Choke de Chuck Palahniuk
( Choke)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Déjanté!!
Victor Mancini est décidément un héros à multiples facettes!
Tout à la fois figurant dans un parc à thème historique figé en 1764, en tant que domestique, drogué du sexe se soignant par des thérapies collectives (qui lui permettent surtout, avant l'ouverture de chaque séance, de batifoler dans l'un ou l'autre placard à balais avec une autre "sexoolique"), fils aimant et dévoué à une mère qui ne le reconnaît plus, atteinte d'Alzheimer, et le prenant pour un de ses avocats, du temps où elle était régulièrement condamnée pour des délits protestataires à l'encontre de la société. L'ironie étant que si elle ne reconnaît pas Victor aujourd'hui, elle l'a kidnappé maintes fois quand il était enfant, de toute une série de familles d'accueil à qui il était confié.
Pour payer ses soins très coûteux, il a aussi mis au point une tactique qui lui a fait transformer des dizaines de personnes en héros: dans divers restaurants, qu'il liste méthodiquement, il fait mine de s'étouffer, afin de se faire sauver par un client.
Jouant sur le sentimentalisme des gens, qui veut qu'ils se sentent responsables de lui après lui avoir sauvé la vie, il se les attache pour qu'ils l'aident ensuite financièrement.
Son meilleur ami et collègue Denny n'est pas en reste: lui aussi sexoolique, va magnifier par des dessins les paumées qu'ils vont voir danser dans les boîtes de strip, et collectionne les grandes pierres, qu'il transporte comme si elles étaient des bébés...
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un roman conventionnel, il est décalé, il y a beaucoup d'ironie et d'humour noir, pour juger de manière percutante des travers et excès de la société. On passe du présent au passé de Victor, lors des cavales avec sa mère, et ces passages sont parmi mes préférés. Le style est parfois un peu "dur", pas toujours linéaire, ce qui m'a parfois rendu l'attention difficile.
Chuck Palahniuk a lui-même participé à des groupes d'entraide ( bénévole pour accompagner des jeunes sidaïques et cancéreux), avoue avoir écrit d'abord pour faire comme sa soeur quand il était enfant.
Son premier roman, écrit en trois mois, est "Fight Club". Il ne connaîtra pas un succès immédiat, mais sera vraiment connu pour son adaptation par David Fincher.
Les éditions
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Choke [Texte imprimé] Chuck Palahniuk trad. de l'anglais, US, par Freddy Michalski
de Palahniuk, Chuck Michalski, Freddy (Traducteur)
Denoël / Et d'ailleurs.
ISBN : 9782207253632 ; 21,80 € ; 14/05/2002 ; 336 p. ; Broché -
Choke [Texte imprimé] Chuck Palahniuk trad. de l'américain par Freddy Michalski
de Palahniuk, Chuck Michalski, Freddy (Traducteur)
Gallimard / Folio. Policier
ISBN : 9782070305520 ; 9,20 € ; 21/04/2005 ; 384 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (10)
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Attention les yeux !
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 13 décembre 2014
Chuck Palahniuk est un auteur singulier à l'imagination fertile et déjantée, un douteux croisement entre Arto Paasilinna et Stanley Kubrick. Victor se retrouve parfois dans des situations loufoques et déconcertantes comme cette scène où une femme lui demande de simuler un viol afin de pousser la jouissance à son paroxysme. Dennis, son ami, est aussi assez original avec ses pierres qu'il ne cesse de transporter.
Ensuite, l'auteur possède un humour parfois brutal et le lecteur se voit amusé même dans des scènes qui pourraient être pathétiques, celles à la clinique par exemple où la déraison de ces personnes âgées devient risible. Il crée des situations et des personnages étranges et amusants. L'auteur se plaît aussi parfois à écœurer son lecteur sciemment : les multiples détails donnés au lecteur sur plusieurs lignes lorsqu'une infirmière nettoie la dentition des vieilles patientes à l'aide d'un fil dentaire sont à ce sujet exemplaires. Il ne nous épargne ni le sang ni les résidus alimentaires. Il faut avoir le cœur accroché !
Evidemment le roman parle de sexualité, mais il traite aussi de la vie, de la relation mère-fils, de l'identité et surtout du monde moderne qui s'enlise dans des dysfonctionnements. Comme l'enseigne à Victor sa mère, chacun construit son existence à sa manière sans forcément s'ancrer dans des codes préétablis auxquels on s'assujettit. Suivre mécaniquement ces règles strictes c'est ressentir un certain dégoût comme tous ces personnages qui ont la nausée, qui suffoquent dans ce monde comme l'indique le titre. Pour échapper à cette routine étouffante, certains deviennent fous malgré eux, d'autres se reconstruisent un univers avec des pierres, d'autres encore se prennent pour Jésus ou s'inventent une vie ...
Ce roman est à la fois divertissant et une critique du monde contemporain. Chuch Palahniuk ne fait pas dans la dentelle et peut heurter par ces scènes crues et marquantes. Il a sans nul doute le mérite d'avoir son style, une empreinte singulière et une capacité à marquer les esprits. Il n'est jamais là où on l'attend.
Quel choc!
Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 10 février 2014
Cet auteur nous amène dans de nouvelles contrées avec des personnages complètement surréalistes, des situations inimaginables, un état d'esprit du héros névrosé.
L'ambiance est extrêmement pesante.
On se demande même où l'auteur va chercher toutes ces idées. J'ai l'impression qu'il aussi névrosé que son pseudo héros!
Bref, encore une grande épopée mystique; même si ça n'arrive pas à la hauteur de Fight Club, on en redemande!
Chocs en stock
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 5 septembre 2012
Avec une écriture décousue et grâce à des retours dans le passé, l'auteur essaye de développer son personnage dans son intégralité pour que l'on puisse appréhender au mieux son comportement hors normes. Et c'est justement en voulant crédibiliser les actes de son protagoniste que l'histoire perd un peu de sa superbe. Ce roman reste finalement comme une succession de scènes plus loufoques les unes que les autres. Certaines situations sont extrêmement glauques presque choquantes mais ont eu un effet désopilant sur moi. J'ai beaucoup ri en me disant "Mais jusqu'où va-t-il aller?". Et c'est uniquement cette question qui m'a motivé dans la lecture de ce récit, et pas le personnage, qui devient presque irréel tant les rebondissements de sa vie sont peu plausibles.
C'est un Objet Littéraire Non Identifié, bourré d'excentricité, de sexe, de drogue et de folie, parfois même à outrance, qui surnage plus par sa forme que par son fond. "On ne peut pas prétendre avoir tout lu, si on n'a pas lu ça!"
Chuck what the fuck ?
Critique de Keox (, Inscrit le 24 février 2010, 40 ans) - 16 avril 2011
Ce roman a été écrit d'une manière très particulière je trouve. Il y a dans l'histoire plusieurs niveaux de lecture. Il y a dans le récit un tas de retour-en-arrière, de flashbacks etc. L'auteur utilise beaucoup l'analepse. Ce qui rend l'histoire assez difficile à lire d'autant plus qu'elle défile devant nos yeux dans une narration non-chronologique. Ma lecture a été donc achronique. Il m'a fallu mettre un peu d'ordre dans ma tête pour suivre le fil conducteur de la narration. C'est assez déstabilisant au début mais après on s'y fait assez bien. C'est un style que Christopher Nolan utilise beaucoup dans ses films (Following et Memento). J'aime bien ce style de narration parce que cela force le lecteur à travailler dans sa tête pour remettre les éléments du récit en place, à le faire réfléchir comme s'il était en train de reconstruire un puzzle... Imaginez une histoire écrite à l'envers. Eh bien ici on a un peu l'impression de la même chose pendant la lecture.
L'histoire est alambiquée. Les personnages sont atypiques et complètement givrés. Victor Mancini est :
- un sexoolique accro au sexe qui participe à des thérapies de groupe dans lesquelles il baise les patientes.
- un employé précaire dans un parc à thématique Médiéval où il passe son temps à jouer au martyre sur un Pilori devant des gamins complètements stupides.
- un auto-strangulateur professionnel qui passe son temps à simuler des scènes d'étouffement alimentaire dans divers restaurants du quartier pour amadouer ses victimes, des pauvres gens qui se prendront ensuite pour des héros jusqu'à la fin de leur vie.
- un fils qui se cherche lui-même et qui doit faire des trucs de diiiiingues pour acheter une sonde anale à sa mère (non je rigole), une mère amnésique au passé trouble au bord de la folie et de la mort dans un centre hospitalier complètement merdique.
On découvre ainsi ce personnage que l'auteur dessine devant nous et on le suit dans sa quête divine dans un arrière fond de réalisme néo-anarchique.
Malgré toutes les situations originales du roman, je ne suis pas parvenu à me plonger littéralement à l'intérieur. Je sais pas pourquoi. Peut-être que le début est trop compliqué ou que la fin n'est pas très passionnante ?
se faire vomir avant ou après le dessert????
Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 13 avril 2010
Je ne sais même pas si je parle du personnage principal du roman ou plutôt de l'auteur.... A moins que ce livre ne soit une autobiographie cachée?
En parcourant ce roman je me suis replongé quelques années en arrière, environ 8 ou 10 ans en arrière quand j'étais dans un grand fauteuil au cinéma et que je regardais Fight Club et que je passais un excellent moment. Car ne nous le cachons pas, ce livre a de très très grands airs de Fight Club : des personnages déjantés, des réunions anonymes, quelles qu'elles soient : drogués, sexxoliques, atteints de maladie ....des dialogues alambiqués. On en prend plein la figure et on en redemande.
C'est comme si l'auteur dévoilait bien haut ce que chacun rêverait de dire ou même de faire, il créé à la perfection des ambiances sordides, bizarres, loufoques. il nous plonge dans des quotidiens plus glauques les uns que les autres.
Bref un vrai petit moment de rigolade à vivre ces quelques heures auprès de Victor Mancini, adepte du faux suicide, du vrai sado-masochisme, en quête de sa vraie identité et sexoolique. A oui, j'oubliais, il est également "acteur" dans un musée vivant;..
Que d'originalité !
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 6 février 2007
Pourtant je dois dire que j'ai été déçu par la fin qui finalement m'a laissé perplexe, j'aurais aimé que Palahniuk aille plus loin dans toutes ces histoires pour comprendre où il voulait en venir...
Aucun regret toutefois tant l'humour et les scènes rocambolesques m'ont plu.
"Un grand malade"
Critique de Pierre666 (Strasbourg, Inscrit le 13 octobre 2005, 43 ans) - 9 novembre 2005
Bref un contré de délires psychotiques, de sexe, de pensées métaphysiques, et tout ça jusqu'à l'orgasme... enfin presque.
Bref c'est plus intéressant à lire que nos "chiures commerciales".
Ceci N'EST PAS un roman
Critique de Dhia (un bled merdique, Inscrit le 2 août 2005, 43 ans) - 2 août 2005
PS: Imaginez une sixième étoile ;-)
boules de geisha incluses
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 31 juillet 2005
Au menu de Choke :
- un "héros" sexoholique
- un "héros" qui travaille dans un parc à thème médiéval toujours en habit d'époque
- un "héros" dont la mère est grabataire dans un hôpital
- un "héros" qui gagne sa vie en s'étranglant avec des bouchées de nourriture dans les restaurants pour qu'un quidam attablé alentour puisse le sauver et, plus tard, prendre soin de lui par portefeuille interposé.
Ca fait beaucoup ? Oui peut-être ! Car systématisée à ce point, la technique d'écriture de Palaniuk finit par faire penser à un vulgaire procédé !
Et pourtant, même si on ne comprend pas pourquoi il fallait que le héros travaille dans un parc à thèmes médiéval et pourquoi il devait être sexoholique (sinon pour s'enfiler des boules de Geisha, mais c'est tout de même un peu court comme raison), il faut bien avouer que certaines idées de Palahniuk mises bout à bout atteignent une certaine idée du mystique. Ou du poétique. Comme son pote qui se met à collectionner les pierres ramassées dans la rue et qui les entrepose dans la maison du héros, les entassant dans toutes les pièces, faisant disparaître les meubles et les divans sous leur poids, les empilant dans la cave toujours et encore jusqu'à faire disparaître la cave (!)
Tout cela est un peu vain. Les élans christiques avec boules de Geisha intégrés sont un peu too much. Et pourtant, puisque le "héros" n'a jamais su qui était son père, se pourrait-il qu'il soit effectivement le nouvel envoyé de Dieu qui révèle les Hommes en les obligeant à le sauver ? Peut-être, ou peut-être pas. C'est selon... A vous de juger.
Une galerie de portraits
Critique de Sparkling Nova (Paris, Inscrite le 6 juillet 2005, 40 ans) - 30 juillet 2005
Au début, le style est dérangeant car mêlant les modes de narration, le passé et le présent. Mais rapidement, c'est de cette écriture déjantée et très ... imagée ;) qu'émane la puissance de ce roman résolument noir.
On rit beaucoup, mais on rit jaune tellement les personnages siphonnés de Palahniuk nous sont proches....
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Choke de Palahniuk | 19 | B1p | 29 août 2009 @ 22:56 |