L'étourdissement de Joël Egloff
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Charme poétique
Il y a ce roman qui commence tout simplement : "Quand le vent vient de l'ouest, ça sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent, heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d'autre mot."
Le décor est planté : sinistre. C'est le petit monde de Je, le narrateur. Un type qui vit seul chez la grand-mère, qui travaille dans un abattoir, pas loin d'une station d'épuration, pas loin d'un aéroport, en-dessous des pylônes et fils électriques. Le trou perdu du monde. Un endroit où on pressent les personnages carrément abrutis et en sursie. Abrutis par le bruit, les avions qui passent pas loin des toits des maisons. Abrutis par l'odeur, l'eau qui mousse, les poissons malades, les champignons indigestes, les meutes de chiens, le brouillard opaque, les animaux qui s'époumonnent avant d'être étourdis et zigouillés, la grand-mère méchante et mauvaise langue.
En bref, l'univers dépeint par Joël Egloff est franchement glauque, lugubre, morose, sinistre et déprimant ! Pourtant la lecture de "L'étourdissement" échappe très loin à toute envie mélancolique. L'assombrissement n'est que dans le ciel grisâtre de ce coin paumé car l'écriture de l'auteur illumine incroyablement l'ensemble de ce roman ! Je l'ai lu d'une traite ! Accrochée, envoûtée, séduite et bouleversée par cette poésie qu'a su merveilleusement créer Joël Egloff. Un petit roman à lire, il réchauffe le coeur !
Les éditions
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L'étourdissement [Texte imprimé], roman Joël Egloff
de Egloff, Joël
Buchet-Chastel / Litterature Fr.
ISBN : 9782283020203 ; 14,20 € ; 07/01/2005 ; 142 p. ; Broché -
L'étourdissement [Texte imprimé] Joël Egloff
de Egloff, Joël
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070311576 ; 6,90 € ; 21/08/2006 ; 140 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (25)
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Poésie et humour noir
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 2 août 2016
Catastrophique
Critique de Eclectic47 (, Inscrit le 18 septembre 2014, 54 ans) - 1 octobre 2014
partagée
Critique de Eoliah (, Inscrite le 27 septembre 2010, 73 ans) - 31 décembre 2010
Plus qu'un roman c'est une succession de tableaux. Certains sont touchants et subtils (les vacances), d'autres trop dérangeants ou outranciers (le brouillard).
Génial
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 6 septembre 2010
Drôle et poétique
Critique de Dubost (, Inscrit le 30 mai 2006, 56 ans) - 10 mai 2009
Au bout des trente premières pages on se pose la question suivante : l'auteur tiendra-t-il ce rythme jusqu'au bout ? La réponse est oui. Ce livre est cependant assez court mais d'une intensité remarquable.
Un univers tragico-burlesque
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 23 août 2008
Cette histoire tragico-burlesque inscrite dans des paysages désolés, bourrée de dialogues et de situations cocasses , flirte aussi avec l’univers de la BD .
Un roman corrosif et déjanté !
Quel sens donner à ce livre ?
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 20 août 2008
Cynique
Critique de Norway (Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes !, Inscrite le 7 septembre 2004, 49 ans) - 22 décembre 2007
Cependant, la mise en situation est pourtant bien réelle. Les abattoirs existent. Les chefs harceleurs aussi. L'écrivain a l'art de tout tourner dans son sac pour n'en sortir que les éléments essentiels. C'est un maître du style.
surprenant
Critique de Alice07 (, Inscrite le 26 juin 2007, 42 ans) - 26 juin 2007
A lire de toute urgence... ça change !
l'abattoir d'à côté...
Critique de Simone (, Inscrite le 31 janvier 2006, 61 ans) - 24 juin 2007
J'imagine que cela n'est pas étranger à l'écriture de ce livre.
Dix phrases, pas plus, et l'on connaît le lieu dont il parle, on a croisé cet homme qui nous raconte son quotidien d'une banalité confondante.
C'est juste, cru, drôle ou grinçant.
Ken Loach aimerait sans doute!
Du rire et de la pollution
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 24 décembre 2006
Bref à résumer comme cela, on pourrait s'attendre à un livre nullissime et sans intérêt alors qu'au contraire le style est tellement bon qu'il n'y a aucun temps mort, on ne s'ennuie pas un instant.
On suit la vie du narrateur avec plaisir et on rigole souvent de situations très originales.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a donné envie de découvrir d'autres romans de Joël Egloff.
Assez consternant
Critique de Maroni (, Inscrit le 13 décembre 2004, 65 ans) - 22 octobre 2006
l'emmerdement
Critique de Jonkind (saint etienne, Inscrit le 4 décembre 2005, 51 ans) - 18 septembre 2006
humour noir
Critique de Erwan (, Inscrit le 12 décembre 2005, 51 ans) - 12 février 2006
Attention toutefois à lire ce magnifique ouvrage au 20 ème degré d'humour noir sinon vous ne parcourerez pas plus de 3 pages et vous passerez donc à coté de 160 p de pur bonheur.
De quoi vous réconcilier avec le genre essai.
Rire ou...
Critique de Nounours (FLEVILLE DVT NANCY, Inscrite le 27 janvier 2005, 59 ans) - 17 janvier 2006
plein d'humour !
Critique de Critique (Trets, Inscrite le 9 novembre 2004, 64 ans) - 3 novembre 2005
Humour à froid
Critique de Elsalit (, Inscrite le 17 septembre 2005, 54 ans) - 25 octobre 2005
Chaque phrase prend à la gorge, tant l'univers de l'auteur est prenant - et déprimant - ; et malgré tout je me suis surprise à rire aux éclats, mais oui! L'humour de Joel Egloff est communicatif : mon passage préféré, est celui de la pêche dans un environnement si pollué, que les poissons préfèrent se jeter sur l'hameçon plutôt que de retourner dans la rivière! Et les pêcheurs de se demander, en se croisant : "Alors, ça mord pas trop aujourd'hui"?
Un vrai bonheur de lecture.
Dérangeant !
Critique de Voni (Moselle, Inscrite le 1 septembre 2005, 64 ans) - 30 septembre 2005
Le contexte est effectivement glauque (là, je ne trouve vraiment pas d’autre mot) mais surréaliste ce qui peut ainsi rassurer le lecteur. La vie du personnage est lugubre et profondément sinistre, limite angoissante. Il ne semble pas vraiment vivre, disons plutôt qu’il survit . Dans ce monde hostile, il parvient cependant à entretenir un tant soit peu son âme poétique, c’est certainement ce qui retient le lecteur.
Ce livre est dérangeant autant que l’avait pu être pour moi “Truismes” de Marie Darrieussecq.
Un livre dont on ne sort pas indemne. Rien à voir donc avec les précédents ouvrages enjoués de l’auteur.
Quoique l’univers de “Ce que je fais là, assis par terre” plantât déjà une plus sinistre orientation dans l’écriture de Joël Egloff qui demeure, malgré tout, toujours admirable.
Par contre, je suis incapable d’attribuer une note car je demeure perplexe alors elle sera moyenne…
malaise
Critique de Clo31 (, Inscrite le 9 septembre 2005, 66 ans) - 23 septembre 2005
Un peu de lumière
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 29 août 2005
Un bien bel étourdissement
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 13 août 2005
Perdre l’équilibre
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 1 août 2005
Philosophie de l’absurde
Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 29 juin 2005
On se surprend parfois à sourire et même carrément rire d’une situation burlesque ou d’une description pastichée des petits plaisirs de la vie. Mais, ce sourire et ce rire nous gêne tant le narrateur nous livre avec pudeur son ordinaire qui regroupe tout ce qu’il y a de plus sombre. Même la météo se fait complice de ce paysage dénaturé, car le soleil ne brille pas pour tout le monde.
Un lieu incongru, mais que le narrateur excuse, car c’est sa terre, ses racines. Celles-ci y puiseront tout ce que ce sol présente : l’absurdité de l’activité humaine.
Une belle écriture naïve et généreuse. Ce roman m’a rappelé la tendresse de Jean Louis Fournier dans « il a jamais tué personne mon papa » et l’humour de Pierre Perret dans « les jolies colonies de vacances ».
Un livre à réfléchir, au propre comme au figuré.
Sinistre
Critique de FéeClo (Brabant wallon, Inscrite le 12 février 2004, 48 ans) - 29 juin 2005
Cette vie sous un ciel trop gris, à se prendre les fuites de kérozène des avions sur la tête et à manger de la viande volée à l'abatoir... quelle tristesse!
Il y a tout de même l'un ou l'autre passage "drôle": le gars qui passe la soirée avec la femme d'un collègue sans jamais parvenir à lui annoncer une triste nouvelle par exemple. Non, pas drôle, pathétique...
Ce bouquin m'a plutôt refroidie...
Quand on creuse...
Critique de Pitibeni (Marseille, Inscrit le 25 décembre 2004, 48 ans) - 28 juin 2005
On pourrait prendre "L'Etourdissement" comme livre de l'été à la fois parce qu'il est sobre et court, mais il vaut bien plus que ça. Tout de poésie et d'ambiances, ce livre est rupestre, gravé dans la roche parce que plein d'humour noir mais sans aucune lourdeur, en même temps que bien trempé dans le ton comme dans le rythme.
Les personnages sont séduisants de simplicité et de spontanéité dans ce décor de sang et de tripes que constitue l'abattoir.
Jetez-vous y corps et âmes, le voyage vaut les détours ;)
Bonne lecture
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