Le dieu des cauchemars de Paula Fox

Le dieu des cauchemars de Paula Fox
( The god of nightmares)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Eireann 32, le 18 février 2005 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 337ème position).
Visites : 4 184  (depuis Novembre 2007)

Une ingénue à la Nouvelle Orléans.

Retraduction, réédition et retour en grâce pour Laura Fox. Helen Bynum, âgée de 23, ayant toujours vécu avec sa mère, qui pensait que son mari reviendrait au foyer pour sa fille, l'envoie à la Nouvelle Orléans quand elle apprend le décès de celui-ci.
Elle rejoint sa tante Lulu, ancienne gloire des Ziegfield Follies, dont faisait également partie sa mère. Mais la gloire est loin, l'alcool (beaucoup) et l'âge sont passés par là. Helen vivra quelque temps à la Nouvelle Orléans, entourée de personnages qu'en bonne fille du nord des Etats-Unis, elle découvrira peu à peu. Ces nouvelles connaissances venant du monde artistique ou de l'ancienne aristocratie française vont bouleverser son mode de vie.
Helen est une jeune fille toute simple, avec le charme d'une campagnarde, vivant seule avec sa mère. Elle a un amant, quand celui-ci, homme marié, peut se libérer. Sa vie était confinée entre les bungalows que sa mère louait
Sa tante Lulu est un personnage à la flamboyante chevelure; c'est une alcoolique "irrationnelle et négligée", qui rêve de monter un théâtre, mais qui est ruinée. Il y a Len, jeune homme qui s'occupe de Lulu, homme de théâtre, également dont le rôle paraît ambigu. Ils reçoivent parfois Sam l'ancien mari de Lulu, médecin et homme à femmes. Helen quitte sa tante et habite chez Gérald (poète) et Catherine qui côtoient les artistes du Quartier Français dont Claude, homosexuel qui, ayant le tort de fréquenter le fils d'un parrain local, est tué mystérieusement. Nina Weir est l'amie d'Helen, puis la maîtresse de Sam. Leur rencontre inopinée à l'aube de la cinquantaine créera un douloureux retour dans le passé.
L'écriture ne date pas, contrairement à "Personnages désespérés" (la nouvelle traduction peut-être?). Livre agréable, bien écrit, le début est difficile. La préface est intéressante à lire.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Une atmosphère inconnue

9 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 11 mars 2005

Helen mène une vie super étriquée à Poughkeepsie (ceux qui aiment Allie McBeal auront eu le même sourire que moi ) auprès de sa mère. Elle la quitte en 1941 pour gagner le quartier français de La Nouvelle-Orléans, où elle découvrira un monde bohème et fantasque, engrangeant en elle de toutes ses forces toutes ces nouvelles sensations. Et nous la retrouverons à la cinquantaine en fin de roman, avec un dénouement dramatiquement romanesque... Que pour ma part je n'avais absolument pas vu venir, et qui m'a fait reconsidérer ce que j'avais lu, pour enfin le voir en filigrane... Mais on est tellement embarqué dans la moiteur ambiante et les nombreux sujets affleurants qu'on en oublie certains plus.. disons plus concrets.

Paula FOX, née en 1923, est américaine. Elle a vécu à Cuba, en Californie et au Québec et demeure maintenant à New York. Elle a été redécouverte à la fin des années 80, grâce, entre autres, à Jonathan Franzen, Frederick Busch et Andrea Barrett qui la considèrent comme l'une des plus importants écrivains de ce siècle.
Les Editions Joëlle Losfeld publieront l'intégralité de son oeuvre à l'exception de ses livres pour la jeunesse.

Et c'est une très bonne nouvelle ! J'ai trouvé ici un ton jamais rencontré encore, une précision quasi clinique dans l'analyse des pensées de l'héroïne, en même temps qu'une grande fantaisie, le style de Paula Fox m'a soulevée. Et ce n'est pour une fois pas tant l'histoire racontée, qui n'est guère passionnante, que l'atmosphère que les mots créent qui nous embarque.

"...Je me suis sentie totalement étrangère à moi-même, jusqu'à ma voix, qui lorsque j'ai dit au-revoir à Catherine m'a paru ne pas m'appartenir. Et je suis restée sous le charme de cette étrangeté, qui avait la qualité d'une pensée profonde dont je n'arrivais pas à saisir consciemment le sujet..."

"... Je me sentais impressionnante d'altruisme, un état peu commun que je reconnaissais comme tel. Mais dont la pureté, bien sûr, était souillée par la conscience que j'en avais..."

Une très belle découverte, une auteure que je veux lire encore !

Forums: Le dieu des cauchemars

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Le dieu des cauchemars".