La Guerre des boutons de Louis Pergaud
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Retour en enfance
La Guerre des boutons est un livre qui se dévore du début à la fin. L'histoire se déroule en Franche Comté, dans les années 50.
Les enfants de deux villages s'affrontent dans de petits combats après l'école, et les trésors de guerre sont les boutons, lacets et autres ustensiles du même acabit, très précieux à cette époque.
L'humour est présent tout le temps, et les personnages sont très vrais !
L'adaptation au cinéma, avec entre autres le petit Gibus et son fameux " si j'aurais su, j'aurais pas venu ", sont à mourrir de rire.
Le livre et le film se ressemblent beaucoup, même si le film est un peu raccourci et la fin un peu changée. Le plaisir est là et c'est essentiel !!!
On se replonge à cette époque avec beaucoup de bonheur. De plus, on peut lire ou voir le film quel que soit l'âge que l'on a, car chacun peut se retrouver dans l'un ou l'autre des personnages.
Les éditions
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La Guerre des boutons de Louis Pergaud
de Pergaud, Louis
Gallimard
ISBN : 9782070514151 ; 6,70 € ; 31/05/1999 ; 330 p. ; Poche -
La Guerre des boutons [Texte imprimé], roman de ma douzième année Louis Pergaud
de Pergaud, Louis
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070367580 ; 10,00 € ; 26/07/1972 ; 276 p. ; Poche -
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Délicieusement impertinent !
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 17 février 2024
Il n’avait jamais pu dépasser la querelle. Camus s’était calmé et pris pour jouvencelle une blonde menue du camp de l’ennemi : il était un Velrans, un traître à sa patrie.
Marie le regardait insuffler cette haine avec cet air lassé, cette muette peine que gardent dans leur cœur les femmes de guerriers pour qui place n’est pas d’aller s’en occuper.
Il se pencha alors auprès de son petit, demanda, la voix grave :
- Combien en as-tu pris ?
Et l’enfant triomphant, flamme à l’œil tuméfié, lui montra dix boutons qu’il avait arrachés.
- Dix boutons, ça fait bien deux ou trois culs à l’air. C’est bien, mon fils, c’est bien, tu rends ton père fier !
C’est l’épique d’Homère entre des mains d’enfants, presque chaque héros a son correspondant : Lebrac est un Achille et La Crique un Ulysse et Camus de Teucros est bien le digne fils ; quand le camp opposé est tout aussi raccord : Migue vaut un Pâris et l’Aztec un Hector. C’est certes moins gonflé et bien moins emphatique, mais le plaisir demeure à les lire identique.
Des querelles d’enfants qui passent les limites : l’innocence inventée prestement périclite quand on lâche la bride à ces amusements, et l’on découvre alors qu’au cœur de moult enfants, comme une pousse obscure, naturellement vient la passion de feu du terrible tyran.
La langue y est un choc, vulgaire et populaire et diffère en cela du miel du vieil Homère. Mais bien que les jurons et les exclamations y soient banales comme la ponctuation, elle n’y est pas sans rythme ni mélodie. Pergaud, fauché trop tôt, avait un beau génie, et si un temps plus long lui eût été laissé, s’il n’y avait pas eu ce canon meurtrier, il eût franchi la barre du simple dialogue, enté les mots du peuple en un rythme analogue au discours inviolé que tient le narrateur, il eût avec le bas créé de la grandeur, il eût fait du Céline avant l’intéressé, il eût modernisé, il eût vulgarisé, il eût réinventé la langue littéraire. Mais avant le Pinacle, il a rejoint la terre.
Ce qu’il y a d’étrange au cœur de ce roman, c’est qu’il montre plusieurs visages du tourment, si bien qu’il est ardu d’y voir une morale. Tout ce souffle guerrier, cette fougue animale, tant et plus exaltés ne sont interrompus que par des coups plus forts qui marquent la peau nue bien plus profondément que les coups précédents : cette ultime violence est l’œuvre des parents. Nous ne saurions dès lors y voir quelque critique, le livre a quelque chose d’un peu plus cynique, comme une histoire ancienne qu’un très vieux copain partage ou ressuscite avec un air malin. Il ne critique pas la société violente, seul un œil moraliste y tracerait ces sentes. Pergaud raconte tout avec un grand plaisir, et ce bon souvenir devient notre « délire ».
Un classique à lire
Critique de Plume84 (Vecoux, Inscrite le 26 août 2011, 40 ans) - 28 juillet 2015
On pense comme un gamin et on imagine très bien la fausse violence de cette guerre entre les deux villages, du prix qu'elle pouvait coûter à ceux qui étaient fait prisonniers (privés de leur bouton à une époque où le moindre clou entamait le budget du ménage). Un autre temps qu'aujourd'hui personne ne peut connaître.
Un classique à lire pour comprendre un peu mieux notre époque et à quel point l'enfance a changé !
Plus à la mode que jamais
Critique de Coutal (, Inscrit le 11 juin 2007, 37 ans) - 1 avril 2013
J'avais envie d'approcher la source de l'histoire : le roman en lui même.
On n'est pas déçu : Pergaud nous fait revivre ici toutes les malices de l'enfance : cabanes, guéguerre et camaraderie sur fond de guerre des clochers.
Un élément à ne pas négliger non plus dans le roman : le clivage laïc-athée très présent à l'époque dans les campagnes.
Le langage des gamins est très coloré et se lit avec plaisir, de même que le style d'écriture de Pergaud, vraiment littéraire.
Alexandre le grand fait l'école buissonnière
Critique de Buck (Rennes, Inscrit le 20 juin 2010, 36 ans) - 3 décembre 2012
Bon, 'faut avouer que le scénario n'a rien de grandiose; le talent de Pergaud, c'est son écriture. Monumentale. Avec deux bandes de gamins de la campagne et qui se tapent dessus, il réussit à nous faire naitre une fresque historique qui raconte des batailles entre deux armées. Les romains contre les gaulois ou bien Alexandre le grand contre les perses
Je m'attache énormément au scénario dans les livres, mais ici mon opinion a explosé face à l'importance et à la maitrise de l'écriture.
Vivons-nous une époque châtrée ???
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 6 avril 2012
Attention je ne dis pas que le bouquin est à jeter aux orties, loin s'en faut.
Cependant le style de Pergaud aurait pu être plus travaillé, plus rural dans sa façon d'aborder ce thème de l'enfance campagnarde, passons.
En revanche c'est un bouquin qui paradoxalement m'a fait réfléchir.
J'ai vu dans ces jeunes enfants, les graines de résistants de " l'armée des ombres ", courageux, pugnaces, obstinés, un sens du devoir irréfléchi, de la camaraderie.
J'ai également fait le parallèle avec notre époque.
Imaginez une bande de jeunes qui s'affrontent à coups de pierres, de gourdins, qui s'entravent et se font punir par flagellation par le groupe, puis dévêtir et qui se font conchier et compisser les vêtements.
Des enfants qui volent leurs parents, et qui en retour se prennent des corrections musclées de la part de ces mêmes parents.
Qu'en pensez-vous ? Cela vaudrait à coup sûr un procès médiatisé d'une bande de sauvageons, avec de la correctionnelle à la clef et des grands débats sur l'ordonnance de 45 et sur les raisons sociales d'une telle violence.
J'imagine que Pergaud s'est largement inspiré de sa vie et de celle de son époque, ce qui me pousse à titrer de façon provocante.
Aurions-nous perdu ce qui fait le sang d'une jeunesse au grand air ?
Sommes affadis, ramollis comme des guimauves ?
Voilà ce qu'a écrit Pergaud, un livre où les gamins se mettent des peignées appuyées, il a rajouté la poésie de ces gamins des campagnes d'antan, il leur a donné une dimension de diables agréables plutôt que de gueux bagarreurs, animés de cet esprit frondeur qui donne à ceux qui le portent l'aspect des héros... de notre enfance.
J'ai acheté la version électronique qui est agrémentée de deux nouvelles , une sur la Vouivre et une sur la chasse aux oiseaux par Lebrac, Gambette et Camus, histoire de prolonger la guerre des boutons un peu plus.
Si j'aurais su , j'aurais pas venu...........
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 17 août 2010
On sent les blouses , les bérets , les encriers , les doigts tachés , l'enchainement des bêtises et " gros mots " de ces enfants des années 1900 . Toute une époque !!!
Lire cet ouvrage , c'est s'immerger dans l'innocence et retrouver un peu la nôtre ; celle des cours d'école de notre enfance ( pour ceux qui ont eu la chance de la vivre à la campagne )
Une bouffée de poésie .
Ce livre a été adapté au cinéma ( noir et blanc ) en 1962 par Yves Robert . ( je vous le conseille aussi car il rend parfaitement le roman )
L'enfance de gamins
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 12 décembre 2001
première page : roman de ma douzième année.
On peut donc dès lors penser qu'il va s'agir de certains passages qu'a vécu l'auteur.
Il est vrai que les personnages sont vivants et attachants et on découvre avec plaisir comment se déroulait le quotidien des enfants à cette époque.
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La guerre des boutons | 10 | Débézed | 16 février 2020 @ 16:21 |