Le gai savoir de Friedrich Wilhelm Nietzsche

Le gai savoir de Friedrich Wilhelm Nietzsche
( Die fröhliche Wissenschaft)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par FightingIntellectual, le 9 février 2005 (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 504ème position).
Visites : 7 049  (depuis Novembre 2007)

Philo & lenteur

Je lis la philosophie avec une lenteur incroyable. Pour moi c'est la seule façon de digérer et apprécier son contenu, qui parfois prends de nombreux sens.

Tel est le cas du "Gai Savoir" de Nietzsche, que j'ai débuté à l'été 2003 et que j'ai fini hier soir. Véritable prélude à Zarathoustra et à la dernière période de son oeuvre.

Nietzsche expose dans ce recueil d'aphorismes plusieurs thèmes qui lui sont chers comme l'abandon de points de repères , pour considérer sa propre vie comme le seul point de repère valable et par la bande, brillamment amenée, une réconciliation entre l'art et la science.

Sans vouloir trop m'avancer, provoquer de débats et affirmer une connaissance de l'oeuvre que je n'ai pas nécessairement totalement, j'affirmerai que "Le Gai Savoir" vient bien recadrer et démystifier quelques principes lus dans Zarathoustra.

La lecture de Nietzsche demande bien sûr un intérêt vif sur le sujet avant même d'avoir ouvert la première page, mais pour ceux qui ont été comme moi interloqués par "Ainsi Parlait Zarathoustra" et qui veulent mieux cerner l'oeuvre, "Le Gai Savoir" est essentiel.

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Un livre déroutant et fascinant

9 étoiles

Critique de Aliochak (, Inscrit le 17 juillet 2015, 37 ans) - 17 juillet 2015

Les essais philosophiques sont particulièrement durs à lire. C'est d'autant plus vrai lorsqu'ils ont été ecrits par des Allemands (Hegel, Kant, Leibniz).
Comparé à ces trois illustres philosophes, Nietzsche est un iconoclaste. D'abord, il est loin d'être obscur et ce texte est excellement ecrit. En cela, il ressemble davantage aux philosophes français comme Montaigne ou Pascal qui sont notamment connus pour leur talent littéraire.
On a même l'impression de lire un poète-philosophe.
Dans cet ouvrage, Nietzsche nous fait découvrir son univers conceptuel. On peut raisonnablement dire que l'essentiel nietzschéen se trouve dans "Le gai savoir".
Le moins que l'on puisse dire c'est que la pensée de Nietzsche, tout en étant riche, est déroutante.

La clairvoyance comme épée ; le rire comme bouclier !

9 étoiles

Critique de Orea (, Inscrit le 23 janvier 2006, 30 ans) - 28 septembre 2010

Impressionné par les convictions de Ainsi Parlait Zarathoustra, oeuvre phare de Nietzsche, je me suis laissé tenter par ce livre plus abordable ; mais surprise ! je l'ai préféré...

Ici, pas de Nietzsche de représentation, affirmateur d'une quelconque volonté de puissance quelque peu schopenhauerienne ; pas de Nietzsche surhumain, prêt à considérer l'homme comme un pont, et non un but. Ici, c'est le Nietzsche humble qui fait face, celui que l'on aime ; le Nietzsche de "Humain, trop humain", de "Par delà le bien et le mal"... Le Nietzsche facétieux, farceur, près à transformer l'univers entier en une vaste comédie. Le Nietzsche analyste, enfin...

C'est ainsi que se montre le philosophe dans cette vaste suite d'apologues plus ou moins long ( parfois juste une phrase ), comme le révélateur d'une vérité plus juste, plus ambiguë, plus dénuée de but et de valeurs que celle de la plupart des "prédicateurs de morale". Dans cette analyse de l'histoire humaine, c'est le recul qui prime ; le vaste recul d'un géant au-dessus du monde ; et le vaste rire tonitruant qu'il lance en découvrant véritablement l'envers du décor, l'absence d'appuis, le chaos, la tempête brutale de cette "nature dédivinisée" que l'homme peine à regarder en face. C'est la sincérité qui est revendiquée, comme une épée contre le mensonge, comme une lance contre la prétention. Après une petite cure de Kant, je redécouvre les vertus de notre ami Friedrich, qui semble-t-il au vue de son aventure zoroastriste, aurait fini par prendre un peu la "grosse tête" en fin de parcours...

4,5 étoiles : note adéquate pour l'oeuvre la plus "parfaitement imparfaite".

La puissance de vie

9 étoiles

Critique de MOPP (, Inscrit le 20 mars 2005, 87 ans) - 5 février 2008

Voulez-vous danser au son du pipeau ? Pourquoi pas.

F.Nietzsche, avec ses 383 fragments (383 méditations) écrits en trop petits caractères dans la version "folio essais" nous confie sa vision de la vie après une longue maladie.

- Le but de l'existence serait la conservation de l'espèce. A cela la haine, la joie de détruire, la soif de rapine (je cite) et de domination participeraient au "struggle for life".

- L'ultime libération, l'ultime irresponsabilité serait un objectif à atteindre. Peut-être qu'alors le rire deviendrait-il l'allié de la sagesse, le seul savoir devenu le "gai savoir".

- L'activité philosophique n'aurait pas pour but la recherche de la vérité, mais l'apport de la santé, de l'avenir, de la croissance et surtout de la PUISSANCE DE VIE.

- A noter que N. défend la dignité du méditatif qui prend le temps de réfléchir longuement à une pensée (ce qui explique qu'il faut bien plus d'un an pour lire ce livre, à raison d'un fragment par jour).

- La CONSCIENCE serait la dernière et la plus tardive évolution de la VIE ORGANIQUE, ce qui expliquerait sa fragilité.

Oeuvre majeur

10 étoiles

Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 36 ans) - 1 septembre 2005

Je suis d'accord avec la critique précédente, Le Gai Savoir est un excellent prélude à Ainsi parlait Zarathoustra, en effet, de nombreux points évoqués en filigrane dans Zarathoustra sont clairement exposés dans ce livre ci, ce qui aide à sa compréhension...

le Gai Savoir est l'ouvrage de la maturité pour Niezsche... Ce dernier préconise ici l'abandon de la vérité comme but de toute philosophie, mais lui préfère la vie et soutient la cause de cette dernière contre "tout ce qui, en nous, souhaite mourir". Il incite à l'autonomie, à l'indépendance d'esprit, à la solitude féconde pour le penseur, tant et si bien qu'aucune morale ni aucun ordre établi ne pourrait étayer sa thèse... Il se fait en effet l'ennemi de toutes valeurs établies qui dénigreraient l'homme, le rabaisseraient, le rendraient coupable... Mais Le Gai Savoir, c'est aussi de nombreuses réflexions sur l'Europe de l'époque, l'Allemagne, Socrate, Schopenhauer, ainsi que de nombreuses autres "cibles".

Cette longue suite d'aphorismes nous touche, nous parle, et nous donne d'innombrables bases de réflexion afin que nous puissions nous forger NOTRE propre conclusion.

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