Politique de Adam Thirlwell
( Politics)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Politiquement incorrect !
Ebouriffant ou insolent, le ton d'Adam Thirlwell n'en est pas moins déroutant ! D'entrée de jeu, on assiste à une scène de tentative de sodomie avec menottes d'un rose duveteux ! Hum, hum... Les détails ne sont point épargnés, ce qui accentue le ton décadent du roman. Oh oui ! "Politique" ne parle pas de politique, c'est clair ! Drame ou comédie en trois actes, l'histoire est centrée autour du couple de Nana et Moshe. Ils se rencontrent, se plaisent, s'aiment. Mais ce n'est pas tout ! Il y a aussi Anjali, la meilleure amie de Moshe, qui crée une complicité grandissante avec Nana, tombe amoureuse d'elle et fait sa place dans le ménage ! D'une tentative d'appréhender le sexe dans toute relation de couple, on en vient graduellement à un triangle amoureux ! Nana, Moshe et Anjali. Trois jeunes londoniens, libérés, qui confondent générosité, bienveillance, romantisme et altruisme dans une grande pagaille sexuelle !
Car pour le sexe, Adam Thirlwell y va allégrement ! Aucun détail n'est épargné, grande opulence des gestes, actes, positions et acrobaties du tout Kama Sutra ! Autant dire que c'est parfois très, très osé !
"Politique" n'est pas qu'une énième copie d'un "Jules et Jim" sexuel ! Non, c'est un bouillon de culture, un concentré d'anecdotes et réflexions, très souvent suggérées par l'auteur/narrateur himself, sur Auschwitz, Greta Garbo, le président Mao, Staline, "Casablanca", les films de Bollywood, le shopping, les stylistes de mode, l'architecture, le tourisme culturel, Venise, la moralité, le surréalisme etc... Un roman assez riche, en somme. L'un des aspects décadents est sans doute l'extravagance autour du sexe, rien-n'est-caché, tout-est-montré.
L'attitude de l'auteur, par contre, est à la fois impertinente et drôle. Il permet d'intervenir dans son récit, commentant, suggérant, expliquant, se dédouanant presque ! Pour lui, Nana est une non-parleuse et apeurée par le sexe, Anjali est une romantique indécrottable mais dénuée d'imagination, Mosche est mélancolique, amoureux et maladroit. Au-delà du trio, il y a une figure imparable, Papa, l'ange bienveillant de cette histoire. Car finalement "Politique" est assez triste, une comédie pour clown triste. Car cet exhibitionnisme et cette extravagance cachent peut-être une grande maladresse d'où ne subsiste que l'égoïsme ?...
Les éditions
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Politique [Texte imprimé], roman Adam Thirlwell trad. de l'anglais par Marc Cholodenko
de Thirlwell, Adam Cholodenko, Marc (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020787475 ; 7,30 € ; 14/01/2005 ; 283 p. ; Poche
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Après l'amour, l'animal est triste
Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 2 octobre 2010
Soyons clair, en terme de premier roman, on a déjà fait tellement mieux...
La seule présentation marketing de la couverture a en plus le don de m'agacer. Une citation du « Monde du livre », ...un de ces livres que l'on a immédiatement envie d'offrir à ses proches... Quand arrêtera-t-on de prendre les lecteurs pour des cloches?
Bien, après avoir craché le venin, soyons objectifs.
Il est beaucoup question de sexe, et du chaud! Racolage littéraire? Pas seulement.
Moshe et Nana forment un jeune couple vivant dans le Londres des années 2000. Ils font consciencieusement l'amour en diversifiant les positions et en enrichissant leurs ébats d'ustensiles érotiques. Mais ça ne fonctionne pas. Progressivement, leur copine Anjali se joint à eux pour atteindre... une autre situation insatisfaisante ! Nana retourne alors chez son père...
Ce roman est l'amère critique de la pratique ou plutôt de la consommation sexuelle érigée en valeur à la place des sentiments en ce début des années 2000. En dépit de leur libido, la vie de ce jeune trio est fade et insipide.
Cela rappelle sous une autre forme et beaucoup moins de talent « les Choses » de Georges Pérec, où un jeune couple se perd dans la possession d'objets et un matérialisme insensé.
Donner un sens à sa vie est hélas plus compliqué que l'achat de gadgets sexuels, l'exploration d'une nouvelle position ou d'un triangle amoureux.
Le thème et les personnages donnaient la matière potentielle à un grand roman. Mais Thirlwell n'a pas su l'écrire.
L'écriture est superficielle, creuse et parfois prétentieuse. Les interventions fréquentes de l'auteur dans son roman ( comme Kundera dont Thirlwell est un fan), ainsi que de nombreuses diversions « érudites » finissent par être lourdingues. A cela s'ajoute une tonalité plus cynique qu'humoristique ce qui dessert à mon sens totalement le projet de ce livre.
Décevant et même pas drôle.
L'art de parler pour ne rien dire
Critique de Ginicoui (Montréal, Inscrite le 24 septembre 2009, 47 ans) - 11 août 2010
Non mais l'art de faire du bla bla pour rien dire. Aucune histoire, aucune morale, rien. En plus des références à plein de sujets qui n'en finissent plus et qui servent à rien.
Ce livre tourne en rond, parle de sexe, mais du sexe banal. Donc, c'est une perte de temps, et pour moi, inutile.
Faire bon ménage
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 6 décembre 2005
Si l'auteur, au début, appréhendait le sexe dans une relation de couple, il en vient graduellement à traiter du triangle amoureux. A partir du décryptage minutieux des relations entre ses personnages, Thirlwell parvient à se placer sur le thème plus général de la philosophie et de l'éthique. Une philosophie qui part donc le plus souvent de situations quotidiennes et drolatiques de ce bien curieux ménage. D'où le sexe qui bien qu'occupant une place omniprésente dans le roman, n'en est pourtant pas le sujet principal. "Ce livre ne traite pas de sexe. Non.Il traite de la bonté. Cette histoire traite du fait d'être gentil. Dans ce livre, mes personnages baisent, mes personnages font tout, pour des raisons morales".
Autre curiosité de ce roman : la place du narrateur, omnipotente. Un savant mélange d'impertinence, de voyeurisme et d'empathie envers les personnages. Un narrateur qui se permet d'intervenir dans le récit chaque fois que les situations le justifient, digressant sans cesse sur des thèses et des personnages aussi différents que Mao, Staline, Antonio Gramsci, l'architecture, les surréalistes,…
Mais ce procédé, utilisé par Thirlwell, nous fait irrésistiblement penser à une autre figure de la littérature mondiale : Milan Kundera. Dont l'auteur revendique explicitement l'influence dans les dernières pages de ce roman surprenant et détonant.
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