Huit hommes de Richard Wright

Huit hommes de Richard Wright
( Eight men)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Circus Girl, le 21 février 2005 (Inscrite le 29 janvier 2005, 35 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 060ème position).
Visites : 4 453  (depuis Novembre 2007)

Huit hommes, un seul cris d’espoir…

Huit nouvelles, huit hommes Noirs, chacun a sa vie, chacun a sa passion, chacun a son histoire, mais tous ont un espoir en commun : être l’égal du Blanc. Ils élaborent tous leurs propres règlements dans l’ombre destinées à se faire entendre. De Dave, le jeune homme de dix-sept ans qui rêve d’un fusil pour gagner le respect de son patron à Richard Wright lui-même qui narre un passage de sa vie à Chicago, en passant par Babou, le jeune africain de la jungle ramené à Paris par deux Américains ou encore Carl prêt à tout pour garder son toit et satisfaire sa famille. Huit hommes à la recherche des raisons pour lesquelles ils ont été déclarés inférieurs dans cet univers régi par les Blancs. Huit nouvelles débordantes de philosophie, huit hommes Noirs qui, si l’on regarde de l’intérieur, étaient amplement à la hauteur de l’Homme Blanc.

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Huit hommes, huit nouvelles

6 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 9 août 2017

Huit hommes noirs, huit nouvelles. On connait le militantisme de Richard Wright pour la cause noire aux USA. Cet ouvrage est dans cette droite ligne, c’est un plaidoyer contre le racisme, contre l’injustice et l’état d’aliénation dans lequel sont (étaient ?) tenus les hommes noirs aux USA. Edité en 1962, on peut supposer que la cause a fait des progrès depuis, il faut bien sûr se replacer dans le contexte historique.
Pourtant ces nouvelles ne me convainquent pas autant que la partie plus autobiographique que j’ai pu lire de Richard Wright (« Une faim d’égalité »). Comme si l’auteur n’était pas vraiment à l’aise avec le format court des nouvelles. Ou peut-être plutôt qu’il n’est pas à l’aise avec un style très direct, un style où les dialogues prennent une grande place. Et je dirais que Richard Wright, les dialogues, ce n’est pas son truc …
La dernière de ces nouvelles « L’homme qui alla à Chicago » est purement autobiographique puisqu’on la retrouve reprise in extenso dans « Une faim d’égalité », au moment où le jeune Richard Wright quitte son Sud raciste pour aller à Chicago chez sa tante pour tenter de s’en sortir dignement. A cette occasion, deux traductions différentes et l’occasion de jauger l’une par rapport à l’autre ; j’ai préféré celle de Andrée R. Picard dans « Une faim d’égalité ».
A chaque nouvelle, c’est l’occasion pour Richard Wright de mettre en lumière une iniquité, une situation qui met systématiquement en porte à faux des hommes noirs qui n’y peuvent mais.
Dans « L’homme qui était presque un homme », Dave ne se comporte pas très intelligemment et sa condition de noir exacerbe l’erreur commise. Il part … Il fugue … et l’avenir qu’on peut lui imaginer parait des plus sombres.
« L’homme qui vivait sous terre » est limite fantastique, « Kafkaïen ». Et ça se finit comme ça devait se terminer dans le Sud quand un Noir était en cause ; élimination pure et simple.
« Un grand brave homme noir » est l’histoire d’une méprise, là encore engendrée par la perception particulière à laquelle sont exposés les Noirs.
« L’homme qui a vu l’inondation », très courte nouvelle est proprement déchirant. Pas d’espoir en vue …
« Homme à tout faire » a un côté … amusant. Au moins cette nouvelle ne se termine-t-elle pas mal …
« L’homme qui croyait que « Dieu n’est pas comme ça » » déborde le cadre américain pour s’intéresser à un Noir d’Afrique ramené comme boy par des Américains à Paris, et … ce n’est pas à proprement parler plus … réjouissant.
« L’homme qui tua une ombre », pas plus d’espoir. Où il est démontré qu’il vaut mieux être blanche même « toc-toc » que Noir et obligé de subir et d’avoir forcément … tort !
Pas convaincu pourtant par le procédé. Le plaidoyer bien sûr est crédible et valable. La forme ne suit pas, à mon sens. S’il faut choisir mieux vaut lire « Une faim d’égalité ».

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