Colline de Jean Giono

Colline de Jean Giono

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par JEANLEBLEU, le 6 mars 2005 (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 18 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 992ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 13 646  (depuis Novembre 2007)

Une extraordinaire aventure ...

Giono est, à mon sens, un des plus grands écrivains de langue française.
Parmi ses nombreux chefs d'oeuvre figure "Colline" qui est mon préféré. Ce titre est d'ailleurs étrangement absent des critiques sur ce site (où les critiques des autres romans de Giono sont fort intéressantes).
Parlons maintenant de "Colline".
Ce roman joue sur une ambigüité fascinante : l'homme est-il dominé par la nature ? Et Giono, volontairement, ne lève pas cette ambiguïté. L'aventure qui arrive à ce hameau de 4 maisons sur une colline peut donc s'expliquer (au choix du lecteur) par une supériorité de la nature (qui serait la divinité suprême -> le panthéisme) ou par un simple enchainement de hasards qui pourrait s'expliquer à la fin.
Pour ma part, je ne souhaite pas choisir entre les 2 explications et garder le charme de ce mystère présenté de manière poétique et presque onirique par Giono dans son style si proche de la perfection (à mon goût).

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Un peu particulier

5 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 23 août 2024

L'écriture de Giono, inspirée par le courant de pensée, qui passe allègrement d'un personnage à un autre comme si on survolait l'ensemble, est un peu particulière. Court (120 pages), ce roman qui ouvre la "trilogie de Pan" est celui qui m'a posé le plus de souci. Je l'ai lu moins rapidement que mon rythme habituel de lecture et la faible épaisseur du livre me l'auraient présagé. Je n'ai pas pris plusieurs jours non plus, mais une bonne journée qui m'a semblé, parfois, assez longue... Je n'ai pas trop aimé, je ne suis pas rentré dedans. D'où ma note moyenne, pile poil la moyenne, ça me gêne un peu de donner aussi peu à ce "Colline" globalement très bien apprécié et considéré comme une réussite, mais je me suis franchement ennuyé tout du long. Je ne peux pas dire la même chose des deux autres volets de la trilogie, en revanche. Eux, je les relirai, mais celui-ci, pas sûr.

La lutte finale

7 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 26 juin 2019

Le style et ce type d'ouvrage de Jean Giono, il me semble qu'on aime ou on aime pas.
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié cette histoire de lutte entre l'homme et la nature.
Jean Giono décrit avec justesse la présence de la nature cachée dans l'ombre qui lance ses flèches pour se venger de l'homme qui, lui, par son activité et sa vie grignote peu à peu son espace.
il s'agit d'une belle description de cette opposition frontale entre les individus et la nature si forte et implacable.
Une histoire originale, un style et un auteur à découvrir.

Trilogie de Pan: Tome 1 !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017

Jean Giono (1895-1970) est un écrivain français. Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l'homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle.
"Colline" est publié en 1929. Avec "Un de Baumugnes" et "Regain", ils constituent la trilogie de Pan.

"Un débris de hameau, à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vie tumultueuse des batteuses à vapeur et le grand désert lavandier, le pays du vent, à l'ombre froide des monts de Lure.Ce sont les Bastides Blanches."
Un village des Alpes-de-Hautes-Provence où le mauvais-oeil s'immisce.
En l'espace de quelques jours, la fontaine se tarit, un chat noir se montre, une jeune enfant se meurt et un violent incendie menace le village.
Janet, l'aîné du village, le sage, celui qui connait les dessous de la Nature vit ses dernières heures.
C'est pourtant lui -tout le monde en est convaincu- qui peut remettre les choses en ordre .
Mais le discours de Janet est incohérent, volontairement provocateur (? )

Une oeuvre incroyable qui mêle Nature, croyances, Fantastique et mythologie.
La Nature est un personnage à part entière,sensible, violent.
Un style simple, fluide et poétique.
Un chef d'oeuvre intemporel !

La Provence ...

10 étoiles

Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 22 octobre 2012

"En faisant Colline, j'ai voulu faire un roman, et je n'ai pas fait un roman: j'ai fait un poème !". Voilà ce que déclarait Jean giono en parlant de son roman « Colline », le premier ouvrage de la trilogie dite de Pan. Un ouvrage publié en 1929 et qui se verra très vite accompagné par « Un de baumugnes » en 1929 également et « Regain » en 1930, dans la description de sa chère Provence.
« Colline », c'est l'eau ; ou tout au moins l'eau quand elle vient à manquer, un thème que l'on retrouvera également chez Pagnol …
C'est l'été au hameau des Bastides Blanches et Janet, l'alcoolique de service vient d'être frappé de paralysie… de l'avis général, il perd la tête… mais malgré tout ses étranges visions ne manquent pas d'inquiéter la population du hameau, et particulièrement quand la fontaine du village se trouve sèche ; des petites catastrophes ne tardent pas à apparaître, qui seront toutes inscrites au passif de Janet.
Un incendie se déclare sur la Colline. Il faudra que le village retrouve sa cohésion pour en venir à bout. Beaucoup penseront qu'il faut tuer Janet. Il ne leur en laissera pas le temps…
« Colline », un petit roman où Giono se montre comme un fabuleux conteur de la Nature et des relations qu'elle entretient avec les paysans et leurs superstitions. La force de l'observation de l'auteur, renforcée par un art sans pareil du détail et du mot juste font de ce texte une ode à la nature… une ode à la vie…

Un chef d'oeuvre poétique.

10 étoiles

Critique de Plume84 (Vecoux, Inscrite le 26 août 2011, 40 ans) - 6 août 2012

Tel un peintre exposant son talent, Giono nous dévoile une œuvre poétique avec ce premier roman de la trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Regain).

La beauté des mots est présente tout au long du texte, elle envoûte le lecteur pour le plonger dans cette ambiance paysanne où le dieu des bergers d'Arcadie est secrètement à l’œuvre.

L'histoire est simple, la plume virtuose.

Gondran, Jaume, Maurras, Gagou et les autres vivent au Bastides blanches, "un débris de hameau où quatre maisons fleuries d'orchis émergent des blés drus et hauts". Un jour, le chat noir apparait et annonce une série de catastrophes qui menace leur survie. Mais qui est responsable? Ne serait-ce pas Janet, ce vieux fou à demi-mort dans son lit qui se délecte du sort que la Colline réserve aux Bastides. Il faut en finir.

Un grand moment de littérature, une écriture précise et un sens de la description digne d'un très grand écrivain.

".. les nues légères, tout à l'heure rosées, bleuissent doucement ; toute le poussière blanche du soleil se dépose dans une coupe de l'horizon, l'ombre de Lure monte."

"Les heures sont faites d'un grand rêve où dansent les eaux d'argent"

"Et voilà, couché devant leurs pas, le squelette du village. Ce n'est qu'un tas d'os brisés sur lequel s'acharnent le vent. Le long fleuve d'air mugit dans les maisons vides. Les ossements luisent sous la Lune. Au fond du vent, le village est immobile dans la houle marine des herbes."

"Le galet de la lune roule sur le sable du ciel".

"Leur tête est trouée par la couleur élargie des yeux et le gouffre de la bouche."

"Depuis elle pousse sa tête rouge à travers les bois et les landes, son ventre de flamme suit ; sa queue, derrière elle, bat les braises et les cendres."

"La flamme bondit comme une eau en colère."

Vivante et terrible

7 étoiles

Critique de Maufrigneuse (Saulieu, Bourgogne, Inscrit le 1 novembre 2010, 35 ans) - 12 mai 2012

« Vivante et terrible, il sent, sous ses pieds, bouger la colline. »

Je ne reviendrai pas sur le style de Giono, beaucoup de choses très justes ont déjà été dites.

Le personnage principal de ce court roman est bien la colline, qui est une métaphore pour désigner la Nature. Cette colline interagit avec les autres personnages, se dresse contre eux tous et finit par s’apaiser. Peut-être adepte avant l'heure d'une exploitation raisonnée des ressources naturelles, Giono cherche à montrer ici, certes de manières plus poétique que scientifique, à quel point il peut être dangereux de s'ériger systématiquement contre la nature. Il va ainsi à l'encontre de Descartes qui voyait en la science un moyen de devenir « comme maître et possesseurs de la nature » (Discours de la méthode). La disparition de la source et l'incendie sont comme des leçons pour l'homme, malheureusement inutiles tel que le montre la dernière scène, « des larmes de sang noir pleurent dans l'herbe. » Ce livre ne se résume certainement pas à un discours écologiste, loin de là mon idée, mais Giono y a mis plus que dans les deux autres volets de la trilogie de Pan sa vision du rapport de l'Homme à la nature.

Une écriture, l'avantage d'une époque

4 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 9 mai 2012

La première remarque qui me vient à l'esprit après avoir terminé ce court récit de Giono est la suivante : est-ce qu'un "Giono d'aujourd'hui", qui écrirait d'une manière certes aussi poétique, mais sur des territoires où il ne se passe rien, des choses finalement assez plates, aurait le succès qu'a aujourd'hui encore Jean Giono ?

J'ai lu Colline dans un ouvrage publié en 1973, rassemblant la moitié des oeuvres de l'écrivain. Pour Colline, qui doit faire une cinquantaine de pages, il y a au moins autant de pages de commentaires ; je n'oserai pas dire critique, car ils sont plus élogieux les uns que les autres. L'écriture de Giono est belle, cela me semble indéniable ; la terre qu'il décrit et son emprise sur l'homme l'est tout autant. Des phrases comme celles-ci émerveillent :
"Hier encore, le ciel était l'arène du bruit ; des chats, des cavales aux sabots de fer y passaient dans un grondement de galop et des hennissements de colère. Aujourd'hui, le silence. Le vent a dépassé la borne et court de l'autre côté de la terre".

Ce récit qui se déroule près de la montagne de Lure, dans un hameau totalement isolé, est donc mis en valeur par cette écriture ravissante. Les choses étranges (la pénurie d'eau, les flammes) et moins étranges (les derniers jours d'un ancien, un chat qui passe) qui s'y déroulent n'ont pas vraiment d'intérêt, et il est difficile de trouver le message qu'a voulu faire passer Giono. C'est le quotidien fragile d'une autre époque qui nous est conté, une époque où les seuls loisirs sont le vin que l'on boit et les voisins qu'on espionne. Pas de quoi sauter au plafond d'émerveillement.

Un verbe superbe....

8 étoiles

Critique de Lucile (Stockholm, Inscrite le 20 septembre 2010, 36 ans) - 29 mars 2012

J'ai été très surprise par l'écriture de Giono dans ce livre. Au vu des autres critiques, cela doit être son style habituel, mais j'avais lu il y a quelques temps "le hussard sur le toit", que j'avais énormément apprécié, mais qui, dans mon souvenir, n'est pas du tout du même style que Colline (même si on y retrouvait l'omniprésence d'une nature hostile)
Mais peu importe, c'est superbe: des phrases simples, un style clair, mais très imagé, qui entraine le lecteur à la limite du rêve ou du fantastique par la richesse des figures de style..chaque mot est à sa place, rien ne saurait être plus parfait.
Je n'ai par contre pas tellement accroché aux personnages. ils ne sont pourtant pas nombreux aux Bastides, mais je m'y perdais.
En définitive, malgré une écriture envoûtante, je crois avoir préféré Le hussard sur le toit (a-t-on bien le droit de comparer ces deux livres....?)

Un roman d'une sombre poésie et d'une extraordinaire puissance

9 étoiles

Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 28 février 2012

Le style littéraire de Giono apparente ce court roman à un long poème en prose, où la nature et les choses semblent dotées d’une vie propre par l’utilisation fréquente de la métaphore et de verbes d’action appliquées aux plantes, aux pierres, aux nuages, etc. Il y règne une atmosphère oppressante née du sentiment d’une progression vers un drame inéluctable, qui conclura l’affrontement entre les hommes et les collines qui semblent se rebeller contre leur asservissement. De nombreux sous-entendus, la présence de l’irrationnel (la folie de Gagou, les êtres des collines, les paroles du vieux Janet tandis qu'il agonise lentement, etc.) et les références aux croyances populaires (le chat noir, le village déserté et maudit, etc.) donnent une dimension onirique et quasi fantastique au récit, dont l'ambiance fait parfois songer aux contes sorciers de Claude Seignolle. La tension est accentuée par la personnification de la nature, sourdement hostile, et du monde élémentaire : la terre omniprésente bien sûr mais aussi le ciel orageux, le feu dévorant, l’eau de la fontaine sont investis d'une extraordinaire densité de présence. Giono manifeste un style d'une grande puissance et un art subtil dans l'enchaînement des évènements. J'ai, très sincèrement, du mal à comprendre certaines critiques négatives sur ce roman, notamment celle d'Opalescente jugeant l'écriture de Giono "plate et sans saveur" : comment peut-on ne pas ressentir la puissance d'impact d'une telle écriture ?! Ce roman est bien au-delà du conte paysan ; il est porté par un souffle panthéiste quasi animiste qui hisse le récit au niveau d’une évocation mythologique des rapports entre l’Homme et l’Univers immémorial, dont l'Homme est issu mais dont il a asservi les forces élémentaires… "Colline" a pour moi peu d'équivalents dans la littérature : peut-être chez Arthur Machen (je serais d'ailleurs curieux de savoir si Giono avait lu "Le grand dieu Pan") ou chez Junger (la mise à mort du sanglier, à la fin, m'a fortement fait songer à la nouvelle de Junger qui accompagne "Voyage à Godenholm", dont j'ai fait un commentaire pour CL). Si sa réputation n'avait pas été entachée par son attitude pendant la 2ème guerre mondiale et s'il avait un peu moins écrit (son oeuvre est trop profuse), je pense que Giono serait considéré comme un écrivain majeur de la littérature mondiale du XXème siècle.

Ouah !!!

10 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 27 décembre 2009

"Colline " n'est pas un roman mais un poème onirique. Giono a su concentrer en si peu de pages une histoire aussi dense qu'un trou noir. Le destin d'une petite communauté adossée à la colline. Quand les forces de la nature se réveillent et soumettent les hommes à leur bon vouloir, c'est le destin de chacun qui se révèle. Giono que j'ai connu par " Un de Baumugnes " vient à nouveau de me consterner. Il est parvenu en deux romans à être le peintre de ma mémoire. Il y a peu d'auteurs de ce type qui vous accompagnent définitivement. Rien ne peut être pareil, tant leur talent est immense. Comment regarder un paysage de Provence sans voir l'ombre de Giono se profiler dans le mouvement des oliviers plantés sur la Colline et qui se détachent sur l'azur du ciel. Je peux comprendre les réfractaires à Giono, il ne s'agit pas d'une prose que l'on aborde aisément. Comme certaines peintures, certaines musiques, le coeur doit être préparé à recevoir ces cadeaux. Merci à Monsieur Pierre Magnan qui fut ami de Giono qui m'a permis de découvrir Giono.
Giono parvient à remplir le coeur du lecteur que je suis, MERCI.

Quand la colline est le héros …

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 30 septembre 2008

« Colline » ferait partie d’une trilogie de Giono, la trilogie de Pan, avec « Un de Baumugnes » et « Regain ».
La puissance d’évocation de Jean Giono est impressionnante. Il y a des histoires d’hommes dans « Colline » mais la colline reste un personnage à part entière, qui va faire avancer le récit, le conditionner …
Précisons d’abord qu’une colline, en Provence, n’est pas vraiment le petit relief doux et arrondi qu’on peut trouver ailleurs (allez courir dans les collines et vous verrez !). Les collines, en Provence, sont les reliefs assez escarpés, généralement livrés à eux-mêmes et donc souvent peu pénétrables, et où la progression n’est pas des plus aisée. Donc colline, ici, n’a rien de douceur et rondeur. C’est plutôt sauvagerie, aridité et escarpements.

« Quatre maisons fleuries d’orchis jusque sous les tuiles émergent de blé drus et hauts. C’est entre ces collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras. Le sainfoin fleuri saigne dessous les oliviers. Les avettes dansent autour des bouleaux gluants de sève douce. Le surplus d’une fontaine chante en deux sources. Elles tombent du roc et le vent les éparpille. Elles pantèlent sous l’herbe, puis s’unissent et coulent sur un lit de jonc. Le vent bourdonne dans les platanes. Ce sont les Bastides Blanches. Un débris de hameau, à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vie tumultueuse des batteuses à vapeur et la grand désert lavandier, le pays du vent, à l’ombre froide des monts de Lure. La terre du vent. »

« Colline » est un court roman mais il y a bien des choses qui sont abordées là-dedans.
Un hameau de quelques maisons, un nombre restreint de provençaux qui vivent quasi en autarcie, un cadre de vie à la fois magnifique et âpre, fragile. Un des membres de la communauté, le vieux Janet, est à l’agonie. Il a toujours eu un statut un peu à part, un peu « sorcier ». Les propos qu’il tient (il « déparle ») inquiètent plus qu’autre chose. Au même moment divers signes vont tous dans le même sens, le mauvais : un chat noir, que d’aucuns assimilent à l’annonce d’une mauvaise nouvelle, se manifeste, la source tarit (et dans ces collines … !), une petite fille tombe salement malade, un incendie vient ravager la colline manquant de peu griller le hameau … Peu à peu, ce qui pourrait n’être qu’incidents ou coïncidences est interprétée comme malédiction lancée par le mourant avec pour maître d’oeuvre : la colline !
Superstition, faible éducation, naïveté, toute-puissance de la nature, beaucoup de ces paramètres en si peu de pages que c’en est bonheur. La communauté humaine est au-bord de la transgression, sur le fil … Et puis les évènements s’enchaîneront, naturellement. Jusqu’à la prochaine fois ?
Lire Giono, c’est prendre en plein imaginaire des bouffées de thym, de lavande, de terre chaude. C’est de la poésie concentrée et du drame antique à la fois.

Mi figue, mi raisin

5 étoiles

Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 18 août 2008

Bien sûr, la poésie de Jean Giono ne peut pas laisser de marbre. Elle émane d'un esprit observateur, ayant certainement passé des heures face aux paysages de Provence.
Elle est présentée de façon assez crue, ce qui constitue tout son charme.

Cependant, malgré son écriture, les personnages ne sont que peu attachants. Superstitieux et parfois sans morale entre eux, ils décrivent ce que le monde d'aujourd'hui cherche à ne plus voir : la rudesse et l'ignorance (des sciences) des nos aïeux.
D'une certaine manière, ils sont effrayants, présentés comme des alcooliques attendant d'être jugés par la nature. On peut chercher à les comprendre, mais pas à s'y identifier.

Si vous étiez un homme dans "Colline"...

2 étoiles

Critique de Shannon (Paris, Inscrite le 19 août 2006, 60 ans) - 9 avril 2007

votre vie n'était pas enviable, vous n'aviez aucune marge de manoeuvre, vous étiez un paysan âpre au gain, borné et soûlographe en puissance. Si vous étiez une femme, c'était simple, vous étiez une esclave. Si vous étiez un animal, mieux valait être utile, et encore, au plus vous pouviez faire bête de somme. Si vous étiez un chat noir, alors là c'était vraiment le sale karma.

Colline en tant que premier volume d'une trilogie laisse un doute sur la nécessité de lire les deux autres, tant il est conforme à la mauvaise image que l'on peut avoir des paysans, vivant sur les superstitions, nocifs les uns envers les autres souvent, solidaires rarement.

Ne vous arrêtez pas là, pour se faire pardonner Giono a écrit "Un de Baumugnes".



J'ai eu hâte d'atteindre le sommet...

2 étoiles

Critique de Opalescente (, Inscrite le 8 novembre 2005, 42 ans) - 27 octobre 2006

Tant l'écriture était pénible et pesante!
Je n'ai aucune tendresse pour les gens de la terre, j'ai plutôt la condescendance habituelle chez les citadins, voilà certainement pourquoi ce livre a été un véritable calvaire à lire. Et il n'a pas changé mon opinion sur ces personnes. Ils sont montrés dans toute l'ampleur de leur petitesse, de leur vulgarité et de leurs croyances d'un autre âge.
L'écriture est plate et sans saveur. L'histoire n'est pas émouvante, ni très intéressante. De plus la survie du village m'a totalement indifférée.
Lecture obligatoire d'une classe de seconde, ce livre m'a totalement rebutée et m'a fait passer l'envie, définitivement, de tenter un nouveau Giono.

Illisible

5 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 18 janvier 2006

La lutte des habitants d'un minuscule hameau de Provence contre les éléments naturels qui se déchaînent : un incendie se déclare, la source se tarit, une fillette tombe malade,.. Et chaque fois un chat noir présage la catastrophe. En fait tout semble être lié à l'ancien du village, le vieux Janet, qui est en train d'agoniser en médisant.

J'ai trouvé ce livre presque illisible. Comme je ne parvenais pas à fixer mon attention sur ce que je lisais, j’étais obligé de revenir en arrière et de relire. Heureusement que le livre est très court. En fait le style, l'histoire et les thèmes traités n'ont pas retenu mon attention. Après avoir lu deux Giono, je peux dire que cet auteur me laisse plutôt froid.

Un beau conte paysan

8 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 11 décembre 2005

Ce livre est paru dans les années 30, son écriture est toujours d’actualité, facile à lire. Les faits se déroulent au cœur de la Provence dans le milieu paysan bien sur.

Tout à fait d'accord

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 6 mars 2005

Jeanlebleu me semble avoir raison quand il dit que Giono est un des grands auteurs du siècle. "Colline" est un excellent roman de la période panthéiste de l'auteur. Et le premier si je ne m'abuse. Il est à mettre sur le même pieds que "Regain", "Le chant du monde" et "Le grand chemin", "Les âmes fortes" et même "L'iris de Suze"

J'ai lu ces livres quand j'avais quinze ans et je les avais adorés. Je dois cependant bien avouer que, si je les trouve toujours excellents, j'ai, aujourd'hui, une légère préférence pour le Giono postérieur avec "Le Hussard sur le toit", "Le bonheur fou" et ce sommet d'écriture qu'est à mes yeux "Le grand troupeau" ce dernier me semble le meilleurs livre écrit sur la guerre 14/18 avec "A l'Ouest rien de nouveau"

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  colline l'arbre qui cache la foret 2 Pereperot 6 août 2012 @ 09:50

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