Ashini de Yves Thériault
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les Montagnais en quête de leur autonomie
Yves Thériault pointe l'assimilation dont sont victimes les Montagnais. Ces derniers forment une tribu qui peuple la Côte Nord du fleuve St-Laurent. Aujourd'hui ils sont confinés dans le village de Betsiamits que l'on appelle réserve indienne. Ashini refuse de se faire encercler dans un territoire grand comme un mouchoir et affiché comme s'il s'agissait d'un enclos réservé aux pestiférés. Sa révolte se comprend parce que l'est du Québec appartenait en entier aux siens avant l'arrivée des blancs. Encore en 2004, ils luttent pour conserver le peu d'espace qu'on leur a laissé, en particulier pour garder intacte l'île René-Levasseur que le gouvernement a cédé à une papetière. Spoliés, les Montagnais, dont la mère de l’auteur est issue, livrent un combat à un Goliath blanc afin de limiter les dégâts de la violation de leur territoire et afin de protéger leur culture contre une civilisation qui abuse de la nature. Être indien, c’est avoir l’eau des rivières qui coule dans ses veines, c’est trouver le caribou (renne) pour assurer sa pitance. Raser la forêt et détourner l’eau des rivières pour construire des centrales hydroélectriques, c’est condamner les autochtones à leur extinction.
Le jeune héros entreprend donc une démarche pour que l'on reconnaissance sa nation. Il faut maîtriser le "loup blanc" qui la menace. C'est la même symbolique qui jouait dans Agaguk. Thériault poursuit sa réflexion en imaginant un pays pour son peuple. Écrit en 1960, l'auteur s'est montré très visionnaire des aspirations des minorités. Appartenant à deux entités ethniques minoritaires, l'auteur est parvenu à fusionner leurs désirs d'indépendance dans un syncrétisme. Autrement dit, Yves Thériault serait le père de toutes les revendications qui mijotaient sûrement depuis longtemps dans les chaudrons. C'est avec Ashini que les peuples amérindiens se sont mis en branle pour réclamer leur autonomie.
L'écriture de l’auteur est très caractéristique du son tempérament. S'il sait porter le "tuxedo" (habit de soirée), il est beaucoup plus à l'aise dans les "froques" (vêtements) du bûcheron. Son style à la vigueur de celui qui abat un arbre. Et comme c'est le swing (l'élan) qui donne de la force, l'écriture est vive. Cet art d'écrire traduit le caractère instinctif du roman. Il se dégage une force brute qui va droit au but. Ça ne ressemble pas au boxeur qui fait des stepettes (sautille) devant son adversaire. Ce sont les coups drus qui pleuvent, mais ils sont portés avec application et imagination à la manière de ce que l'auteur devait être dans le ring au temps de sa jeunesse. Ceux qui préfèrent les travaux à l’aiguille apprécieront fort peu ce patchwork.
P.S. Pour lire un commentaire sur toutes les œuvres d’Yves Thériault, consultez http://comptoirlitteraire.com/detailsauteur.aspx/…
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Les éditions
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Ashini [Texte imprimé] Yves Thériault préf. de Maurice Émond
de Thériault, Yves Émond, Maurice (Préfacier)
BQ / Bibliotheque Qu
ISBN : 9782894060032 ; 2,43 € ; 07/01/1995 ; 127 p. ; Relié
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