voir avec les insignifiantes autofictions actuelles, d'une pauvreté humaine définitive.
Quoi, seulement ?
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 6 octobre 2004
Trés grand
Critique de Don_Quichotte (Metz, Inscrit le 31 mai 2004, 37 ans) - 6 octobre 2004
C'est un peu une "Lumière" avant l'heure Montaigne, il vous éclaire sur tout...
"Je suis moy-mesmes la matiere de mon livre"
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 8 avril 2002
A nous, lecteurs, de lire et de relire Montaigne. A petites doses de le déguster, comme ces abeilles qui, butinant deci delà les fleurs, en constituent petit à petit leur miel (ce que Montaigne faisait avec les grands auteurs latins et grecs qu'il relisait sans cesse, sans cesse truffant ses pages de leurs citations, comme il faisait graver leurs meilleures maximes sur les poutres du plafond de sa "librairie"); lire Montaigne pour échapper à l'abstraction, au jargon, aux cons; lire Montaigne pour s'élever sur sa montagne, pour voir les choses de plus haut, humer un air plus pur. Lire Montaigne car, comme Proust dans un tout autre registre, il nous offre un cadeau à chaque page.
Test : trois dégustations à l'aveugle. La page 111, pourquoi pas, des trois volumes Garnier-Flammarion : I, 111 : "La vaillance a ses limites, comme les autres vertus; lesquels franchis, on se trouve dans le train du vice; en maniere que par chez elle on se peut rendre à la temerité, obstination et folie..." Belle méditation pour les soldats, terroristes et résistants de tous bords! II, 111 : "Notre religion est faite pour extirper les vices; elle les couvre, les nourrit, les incite". Et pan! encore un beau sujet de dissertation pour les "fous de Dieu"! III, 111 : "L'amour ne me semble proprement et naturellement en sa saison qu'en l'aage voisin de l'enfance". Le premier amour serait toujours le dernier, le moule de tous les autres? Lire Montaigne, c'est lire tous les penseurs lus par Montaigne, et tous les autres lus par ceux-là. Lire Montaigne, c'est être un homme. Simplement un homme.
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