Mon travail n'est pas terminé: Et autres contes d'horreur en entreprise de Thomas Ligotti
(My work is not yet done)
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Anglophone
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Le monde du travail en scène horrifique
La vie est dure en entreprise,
Et quand bien même on la maîtrise,
Ce n’est qu’un rêve, une illusion :
Ce molosse à la dentition
De post-it, d’écrous et d’aiguilles
Croque dans la chair qui frétille
Comme il croque dans votre esprit,
Votre temps et sommeil compris.
Par un roman, quatre nouvelles,
Ligotti montre les séquelles
Du lourd travail dans les bureaux,
De la pression, coups dans le dos,
Restructuration pernicieuse
Ou finalités mystérieuses ;
Mais il n’oublie pas pour autant,
Qu’il expose après son roman,
L’enfer des chaînes de montage,
Du stakhanovisme en présage,
Ce tout petit basculement
Où le travail devient gourmand,
Où la journée devient énorme,
Où le don de soi est la norme,
Où le sacrifice est commun
Pour faire comme son voisin.
Qu’on l’accepte ou qu’on abandonne
Ou qu’à la vengeance on s’adonne,
Le travail est cassure en nous
Qui abrutit ou qui rend fou.
Les récits de cette aventure
N’ont pas tous la même facture.
« Mon travail n’est pas terminé »,
Le plus ambitieux des projets,
S’il a un début formidable
Tant les brimades détestables
Sont faites avec discrétion,
De sorte qu’aussi nous doutions
De qui est vraiment la victime
Et qui est le monstre qui brime,
Noircit un peu trop ses portraits.
Les sept « porcs », ainsi appelés,
Sont tous attachés à un vice
(La drogue, l’alcool, les sévices, …) ;
Ce sont des êtres à vomir.
Que gagne-t-on à les noircir ?
Frank peut exercer sa vengeance
Sans que le lecteur ne le tance,
Mais tout cet immonde éventail
A détourné l’œil du travail.
Est-ce lui qui est le problème
Ou ce que les Hommes y sèment ?
Si l’inventivité y vaut
Un Stephen King de bon niveau,
J’aurais bien aimé qu’on m’explique
Ce qu’être en entreprise implique,
Comment à force de pressions
Elle peut tordre un homme bon,
Comment chacun des « porcs » en somme
A cessé d’exister en Homme.
Nous voyons bien Frank Dominio,
Mais ce sont les rapports sociaux
Plus que l’entreprise elle-même
Qui sont la source du problème.
Et mon intérêt a décru,
Cet horizon m’avait déçu.
Le « superviseur temporaire »
A plus que l’autre su me plaire.
L’usine et son rythme effréné
En est le théâtre glacé.
Et ce qui plus que tout m’y marque
Quand le superviseur débarque,
C’est l’absolue résignation
Malgré les timides questions.
Si le héros, un temps rebelle,
Déserte son poste, il se fêle
Et perd sa détermination
Pour replonger vers ses démons.
C’est l’emprise psychologique
Autant que l’emprise organique
Du travail sur l’individu,
Et là je ne suis pas déçu !
« Mon plan bien à moi pour ce monde »
M’a moins marqué que la seconde.
Dans cette histoire une entité
Aide un patron de société
A accroître son entreprise,
A développer sa mainmise
Au détriment des employés
Pour servir ses propres projets.
Mais l’indifférence constante
Face aux exécutions violentes
Transforme les dits employés
En pantin sans humanité.
C’est la nouvelle la plus froide,
Celle qui m’aura laissé roide.
Être dans la peau du méchant,
Du manitou n’est pas seyant.
La « justice rétributive »,
Une remontée narrative,
Sur ce qui s’est passé avant
Les regrettables changements
Du « superviseur temporaire ».
Les bureaux pour un temps s’éclairent
Sous les néons froids des menteurs.
On fouille l’âme et les noirceurs
D’une entreprise devenue
État à la puissance accrue.
Sans être aussi bonne pourtant,
Elle approfondit ce tourment,
Ce que fait la Société Quine,
Comment par des manœuvres fines
Elle transforme l’être humain
En un rat pour laborantin.
La dernière est la plus étrange.
C’est comme un bizarre mélange
De scènes prises au hasard :
C’est le « réseau du cauchemar ».
En parler est bien difficile,
Je ne l’ai pas trouvée utile,
Ne comprenant pas son projet.
Je l’ai lue sans trop m’y poser.
Les éditions
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Mon travail n'est pas terminé [Texte imprimé], et autres contes d'horreur en entreprise Thomas Ligotti traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabien Courtal
de Ligotti, Thomas Courtal, Fabien (Traducteur)
Monts Métallifères / Pb82
ISBN : 9782957705474 ; 25,08 € ; 03/11/2023 ; 289 p. Broché
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