L'angoisse du roi Salomon de Emile Ajar, Romain Gary

L'angoisse du roi Salomon de Emile Ajar, Romain Gary

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Krystelle, le 22 février 2005 (Région Parisienne, Inscrite le 10 juin 2004, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 789ème position).
Visites : 13 110  (depuis Novembre 2007)

L'autographe de la vie

"L'Angoisse du roi Salomon" est le dernier roman d'Emile Ajar (Romain Gary). L’auteur y aborde avec le langage désaxé et l’humour cynique qui lui sont propres les thèmes de la vieillesse, de l’espoir et de l’amour.

Jean est chauffeur de taxi. C’est aussi un bricoleur de métier qui arrange un peu les choses et les âmes aussi parfois. Le roman s’ouvre sur sa rencontre avec Monsieur Salomon, ancien roi du pantalon marqué par le souvenir de la Shoah. Il lui propose de l’employer au sein de l’association « SOS Bénévoles ». Très vite Jean se lie d’amitié pour ce juif octogénaire richissime mais « seul au monde ».
Le vieillard envoie régulièrement en mission notre héros auprès de personnes âgées isolées, espèce menacée et en voie d’extinction. «Le temps est une belle ordure, il vous dépiaute alors que vous êtes encore vivant, comme les tueurs de bébés phoques."
C’est dans ce contexte que Jean fait la connaissance de Cora Lamenaire, ancienne star de la chanson désormais oubliée de tous. Cora voit dans cette rencontre une occasion inespérée de rêver encore et de faire de Jean une vedette de cinéma.
« La vie, ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est de donner son autographe ».

L’angoisse de Salamon et de Cora c’est de vieillir, de mourir ; c’est «quand tu commences à sentir que c’est trop tard ; que la vie ne va jamais te rembourser ». L’angoisse c’est aussi de penser à soi même. Pour échapper à ces sentiments, le livre nous offre deux échappatoires : l’humour juif et l’humanitaire.
En trame de fond, le lecteur retrouve l’ambiance des vieux films et l’atmosphère des chansons réalistes.

Une des force de cette oeuvre tient dans le caractère pittoresque de ses personnages remplis d’amour et de générosité : Salomon Rubinstein, qui épluche à 84 ans les annonces matrimoniales ; Cora Lamenaire, ancienne midinette marquée par le temps et la vie et Jean, autodidacte en quête de sens, de « Sagesse » à « Stoïcisme » il cherche des réponses dans le dictionnaire.

L’affaire Ajar a assuré une notoriété quasi éternelle à Gary elle ne doit pourtant pas faire oublier son œuvre immense. "L'Angoisse du roi Salomon" tout comme "La Vie devant soi", est irrésistible de tendresse et d’humour, c’est triste et drôle, tout en paradoxe, tout en douceur.

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Les éditions

  • L'Angoisse du roi Salomon [Texte imprimé] Romain Gary
    de Gary, Romain
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070377978 ; 8,60 € ; 22/01/1987 ; 349 p. ; Poche
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Une valeur sûre

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 24 février 2021

Un très bon roman, original, au style proche de La vie devant soi.
Les personnages sont attachants et nul doute que le fameux roi Salomon, roi du pantalon et du prêt à porter laissera des traces.
Une très bonne surprise, une valeur sûre comme à chaque fois avec Romain Gary.

Le dernier roman d'Émile Ajar (mais pas celui de Romain Gary)

10 étoiles

Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 24 octobre 2017

Jean, jeune chauffeur de taxi, un peu bricoleur pour arrondir ses fin de mois rencontre par hasard Monsieur Salomon quatre-vingt-quatre ans qui voit en lui un bénévole parfait pour l'association SOS bénévoles qu'il héberge chez lui, une des Missions que le vieillard lui confie c'est de rendre régulièrement visite à mademoiselle Cora, ancienne chanteuse réaliste des années trente, pour lui éviter la solitude...

Moins connu que "La vie devant soi", ce roman est le dernier publié par Romain Gary sous le pseudonyme d'Émile Ajar, il publiera l'année suivante, sous son nom usuel (son vrai nom étant Roman Kacew), qui est celle aussi de son suicide "Les cerfs-volants", je vois deux points communs entre ces deux romans, il y en a forcement plus mais ces deux là ressortent : 1) la fin est optimiste et pleine d'espoir je n'en dit pas plus pour ne pas spoiler alors que l'auteur est dans une mauvaise passe 2) le narrateur que ce soit Ludo ou Jean a besoin d'aimer et de rendre le monde meilleur, c'est peut-être une interprétation personnelle.

Le seul défaut que je pourrait trouver c'est que le récit stagne un moment et n'avance pas, je ne sais pas si c'est un moyen trouvé par l'auteur pour faire ressentir la difficulté de la situation que vit Jean ou si ça vient de mon propre ressenti.

le signe des grands écrivains

10 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 30 septembre 2010

C'est également par ce titre que je découvris Romain Gary il y a vingt ans de cela. Je ne peux objectivement faire une critique de fond compte tenu du temps écoulé, mais le souvenir que j'en garde est jubilatoire. Une fois de plus c'est l'écriture de Gary qui fait la différence "alliant humour et" mélancolie. Une bonne entrée en matière pour découvrir le monde de Gary.

Le Seigneur du pantalon

8 étoiles

Critique de Le Cerveau-Lent (, Inscrit le 4 avril 2010, 31 ans) - 8 avril 2010

Quand j'ai lu ce livre, je ne connaissais pas Romain Gary, j'avais dans les alentours de 13-14 ans. Je me baladais dans les rayons de la bibliothèque, quand je suis tombé nez-à-nez avec ce livre. J'ai vu le titre, je me suis dis, ça va parler de rois moyenâgeux et de fieffés chevaliers : tout pour me plaire... Sans lire le résumé, je le pris. Je fus déçu de voir que l'histoire ne portait pas sur la seigneurie médiévale, mais sur la vie d'un vieillard enrichi par la vente de pantalons qui donnait des missions bénévoles à un chauffeur de taxi....
Au début, j'ai voulu abandonner, mais au fur et à mesure que je continuais, je découvris le style particulier de Romain Gary alliant humour et tristesse... qui au final me séduisit.

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