Les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer
( Canterbury tales)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Quelle densité !
Faire une seule critique de cet ouvrage, reprenant de fait une multitude de contes, est par définition fort difficile.
Cela dit, on découvre dans cet ouvrage une richesse de personnages différents avec chacun leur point de vue : c'est une fresque merveilleuse de la société de l'époque, et un peu aussi de la nôtre, même s'il faut pour cela faire abstraction du substrat religieux au centre du roman, puisque les héros se rendent en pèlerinage.
Enfin j'ai adoré les errances grivoises teintées de sagesse populaire, c'est tout bonnement délicieux. Chaucer dit un peu que finalement, la morale religieuse (et la morale tout court, pour les non croyants dont je suis) dépend avant tout du point de vue de chacun sur la question.
Bref, un monument littéraire indiscutable de la culture occidentale. A mettre en parallèle avec la divine comédie de Dante.
Les éditions
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Les contes de Canterbury [Texte imprimé] Chaucer présentation et trad. nouv. d'André Crépin,... postf. de G. K. Chesterton
de Chaucer, Geoffrey Chesterton, Gilbert Keith (Postface) Crépin, André (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070406340 ; 15,00 € ; 01/10/2000 ; 819 p. ; Poche
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Vaste pantonime
Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 29 novembre 2010
Si les contes en eux-mêmes sont assez prévisibles, touchant aux thèmes les plus importants pour l'époque (chevalerie, christianisme, mariages...) ce sont les différences entre protagonistes, affectant leurs caractères et niveaux d'éducation, qui sont fascinantes. Elles se reflètent en effet dans leurs manières de s'exprimer, crue ou imagée, simple ou pompeuse, fleurie ou vulgaire grâce auxquelles Chaucer, ingénieusement, écrit un livre à plusieurs voix où le style change sans cesse, poignée de pages après poignée de pages, selon le conteur. Un tour de force remarquable, qui sert à merveille sa pantomime à la fois salace et poétique, drôle et critique.
Une richesse qui, bizarrement, fait sa faiblesse. Trop réaliste, en somme. Comme dans la vraie vie, où certaines personnes sont intéressantes et distrayantes d'autres chiantes à mourir voire lourdes, il en va de même dans "Les Contes de Canterbury", où certains raconteurs et leurs histoires sont divertissants mais d'autres franchement soporifiques. Si Chaucer en est conscient (il s'en amuse par des clins d'oeil au lecteur assez surprenants...) la lecture n'en tire pas moins, parfois, en longueurs barbantes.
Ces faiblesses mises à part (d'autant plus qu'elles sont tournés en jeu) le tout reste assez plaisant.
A noter qu'il s'agit d'une des premières oeuvres en anglais qui commence alors, en Angleterre, à éclore et s'imposer. A l'époque (fin XIVème siècle) ce dernier y supplante en effet le français, jusque là langue officielle à la cour (Henry IV d'Angleterre, couronné en 1399, sera le premier roi depuis la conquête normande à avoir l'anglais pour langue maternelle); il supplante aussi, en réaction contre l'Eglise catholique, le Latin (Wyclif traduit la Bible en anglais, langue dans laquelle, aussi, les Lollards prêchent).
Avec cette fresque Chaucer montra que l'anglais pouvait être tout autant riche, admirable, créatif et prestigieux... On sait ce que l'avenir lui a réservé !
Superbe
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 14 avril 2008
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