Sourires d'un enfant caché de Jean Yvane
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Témoignage d'un enfant juif caché
« …à l’âge de sept ans ou presque, j’ai été un enfant caché de janvier 1943 au mois de juillet 1944 dans les Alpes-de-Haute-Provence… » sous la garde bienveillante et vigilante de deux femmes, Simone et Jamy, particulièrement courageuses qui figurent désormais dans la liste des « Justes parmi les Nations ». Au moment du confinement le narrateur se souvient de cette époque qu’il a toujours voulu cacher pour ne pas s’apitoyer sur son sort et ne pas chercher à tirer profit de cet épisode douloureux. Mais, lors d’une visite médicale pour établir un certificat qui validerait sa demande d’un complément de retraite, le médecin qui le suit lui suggère, après qu’il a échoué à valoriser son passé militaire et le grave accident qu’il a subi, la médecine ne décelant aucune séquelle qui supposerait une quelconque pension, de faire valoir le traumatisme qu’il aurait subi lors de cette période où il a vécu caché loin du monde et des siens sous la menace permanente d’être pris.
Il était le plus jeune de ce groupe de douze jeunes Juifs cachés par « l’œuvre de secours aux enfants », il se souvient de ses moments qu’il a toujours voulu oublier pour ne pas paraitre différent, il voulait rester droit dans ses bottes, fort devant l’adversité. Pendant cette période, il n’a jamais été maltraité, il n’a subi aucun traumatisme. Il se souvient seulement de l’arrachement de la maison par ses parents pour le confier à une personne chargée de le convoyer jusqu’au lieu où il devait être caché pour être épargné du génocide perpétué par les nazis l’encontre de son peuple. Il se souvient aussi de n’avoir jamais su remercier ni reconnaitre le dévouement de ceux qui l’ont sauvé avant cet exercice mémoriel suggéré par le confinement et le nécessité de fournir un document administratif qu’il ne veut surtout pas qu’il soit de complaisance.
Il a décidé d’écrire ce long parcours dans les institutions et auprès des administrations pour trouver le fameux document qui sans cesse lui échappe. Il lui faudra accomplir encore un autre parcours pour pouvoir, un jour, publier ce récit mémoriel en forme de remerciement pour ceux qui ont qui on mis leur vie en péril pour sauver une douzaine de gamins venus d’ailleurs. Ce texte, il l’écrit balançant entre la fierté de cacher sa relégation et la nécessité de témoigner, de faire connaître le courage et le dévouement des acteurs de ce sauvetage.
J’ai pensé que ce roman est peut-être un peu l’histoire que Jean vécue pendant la guerre pour échapper aux nazis. L’histoire qu’il a en partie revécue dans le confinement et quand son médecin l’a incité à trouver des éléments d’altération de sa santé quand il a voulu améliorer sa pension de retraite. Un texte peut-être aussi testamentaire pour que sa descendance sache ce qu’il a traversé et que tous n’oublient pas le courage des sauveurs.
Il ‘avait que sept ans ou presque, cette précision revient régulièrement dans ce témoignage comme un élément prouvant sa fragilité physique et mémorielle pouvant excuser son absence de témoignage plus tôt.
Les éditions
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Sourires d'un enfant caché
de Yvane, Jean
MEO
ISBN : 9782807004955 ; 15,00 € ; 11/03/2025 ; 116 p. Broché
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