L'écriture de ce livre est enlevée et cet ouvrage ne laisse pas indifférent. Il est toutefois dur de le ranger dans une catégorie. Ce roman est étonnant et même s'il n'est pas spécialement marquant, il n'en reste néanmoins agréable à lire et attrayant.

Pascal Jardin raconte des bribes de son enfance, avec son père Jean comme prétexte ; l’auteur en est, dans les faits, le point pivot.

Du père, on n’en saura peu, si ce n’est que ce provincial de petite bourgeoisie est un paradigme d’égocentrisme avec un besoin absolu de reconnaissance d’un statut social.
Ses actes opportunistes et excentriques qui égrainent et ponctuent sa vie ne sont là que pour le mettre en avant…coulisse.
L’explication donnée par Pascal Jardin concernant le sobriquet de Nain Jaune à son père est relative à la petite taille de celui-ci et du fait qu’il porte chance.
N’était-ce pas en réalité parce que le Nain Jaune est le fou du roi ? (Dautry, Bouthillier, Laval)

Pascal Jardin énumère sa parentèle, de ses aïeux à sa propre progéniture ; il cite des lieux publics, des lieux de vie, d’exil ou de fonction. Il n’est pas avare également d’étalage de noms de personnes différemment notoires.
Ces parents, lieux et personnes sont mis en scène à travers quelques anecdotes.
Et la crème est montée.

Ce livre n’est pas une biographie et n’a pas d’intérêt historique. C’est patchwork de tout et de rien qui ont pour liants la vision d’un père par son fils.
L’écriture est agréable et les anecdotes plaisantes. Il se lit en une ou deux traites et s’oublie aussi vite.

Pourquoi un Jardin ordinaire ?
Pour deux raisons : La première est que ce livre n’a rien d’extraordinaire.
La deuxième raison est que rien ne ressemble plus à un Jardin qu’un autre Jardin

Qui était le Nain Jaune ? Le père de Pascal Jardin et le grand-père d'Alexandre mais encore ? J'ai un petit faible pour Alexandre Jardin. J'aime bien ses livres qui prônent l'anticonformisme, l'exubérance et la démesure. C'est une bouffée d'air frais à chaque fois que je lis un de ses livres. Alors, je voulais en connaître plus sur ses origines.

Pascal Jardin raconte son père d'une façon vivante et colorée. Quoique le récit soit décousu, je me suis plongée dans les frasques du Nain Jaune avec délice. Cet homme, parti de rien et qui a réussi à monter dans l'échelle sociale pour toucher le sommet est un personnage complexe, difficile à cerner. Les souvenirs de Pascal Jardin ne font qu'effleurer l'immense personnalité de cet homme que j'aurais aimé mieux connaître. Je suis restée sur ma faim mais les quelques anecdotes racontées par l'auteur sont d'un intérêt historique certain.

Cet homme, défavorisé par son physique, (il a cessé de grandir suite à une grippe mal soignée), a compensé ce handicap par un caractère batailleur et une forte détermination. Il a gravi les échelons à la force du poignet et j'ai toujours une grande admiration pour ce type d'être humain.

L'écriture de Pascal Jardin est très agréable et je continue avec "La guerre à neuf ans" qui reprend le même thème mais cette fois, le lecteur est plongé au coeur de l'occupation, du gouvernement de Vichy, de ses flamboyants personnages et de ses sourdes intrigues. Excellent !

Il m'arrive quelquefois de relire ce livre, on comprend tout sur l'amour filial, et l'admiration que l'on peut avoir pour son père, c'est l'un des livres qui m'a fait plus rire, et l'occasion est rare en lecture !

J'étais emballé de lire une oeuvre écrite par le légendaire Zubial. Quoique le nain jaune soit lui-même tout un personnage, le Zubial reste le centre d'attraction de la famille jardin.

Vous hésitez entre les deux? Lisez le Zubial