Hannah Arendt de Anne Amiel
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie
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Complexe
Ne surtout pas se laisser influencer par le nombre de pages de ce livret : 61 ! C’est peu et pourtant le contenu est énorme. Sacrifiant à la tradition de la collection « Ellipses », Anne Amiel a dû se limiter à une quantité de pages microscopique par rapport à l’ampleur et à la complexité des développements arendtiens. L’ouvrage est donc extrêmement dense car il prétend aborder tous les aspects de la pensée d’Arendt. Point de temps à gaspiller pour l’exposé des arguments, point de transition qui aiderait la compréhension, peu d’exemples pour soutenir la réflexion. Amiel va tout de suite à l’essentiel qui, du coup, devient légèrement nébuleux. A déconseiller vivement comme première lecture philosophique !
Bien sûr, Amiel commence par plonger dans l’analyse du totalitarisme qu’Arendt a poussée très loin, notamment suite au procès Eichmann. En se penchant sur l’essence du totalitarisme, Arendt établit que la nature et le principe de celui-ci sont l’idéologie et la terreur ; le terreau où il s’enracine est la désolation et l’esseulement (chacun de ces termes ayant une acception très précise dans le vocabulaire arendtien). Le totalitarisme est prêt à sacrifier des individus pour faire progresser l’espèce, considérant la loi comme celle du mouvement, du processus. Les choses ne sont pas considérées en tant que telles, dans leur être, mais toujours comme stade de l’évolution. Aucune action humaine ne peut faire obstacle à la loi du mouvement. S’en suit la terreur. Le totalitarisme veut supprimer l’action et les convictions, cela pour pénétrer la loi du mouvement. Ce qui laisse place à l’idéologie. Arendt constate à travers les procès de Moscou que certains changent d’idéologie. Cela montre que l’adhésion n’est pas motivée par le contenu de l’idéologie mais par la logique du raisonnement. L’idéologie est donc la logique de l’idée. Mettant l’accent sur la logique, toute idéologie a peur de la contradiction. Quant à l’esseulement, il « est la maladie dont souffre le monde où nous vivons ». Idée de déracinement, de non-appartenance au monde, idée de superfluité, de mépris de soi. Et la logique, elle, n’a besoin ni du moi, ni des autres, ni du monde pour fonctionner.
Amiel s’attache ensuite à investiguer la distinction que fait Hannah Arendt entre travail, œuvre et action. Ma critique étant déjà trop longue et ennuyeuse, je vous renvoie (lâchement ?) au commentaire d’Amiel.
La deuxième partie du livret cite et commente quelques extraits d’Hannah Arendt. Quant à la troisième, il s’agit d’une espèce de lexique de termes courants (autorité, opinion, pluralité, pouvoir, …) grâce auquel on perçoit mieux l’univers arendtien.
Les éditions
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Hannah Arendt [Texte imprimé] Anne Amiel,...
de Amiel, Anne
Ellipses / Philo-philosophes (Paris).
ISBN : 9782729805135 ; 5,50 € ; 06/02/2001 ; 64 p. ; Relié
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