Impuretés de Philippe Djian
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Noir, c'est noir
Cadre idyllique : sur une colline, lieu clos des villas cossues des plus excentriques de la région, riches, stars de cinéma ou écrivain renommé, comme le couple Trendel, mais aussi excentriques, désabusés, marqués... Chez les Trendel, il y a eu la mort de Lisa, noyée dans le lac, sous les yeux de son frère Evy, qui parle d'un accident, sans extrapoler. Et le roman de se tisser sur cette lancée : lente décadence, couples en dérive, le fossé se creuse entre les parents et les enfants. Ces derniers sont le plus souvent des adolescents perdus, qui s'abrutissent dans la consommation d'alcool, de drogues et de sexe. La dépravation est totale sur cette colline, ces vagues alentours, et les personnages centraux rivalisent de déchéance, de mystère et d'auto-destruction.
Ce nouveau roman de Philippe Djian s'inspire des fondus comme au cinéma: plan serré sur un protagoniste, qui glisse, se chevauche sur une autre personnalité. L'aspect du roman est intéressant, le style de l'auteur percutant, mais sec. Il y a une complète dérive dans la froideur des sentiments, des rapports entre chaque héros du roman. Bien entendu le résultat est noir, déboussolant et âpre. Ce milieu d'apparence dorée et d'argent facile est fissuré, les adolescents sont excessifs, repoussants et peu crédibles. Un roman qu'une bonne cinquantaine de pages auraient pu alléger l'histoire pour ne pas sombrer dans le trop-plein en fin de parcours. Bon démarrage, mais gare à l'overdose!
Les éditions
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Impuretés [Texte imprimé], roman Philippe Djian
de Djian, Philippe
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070767175 ; 14,61 € ; 24/02/2005 ; 348 p. ; Broché -
Les livres liés
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Les critiques éclairs (20)
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Un Djian comme je les aime
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 20 juin 2022
Étant un lecteur qui apprécie les romans de P. Djian, autant dire qu’avec sa couverture classe Impuretés m’a fait les yeux doux, pauvre petit livre perdu au milieu de ses congénères de la librairie Boulinier.
Mais je m’égare… revenons-en au roman et à ses qualités. Premièrement : son style. Djian, on apprécie ou pas, certains le trouvant parfois vulgaire. Pour ma part j’adhère. J’aime particulièrement le rythme, les dialogues, le ton général, un peu désabusé, blasé mais sans l’être. J’avoue avoir du mal à l’expliquer correctement. Autre point fort : ses personnages. Ils ont tout pour être antipathiques avec leurs problèmes de riches, leurs attitudes étranges et déplacées et pourtant… c’est tout le contraire. Pour le coup le style y est pour beaucoup. Là où « Leurs enfants après eux », le Goncourt 2018, roman aux nombreux points communs avec Impuretés, m’avait déplu pour son côté glauque et désabusé, Djian le sublime. Du moins est-ce mon ressenti.
Preuve en est, dès la fin de cette lecture mon premier réflexe a été de me renseigner sur l’existence d’une éventuelle suite malheureusement inexistante.
Un « Djian » de très bonne qualité !
"limite caricatural"
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 6 novembre 2013
La seule chose à déplorer, c'est que leur progéniture soit victime de ces vies dépravées, leur innocence est rapidement bafouée, la vie sous ses aspects les plus sombres leur est balancée en pleine face.
Comment leur reprocher, alors, un certain déséquilibre ?
C'est dur, c'est glauque, limite caricatural, mais limite seulement !
Sex and drug
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 1 octobre 2013
A la lecture des critiques, il me semble important distinguer le sujet de son traitement. Evidement il n’existe pas de lieu véritable où autant de dérives existent rassemblées. Djian comme à son habitude amplifie le trait pour donner plus de force à son histoire. Oui c'est tordu et bien sûr que l'auteur ne répond pas à toutes les questions qu'il suggère, le lecteur ici n'a pas de prémâché, il doit remplir les vides.
Pour ce qui est du texte, cette histoire est narrée par une écriture magistrale qui dissèque sans ménagement la nature humaine quand les préoccupations du quotidien n’existent plus. Il est vrai que ces problèmes de riches me tapent sur les nerfs mais il m’est arrivé de les plaindre quelques minutes en lisant ce roman.
Voici le début du roman qui donne une idée de l’écriture :
« Huit mois après la mort de sa sœur, Evy se réveillait toujours brusquement et toujours avant l’aube. Il n’avait plus besoin que l’on vienne frapper à sa porte, que l’on parle fort, que l’on vienne tirer les rideaux pour l’obliger à se lever. De bon matin, il n’y avait plus guère d’activité chez les Trendel. La maison restait à présent silencieuse tandis qu’il s’habillait dans la pénombre. »
Cette musique n’est marquée d’aucune fausse note jusqu’au terme de la partition.
C’est simplement un très grand roman.
Exemples de difficultés d’être à tout âge de la vie
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 29 décembre 2012
Le narrateur omniscient raconte l’histoire de tous les points de vue. On a les parents incompris ou désemparés par une génération qu’ils ne comprennent pas, des adolescents avec une violence qui s’extériorise parfois en actes malfaisants. Tout le monde fait ce qu’il peut pour se supporter, s’évitant la plupart du temps.
Être un adolescent de 14 ans dans une famille d’artistes aisés n’est pas une sinécure. Le père est un ancien écrivain à succès qui l’a conduit à se droguer car il n’arrivait pas à trouver l’inspiration et s’est reconverti dans l’écriture de scénarios. La mère est une actrice connue qui ne tourne plus depuis un certain temps. Et surtout, plane la mort de sa sœur qui a coulé au fond du lac lors d’une soirée où drogue et alcool (qui sont omniprésents) étaient consommés et alors qu’il était avec elle dans la barque.
IF-1212-3992
Etrange
Critique de Albator76 (, Inscrit le 4 août 2012, 48 ans) - 30 novembre 2012
Pourtant, ça partait plutôt bien avec une intrigue mêlant des adolescents.
Cependant, au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire, on a l'impression de stagner entre des scènes de sexe ou de drogue assez violentes qui n'apportent pas grand chose au suspense.
Bref, ne lisez pas surtout ce bouquin pour l'intrigue car vous serez très déçus.
C'était la première fois que je lisais cet auteur mais ça ne me donne pas envie de continuer.
déception
Critique de Stanhb (Paris, Inscrit le 17 juin 2010, 40 ans) - 4 avril 2012
Malheureusement, le livre traine en longueur, les descriptions s'étalent sur plusieurs pages et l'histoire n'évolue pas. Après 150 pages on a l'impression de ne pas en savoir beaucoup plus qu'au début... J'ai laissé tomber ce livre avant la fin moi qui ne l'avait jamais fait.
glauque et vulgaire...
Critique de Mélasse (, Inscrite le 8 mars 2010, 44 ans) - 11 juillet 2010
qu'est-ce que c'est glauque ce livre! Drogues en tous genres, de scènes de sexe horribles (limite envie de vomir, ces jeunes de 14 ans complètement "matures" à tous les niveaux, qui ont en horreur les dépravations des adultes mais qui ne sont pas mieux, à l'exemple de ce héros qui a envie de baiser sa mère, berk).
Si j'ai été jusqu'au bout de ce livre, c'est parce que je pensais qu'il y avait une "énigme", ce fameux soir ou Lisa est morte, je pensais qu'on résoudrait ce mystère et savoir ce qui se passerait... mais non, j'ai l'impression que cette accroche est complètement zappée par l'auteur.
Des diamants ( peut-être), dans la gangue ( certainement).
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 29 mai 2010
La nausée
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 11 octobre 2009
Tout est glauque, aucun personnage n'est sympathique, aucune relation humaine n'est honnête, les relations sexuelles sont dépravées, la consommation de drogues, d'alcool est omniprésente.
On croirait lire un scénario pour un film fantastique voire d'horreur.
Bref, je n'ai pas du tout aimé!
Vase clos
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 5 janvier 2008
Il imaginerait un monde où la vie est relativement facile matériellement, un monde dont les habitants sont désabusés et blasés, essentiellement préoccupés de sexe et de drogue, et où d’autres sentiments humains que ceux du lucre et de l’attirance par la sexualité seraient inexistants. Oui … je crois qu’il l’imaginerait ainsi notre monde ?
Bon, cher Philippe Djian, on n’en est pas encore tout à fait là quand même ! Même si ceci peut exister, on ne peut tout réduire à cela !
Ca me gêne d’écrire ce qui précède vu que je me sens plutôt un fan dudit Djian. J’aime sa façon d’écrire, globalement sa façon d’appréhender les faits et les gens. Mais quand même, il nous fait dans le « réducteur » ces temps-ci.
« « Merde, maintenant il faut y aller, reprit Andreas. Mec, pense que c’est la fin de tous nos soucis. Penses-y de toutes tes forces. Putain, notre sort est entre tes mains, okay ? »
Et en effet, j’en témoigne, il remonta de la planque de Dany Clarence une bonne livre de poudre parfaitement emballée, des plaques d’afghan estampillées, plusieurs centaines d’ecstas, et assez de médocs pour tenir une année entière et le soir même ils montaient dans l’arbre, s’installaient sur la plate-forme et s’en administraient une bonne tandis que Richard se demandait s’il n’allait pas de nouveau quitter sa femme et Laure de son côté si elle n’allait pas atterrir sur les genoux d’Axel Mender de MediaMax maintenant que le compte à rebours était commencé. »
Encore une fois, et c’est une des choses qui me bluffent chez Djian, c’est cette façon de ne pas situer géographiquement l’action. Personnellement j’ai pensé irrésistiblement, et souvent pour d’autres oeuvres de Djian, à l’Amérique du Nord. But … ?
Nous sommes dans une société des plus réduites, plutôt vivant en vase clos, où l’argent n’est pas un problème, mais les relations interpersonnelles plutôt ! Et puis il y a de vrais problèmes, comme dans la vraie vie pour le moins. Il y a eu un drame dans la famille Trendel. Le fils, Evy, était sur une barque avec Lisa, sa soeur, quand celle-ci s’est noyée, de nuit. Et les parents sont détruits, leur relation est détruite, Evy porte comme une croix d’être celui qui était avec …, d’ailleurs il ne s’exprime pas, n’explique pas. Et la déflagration d’un tel évènement se propage aux connaissances de la familles ; amis, amants, maîtresses, …
Philippe Djian manie tout ceci avec habileté, mais ça a un aspect un peu vain pourtant. Dans l’atmosphère, ça m’a fait penser à celle de Twin Peaks, de David Lynch. Du fait de la non-élucidation de la mort peut-être ? Du doute qui plane suite au drame ?
Bon ben c’est du Djian quoi !
Découverte
Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 11 juillet 2007
Riches en friche
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 29 mai 2007
En tant que jeunes pubères de moins de 15 ans, Evy et Andreas ne sont absolument pas crédibles et le microcosme dépravé dans lequel ils vivent est peu vraisemblable (mais tellement fashion). L’action se déroule en France, peut-être dans les Vosges et pourtant tout cela rappelle tellement le nord de l’Amérique, ses grandes étendues forestières, ses lacs, ses ghettos fortunés.
L’écriture de Djian est rythmée, désabusée mais habile. La trame narrative alterne efficacement les scènes et les personnages. L’auteur stimule la curiosité du lecteur en introduisant certains faits à l’aide d’indices, de manifestations, avant de clairement les exposer. Le fond de l’histoire est par contre assez simple, évoluant lentement, clôturé par une fin qui peut sembler un peu faible.
Mais cela n’a qu’une importance relative car la grande force de ce livre réside dans cette ambiance prégnante qui emporte le lecteur sur cette colline aux villas cossues, aux habitants irréalistes mais attachants. L’automne est anormalement chaud, l’été indien prolonge une impression de félicité surréaliste, mais l’hiver ne peut attendre indéfiniment et cette société déliquescente finira bien par se déliter.
Sans doute pas mon dernier Djian.
Déjà vu/lu
Critique de BONNEAU Brice (Paris, Inscrit le 21 mars 2006, 40 ans) - 5 février 2007
Quand on a passé cette légère déception, ce sentiment de déjà vu ailleurs (même la couverture donne cette impression de “déjà vu” sur la pub Air France), on prend tout de même du plaisir à lire Djian. Le style est direct mais fluide, la psychologie des personnages est bien creusée, parfois un peu complexe, un peu poussée, mais dans l’écrit tout est permis. Mea Culpa.
Le seul reproche que je ferais à ce livre, c’est une sorte de manque de crédibilité. Certes, c’est une oeuvre de fiction, et comme toute fiction on ne lui demande pas d’être ancrée dans la réalité ni d’être probable, mais d’être cohérente vis à vis d’elle-même pour ne pas perdre le lecteur. Sur ce point, je suis d’accord. Mais, tout de même, la psychologie d’un groupe de jeunes de 14 ans écrite par un adulte produit toujours une sorte de décalage assez étrange. Pas que je nourrisse de vaines idées sur la candeur de la jeunesse en 2007, non, mais le tableau semble radicalement et sombrement perverti. Certes ce ne sont déjà plus des anges, mais de là à en faire des démons…
Un livre qui se laisse lire quand même, et qui n’est pas désagréable.
je n'ai pas accroché !
Critique de Angie8244 (, Inscrite le 2 décembre 2005, 42 ans) - 15 septembre 2006
je n'ai pas accroché, je n'ai pas réussi a suivre dès les premières pages!
dommage
Inquiétant
Critique de Manu_C (, Inscrit le 19 août 2004, 55 ans) - 12 septembre 2006
Alors pourquoi une note aussi valorisante ?
De fait, j’ai trouvé à ce livre un aspect très positif, celui d’obliger le lecteur « parent » à réfléchir, à se remettre en question, à se demander si ses contacts avec ses enfants sont suffisants pour ne pas permettre cette rupture et cet éloignement quasi-total vécu par les quelques ados du livre. Certes, les personnages et les situations créées par Djian sont extrêmes et caricaturaux (en tout cas pour moi… des ados qui n’ignorent plus rien du sexe et de la drogue, des parents à peine mieux lotis) mais cette faillite complète des parents fait froid dans le dos ; bien sur, il existe de nombreux ouvrages sous format de témoignages qui traitent ce sujet et je doute que Djian ait voulu être pédagogue, mais c’est aspect, a priori involontaire, que je retiendrai de ce livre au-delà de son acidité, son style musclé et ses effets accrocheurs.
du bon Djian bien malsain
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 15 avril 2006
Moi je l'aime bien, Djian, quand il me fait ce coup-là.
étrange
Critique de Sucette92 (Rueil-Malmaison, Inscrite le 2 août 2005, 37 ans) - 2 août 2005
L'impossible pureté
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 5 avril 2005
Dans cette communauté sous haute tension, les rapports sont problématiques, notamment ceux entre Evy et ses parents. Avec "Impuretés", Djian analyse en profondeur les conflits de génération. Que faire quand toute communication est devenue impossible? Sauver les apparences ou lutter comme André le grand-père de Evy qui tente de garder le navire familial à flot.
Au milieu de ce désordre ambiant, Evy tente tant bien que mal d'atteindre un peu de pureté? Mais comment la trouver dans ce mode déglingué et impur qui déteint petit à petit sur lui? Le dernier roman de Philippe Djian est profondément noir, sans aucune issue apparente. "Impuretés" est un bon roman auquel j'ai cependant préféré le précédent "Frictions", pour ma part bien plus construit.
Impuretés
Critique de Larochelle (, Inscrit le 27 mars 2005, 71 ans) - 27 mars 2005
Ouvrir la page 1 d'un livre de Djian c'est pour moi comme poser le pied sur un nouveau rivage où flottent les promesses d'un voyage exotique aux multiples saveurs.
J'ai été déçu...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 mars 2005
J'avais espéré quelque chose de plus original. Le suivant, peut-être...
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