Le rapport Gabriel de Jean d' Ormesson
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Une chronique du monde.
" Dieu est mort ".
Tous le monde connaît cette célèbre phrase de Nietzsche.
Mais est-il bien mort, ou a t-il simplement décidé de laisser les hommes à leur propre sort ?
L'auteur pencherait plutôt pour cette dernière thèse.
Dieu, fatigué de l'orgueil et de l'ingratitude des hommes à son égard, décide en gros de ne plus s'en occuper.
Il aurait aussi très bien pu, étant le Tout-Puissant, arrêter le cours du monde de même que le temps, et par là, en finir avec les hommes. Sa décision, il ne l'a pas prise à la légère. Il a en effet pris le soin auparavant d'envoyer l'Archange Gabriel sur la terre.
Sa mission qui, on le sait n'est pas la première chez nous, consiste en fait à réaliser un état des lieux de l'humanité. Pour la réalisation de ce rapport, il se rend chez un homme: Jean d'Ormesson, c'est à dire l'auteur lui-même.
Ensemble, à partir de l'histoire de l'auteur, ils s'attachent à un problème pour le moins compliqué : qu'est ce que l'homme ?
A la fiction succède alors une biographie de l'individu ; les hommes qu'il a rencontrés, les lieux qu'il a fréquentés, les faits qui l'ont marqué.
A côté de tous les grands noms qui ont contribué à la politique française de ce temps, se mêlent ceux qui ont fait la notoriété culturelle de ce pays. On rajoute à cela un tour de tous les hauts lieux de cette planète, un peu d’histoire sur la littérature, les religions, la philosophie, les grandes découvertes et il en résulte une chronique socio-politico-culturelle du monde en général. Dans ce qu'on pourrait presque appeler une encyclopédie, tellement l'érudition y est présente, on déplore la fausse modestie avec laquelle l'auteur se raconte. On se demande par exemple, et ceux-ci abondent tout au long du livre, comment l'auteur peut écrire " j'ai mené la vie de tous les hommes ", après avoir raconté ses rencontres avec Mitterrand ou Paul Valéry, après être rentré à l'ENS et avoir été nommé à l'Académie française ainsi qu'au poste de directeur général du Figaro.
Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un livre complet où l'autobiographie accompagne la fiction et le roman historique.
Les éditions
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Le rapport Gabriel [Texte imprimé], roman Jean d'Ormesson,...
de Ormesson, Jean d'
Gallimard
ISBN : 9782070756575 ; 20,20 € ; 03/09/1999 ; 432 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Une rencontre avec le messager de Dieu, …rien que ça.
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 23 août 2016
« Il n’est pas idiot : ça ira ; il a des opinions très fermes, mais assez vagues : c’est commode ; il est d’une ignorance encyclopédique : ça n’a pas d’importance.
Je retiens tout de même aussi que l’auteur est un témoin de son époque en évoquant plusieurs épisodes de l’histoire récente de France.
Je constate un style plus accessible que prévu, bien qu’il abuse d’énumérations exaspérantes, et des propos s’apparentant à du cabotinage.
Je conclus par une impression mitigée mais qui laisse tout de même une ouverture pour tenter d’aborder d’autres ouvrages de cet auteur monumental.
Qu'as-tu fait de ta vie ?
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 24 juin 2012
C’est l’auteur de ce roman qui fut choisi comme interlocuteur-avocat, et qui s’est efforcé de répondre aux questions pressantes de l’Archange. Ce ne fut pas une mince affaire….
Jean d’Ormesson nous parle de ses parents tant aimés.
Jean de l’Habit Vert nous conte succinctement ses voyages et des splendeurs vues ou éprouvées.
Il y a aussi, dans ce livre, un des rarissimes écrivains catholiques face à Pompidou, à Mitterrand.
Jean d’O et Le Figaro et Le Figaro et Jean d’O.
Il y a celui qui a longtemps vécu au pays de l’écrivain Colette, en Puisaye, Bourgogne, et la littérature française, tels Aragon, Paul-Jean Toulet, …
Et puis il y a Marie, presqu’à toutes les pages.
Le Rapport Gabriel est écrit. Un nouvel accord entre l’Eternel et les hommes à pris cours. Si vous voulez le connaître, lisez ce livre. >>>
Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici quelques passages.
Extraits :
- Dieu, le visage fermé, le regard sombre, les mains derrière le dos, faisait les cent pas dans son éternité. Il roulait dans sa sagesse, des rêves obscurs de justice et peut-être de vengeance. Car, personne ne l’ignore, le Dieu de justice et de bonté est aussi un Dieu vengeur. Il leur avait tout donné. Et d’abord l’existence. Il finissait par se demander s’il avait bien fait de les tirer du néant.
- Un des secrets de l’univers, c’est que les hommes ne dureront pas. Ils l’ignorent encore bien entendu. Mais le doute s’empare d’eux. (…) Les hommes croient plus volontiers à la mort de Dieu qu’à la mort de l’homme.
- J’étais un des quatre-vingt milliards d’êtres humains qui s’étaient succédé sur cette Terre pour en prendre possession.
- « Qu’as-tu fait de ta vie ? » Notre vie n’est presque rien. Ou peut-être, pfuitt, rien du tout. Aux yeux de l’Eternel, elle est l’ombre d’une ombre. Mais nous n’avons rien d’autre pour justifier l’univers.
- (…) Jetons-nous dans la mer, bénissons le Soleil, courons dans la montagne, épuisons notre vie qui nous vient on ne sait d’où et jouons à la balle sur les bords du néant et de l’éternité.
- « Dieu doit beaucoup à Bach «, disait Cioran.
Une autobiographie étonnament présentée
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 23 avril 2006
Curieusement, alors qu'il parle de lui et que ce livre soit savamment illustré, il paraît moins élitiste que La Douane de mer et Histoire du Juif errant, fort intéressants, mais truffés de références.
Certes, il est toujours un peu cabot, et se faire interroger sur son existence par l'ange Gabriel ne relève peut-être pas de la première modestie. Mais - et c'est cela que j'apprécie -, il crâne tout en se soumettant à l'auto-dérision, que permet justement le statut de son interlocuteur et de son auguste mandant. C'est un peu tiré par les cheveux, je vous l'avoue.
Il faut avouer que sa propre histoire est particulièrement digne d'être connue, vu tout ce qu'il a pu appréhender et toutes les personnes qu'il a pu croiser. Comme il s'agit d'une auto-biographie, le récit est un peu plus linéaire et facile à lire que les deux ouvrages susmentionnées.
J'ai été touché par la vénération qu'il porte à ses proches, surtout de sa femme Marie, que l'on retrouve dans les deux autres livres, qui ne sont pas entièrement des romans. On revient ici encore sur Venise et Chateaubriand.
Pour sa famille, il évoque son caractère conservateur, en perçoit clairement les défauts, mais ne peut pas s'empêcher de l'adorer tout de même. J'ai été assez ému par cette joliesse de coeur.
Jean d'Ormesson est quelqu'un de très fidèle, à lui-même certes, à Marie, sa famille, ses convictions et ses passions.
Il évoque de manière truculente son passage à la direction du Figaro, sa collaboration avec Raymond Aron - il aurait pu tomber sur pire - et son départ après le rachat du périodique par Robert Hersant, dont la description ne manque pas d'impressionner. C'est alors qu'il écrit dans le journal.
C'est là qu'est née la polémique de 2001 - date de parution de l’ouvrage - due à sa rencontre avec François Mitterrand où il lui fait part, avant de se quitter, presque au dégoté et sur le ton de l'évidence, de l'importance du lobby juif. C'était dans le cadre d'un petit-déjeuner, juste avant la passation de pouvoirs avec Jacques Chirac.
Comme mon pseudonyme l'indique, je partage sa passion pour Venise ; nous nous séparons sur l'art contemporain : j'aurais bien voulu me rendre dans le salon de Georges Pompidou réalisé par Agam.
Il m'apparaît comme quelqu'un d'honnête, direct, courtois, très cultivé et très fidèle, de quoi lui pardonner d'être un peu cabot, ce qu'il fait avec humour.
Je précise que les notes - nombres d'étoiles - que je mets sont empreintes de subjectivité, n'étant pas un spécialiste de littérature. J'essaie d'être le plus objectif possible, mais il me semble que, en matière d'art, on ne peut pas totalement - doit pas ? - se séparer de ses goûts et coups de coeur.
C'est une vie - et un livre - qui vaut - valent - le détour.
Pourquoi sauver les hommes?
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 13 mars 2006
Le début du roman se veut léger, voire drôle, avec parfois quelques lourdeurs, style "Gaby 007" qui n'apportent, à mes yeux, rien à l'écriture. Cela part en fanfare, on hésite un peu, est-ce un livre d'humour que d'Ormesson a écrit là? Assez vite, les questions trouvent une réponse: c'est un livre d'érudition. Sous prétexte de raconter à Gabriel ce qu'est un homme et comment il fonctionne, d'Ormesson lui narre sa vie et celle de ses contemporains. Pas tout le temps franchement intéressant, parfois même carrément ennuyeux, parce que trop détaillé ou réservé à quelques initiés. L'intellectuel étouffe le naturel, on se surprend à soupirer et en même temps, on se dit que tout de même, d'Ormesson écrit bien, très bien. Et qu'il en sait des choses. Et que voilà un homme qui a vécu, bien vécu, qu'il en parle bien et que ce n'est pas une vie qui prend naissance sous sa plume, mais mille vies. Et ça le place sans aucun doute au-dessus du lot et d'Ormesson le sait bien, alors il écrit "autrement", il parle de lui et à force, on se sent extérieur, on ne fait pas partie de sa vie, on observe, on analyse, on rumine, puis quand on se sent vraiment trop extérieur, on se dit que d'Ormesson c'est vraiment bien mais peut-être pas pour nous. Juste pour lui. Parce qu'il s'aime bien. Mais c'est vrai qu'il écrit bien, ô oui...
Un petit air de flûte à l'approche du soir
Critique de Renardeau (Louvain-la-Neuve, Inscrite le 6 avril 2001, 66 ans) - 2 octobre 2001
Pompeux et ... pompant
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 1 octobre 2001
Bien qu'étant brillant (il est à l'académie française), je trouve d'Ormesson un peu trop 'intello-chiant' à mon goût et résultat on se retrouve avec un livre intelligent mais qui est presque une corvée à lire.
Ceci dit j'avais plus ou moins aimé le Juif Errant mais celui-ci j'ai calé. Mais bon, à mon avis, il ne faut pas le lire pour son plaisir.
En suivant Jean d'Ormesson
Critique de Venise (stembert, Inscrite le 19 février 2001, 87 ans) - 1 octobre 2001
Un vrai régal pour les passionnés de "belle écriture " toutefois très facile à lire . Il nous fait revivre aussi une ou plutôt des époques (encore proches pour les personnes d'âge moyen) et pour les autres, c'est une découverte totale . Cette idée de l'archange Gabriel chargé par Dieu de rédiger une rapport sur la terre et les humains est brillante et passionnante et nous propose des réflexions inattendues sur l'humanité.
Une simple opinion
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 31 mars 2001
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