Son royaume de Han Han

Son royaume de Han Han
(Ta de guo)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Tistou, le 19 octobre 2025 (Inscrit le 10 mai 2004, 69 ans)
La note : 6 étoiles
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Objet peu identifié

Han Han présente un profil singulier ; écrivain à 17 ans (il en a 43), blogueur influent, réalisateur de films, champion de rallye automobile, … Un touche à tout ?
Son royaume est tout aussi singulier. Critique de la société chinoise et de ses travers ? Un peu, à la marge, soft. On dirait plutôt que sous couvert de légères égratignures il cherche plutôt à nous faire avaler une Chine qui serait un pays « normal » !
D’abord c’est quoi un pays normal ? Ca n’existe pas, bien entendu. Mais ça pourrait être au moins un pays où l’on ne réduit pas en esclavage des ethnies périphériques jugées irrécupérables car non … Han ! Ca pourrait être un pays où le contrôle de chaque individu ne serait pas permanent et omnipotent ? Un pays où un parti ne se déclare pas seul légitime à détenir le pouvoir et embastille en conséquence ou élimine toute voix discordante … Bref un pays qui ne ressemble pas trop à la Chine où si vous n’êtes pas Han et communiste c’est mal barré !
Rien de tout cela ici. Xiaolong (rien à voir avec Qiu Xiaolong !) est un jeune homme, pas trop « fini », pour qui rouler à moto est le top du top, qui n’a pas le don des relations humaines et qui n’a pas inventé la poudre. Il vit (vivote ?) avec son poste de gardien d’un parc, friche artistique, où rien ne se passe car laissé à l’abandon.

»Ce parc est à l’abandon depuis belle lurette. A l’origine, il était promis à devenir le plus grand parc de sculptures d’Asie, même si les gens du coin comprenaient mal pourquoi les habitants des villes environnantes auraient fait cinquante kilomètres en voiture pour venir voir des œuvres d’art aussi dénuées d’intérêt. Surtout que le style des premières sculptures exposées rappelait grandement les vieilles usines désaffectées des alentours. Tandis que le parc évoluait du style abstrait vers un style réaliste, des problèmes de financement ont surgi et les autorités en ont repris le contrôle. Dans cet immense terrain ne subsistaient plus que des baraquements de travailleurs laissés à l’abandon, ainsi que quelques sculptures destinées aux crétins. Xiaolong a été recruté comme gardien par le promoteur au bord de la faillite, et son ami Dashuai a été désigné pour surveiller le parc par la direction du patrimoine. »


Ses réflexions sont plutôt « bas de plafond ». Il s’intéresse à Ying, une espèce d’égérie locale à Tinglin, la ville de province où se déroule le roman. Ying ne s’intéresse pas vraiment à lui mais Niba, si. Mais bon, Niba, c’est une fille plutôt naïve, candide, aux réactions un peu étranges.
Alors oui, le sujet de la pollution est abordé via une faune qui devient mutante et gigantesque suite à l’installation d’une imprimerie employant des produits manifestement pas sympathiques. L’inféodation au PC Chinois est également traité, de même la recherche frénétique de l’argent facile à n’importe quel prix. Mais moderato. Peut-être ne pouvait-il faire autrement ? Ou peut-être … une tentative pour faire passer une image plutôt soft de la Chine ? Sais pas.

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