Tayaout, fils d'Agaguk de Yves Thériault

Tayaout, fils d'Agaguk de Yves Thériault

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Cuné, le 12 janvier 2005 (Inscrite le 16 février 2004, 57 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 723ème position).
Visites : 5 602  (depuis Novembre 2007)

Chez les Inuit

Milieu d’un triptyque, Tayaout est aussi le moins passionnant des 3 livres ; autant Agaguk était une grande aventure documentée, nous emportant avec elle dans ce milieu froid et hostile, et Agoak d’une cruauté réfléchie, autant Tayaout s’étire, ressasse, mais nous laisse tièdes devant ces personnages qu’on avait pourtant tant aimés ailleurs.
Tayaout est donc le premier né d’Agaguk et Iriook, et vers ses 16 ans il ressent l’appel de la vie ancestrale. Il part, seul, et sera guidé par des rêves et des visions nocturnes. Son père sera « corrompu » par l’esprit des blancs, et les conséquences seront dramatiques, dans tous les sens.
Mais voilà, le conteur a laissé ici la place à une sorte de professeur, au ton didactique et polémique. J’ai donc pris beaucoup moins de plaisir à parcourir cette aventure.

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Écrire pour vivre

6 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 12 janvier 2005

Yves Thériault essayait de vivre de sa plume. Malheureusement dans un Québec de cinq millions de francophones, c'est un défi difficile à relever. Endetté, il n'attendait donc pas ses royautés. Il vendait carrément ses droits d'auteur avant publication. Il en est ainsi pour un grand nombre de ses oeuvres, dont celle commentée par Cuné. Son avis est tout à fait juste. Ce qui donne quelque crédibilité à son roman, c'est qu'Yves Thériault est un métis. Il connaît donc très bien le peuple dont il parle, en plus d'avoir été un haut fonctionnaire du ministère des Affaires indiennes.

Comme il s'agit d'une oeuvre écrite pour manger et payer l'hypothèque de sa maison, l'urgence de l'écriture pour vivre l'obligeait à négliger le style. D'où le relâchement signalé par Cuné. Et nous, ses amis, avions beaucoup de plaisir à le voir aller. Quand il nous lisait son texte, c'était toujours une surprise, car il donnait souvent notre nom à l'un de ses personnages. Ainsi quand il écrit "comme disait le grand philosophe Bernard Desloges", il faut savoir que c'était son voisin et ami qui l'aidait à faire de la céramique pour empêcher l'arthrite de lui paralyser les doigts.

Il n'en reste pas moins qu'Yves Thériault est l'un de nos grands auteurs. Même s'il n'a fréquenté que l'école élémentaire, il est parvenu à maîtriser magistralement la langue française. C'est donc un autodidacte à qui son ami Victor-Lévy Beaulieu a consacré récemment un essai très éclairant sur l'ensemble de son oeuvre. Agaguk ainsi que La Quête de l'ourse demeurent ses chefs-d'oeuvre. Thériault est l'auteur qui a le mieux compris l'univers des Indiens, d'autant plus que sa mère était montagnaise. Bref, c'est un ami mort beaucoup trop tôt. Il venait d'avoir 70 ans quand il a été victime d'une crise cardiaque dans sa maison de Rawdon à 50 km de Montréal.

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