Le voyage en France de Benoît Duteurtre
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les deux côtés de l'Atlantique
Un roman charmant plus par le style et le regard désenchanté de l'auteur que par l'intrigue au demeurant simplette .
Deux personnages : l'auteur lui-même quinqua atteint par la morosité et le démon de midi , réduit à un boulot alimentaire dans un journal de pub et David , jeune américano-français , épris de culture française qui se lance dans un voyage en France pays dont il s'est entiché car patrie des peintres et des poètes .
Il recherche particulièrement le décor où a peint Claude Monet "le jardin de Sainte Adresse" et ne va pas être déçu du voyage ... Il se perd dans les ZUP , les zones de non-droit , les quartiers chauds , découvre une France laide , bétonnée , américanisée , bien loin , si l'on excepte les centre-villes historiques , de l'idéal XIXème qu'il a dans la tête .
La critique de la modernité est la partie la plus délectable du roman si on adhère aux idées de l'auteur bien entendu .
" D'après lui , les Français s'agitaient beaucoup . Ils brandissaient de pompeux messages culturels , lançaient de bruyants messages pour sauver l'humanité , mais ils semblaient aveugles à la disparition de leur propre monde ."
Les ébats amoureux des deux personnages sont d'un intérêt nettement moindre .
La fin m'a semblé poétique quoique désenchantée . Il n'en demeure pas moins que c'est un roman agréable , très facile à lire , de style aisé et un peu descriptif .
Un humour léger pour un livre léger au bout du compte .
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Les éditions
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Le voyage en France [Texte imprimé], roman Benoît Duteurtre
de Duteurtre, Benoît
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070758968 ; 17,75 € ; 01/07/2001 ; 296 p. ; Broché
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Chacun est le prisme déformant de l'autre
Critique de Gilles Arnaud (Saint Rémy de Provence, Inscrit le 25 juin 2008, 50 ans) - 13 septembre 2008
(Quatrième de couverture)
Chacun regarde l’autre à travers un prisme déformant. La réalité s’en trouve embellit, même si la vie reste difficile à accepter.
Un ailleurs doit exister où la création désintéressée règne sans partage, sans concession aux modes.
Non ?
Villes et campagnes résonneraient, dans cet îlot idéal, à l’intérieur des univers imaginaires des artistes. Des rêves de liberté artistique enracinés dans un passéisme naïf mais attachant ; une forme commune d’idéalisme ingénu. La confiance en un avenir qui donnera sens à une existence dont l’épaisseur ne semble jamais vouloir s’étoffer. Une mélancolie de la projection de soi-même dans des figures emblématiques désuètes ou tout simplement vulgaires. L’avant-garde contemporaine branchée apparaît sous des traits cruels et vides. Un voyage dans une France fantasmée selon des acceptions de l’art à contre-courant du temps qui passe.
Ce que nous dit l’auteur est désarmant de simplicité : l’art est éternel, mais la création artistique est nécessairement, à chaque époque, résolument contemporaine. L’engagement artistique pour lui-même a peu de sens. Le véritable engagé n’est pas celui qui ne cesse de le proclamer et de s’en justifier. L’artiste permet de faire comprendre autrement la vie de l’intime. Ne pas rejeter la Tradition, la faire sienne pour creuser les sillons du présent.
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