L'année de la pluie de Gilbert Bordes

L'année de la pluie de Gilbert Bordes

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 23 février 2025 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 8 étoiles
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1306, en plein coeur du Moyen Âge

Nous sommes en 1316 au Royaume de France. Cette année-là, il a plu quasi sans interruption, ruinant les récoltes, apportant par le fait même famine et misère. Le grand Maître Templier Jacques de Molay est brûlé sur le bucher. Sa famille est passée par les armes, seuls échappent au massacre Isabeau et Louis, ses petits-neveux, qui sont placés sur la protection d’Eude de Breiville, un baronnet de province. Nous allons les suivre dans leur fuite en même temps que nous suivrons les aventures d’autres personnages souvent peu recommandables. Nous sommes au Moyen Âge, période dans laquelle peu d’entre nous supporteraient de vivre, sauf rares exceptions (jean connais …), tant elle est emplie de violences, de sauvageries de toutes sortes (à vous glacer le sang !). L’intérêt de ce livre réside, pour une bonne part, à la description des mœurs et coutume du Moyen-Age.
A part quelques longueurs ici et là, se lit avec délectation.

Extraits :
- Les années étaient inégales au Moyen Âge. Elles commençaient le jour de Pâques. Ainsi, certaines années comptaient trois cent trente jours, d’autres quatre cents, et pouvaient avoir deux mois de mars.
- Elle n’avait plus de temps depuis longtemps. « Mes dents ! », ordonna la vieille. Baignant dans de l’eau, deux morceaux de bois, grossièrement ajustées à la forme des gencives par le menuisier permettaient à Marguerite de manger. Elle les enfourna dans sa bouche aux lèvres molles.

- Il éprouvait une grande aversion à l’égard des femmes, de toutes les femmes, qu’il considérait comme des catins, prêtes à se donner à plus beau que lui.

- Il comprit que le monde est ce que les grands le veulent, que le devenir des peuples dépend parfois d’une humeur passagère et que ceux-ci doivent souvent de graves décisions, des guerres, des massacres à une simple aigreur s’estomac.

- D’innombrables recettes de sorcellerie nous sont parvenues dans deux livres essentiels : Le Grand Albert et Le Petit Albert. Je ne résiste pas au plaisir de citer l’une des manières de préparer un philtre d’amour : « Tirez de votre sang, un vendredi de printemps. Mettez-le sécher au four dans un petit pot, avec deux couillons de lièvres et un foie de colombe. Réduisez le tout en poudre et faites-le avaler à la personne sur qui vous avez dessein ».

- Il venait de découvrir un trafic d’os humains destinés à être moulus en farine, qui, une fois mélangée à celle du blé, permettrait d’augmenter considérablement la quantité de pain qu’on en ferait.

- On les appelait les ardents (nom donné au Moyen Âge aux personnes atteintes de troubles dus à la consommation de seigle infecté par l’ergot, un champignon hallucinogène parasite qui se développait sur les grains humides). Possédés par le démon, ils se déshabillaient dans les rues, se livraient à des actes monstrueux, s’accouplant devant tout le monde, multipliant les gestes obscènes. Ils dansaient en hurlant des injures contre la vraie religion, se disaient fils de Satan, revenu sur Terre pour en chasser Dieu. Ils ravageaient les églises, salissaient de leurs excréments les autels, brisaient les statues, les vases sacrés, jetaient les hosties aux porcs. Des bandes de ces sauvages entraient dans les monastères, violaient les nonnes, obligeaient les moines à se livrer à la luxure et les tuaient en les obligeant à renier la sainte Croix.

- La Pucelle Noire. Au Moyen Âge, le mythe de la virginité était très populaire et une infinité de vierges, ou prétendues telles, allaient de village en village prêcher la bonne parole. Jeanne d’Arc n’en fut qu’une parmi tant d’autres.

- M. de Valois estima qu’il était fragile et qu’il vomissait anormalement. Il y voyait là les signes avant-coureurs d’une de ces maladies sournoises qui emportaient un nourrisson sur deux.
- Philippe V mourut le 3 janvier 1322 à l’âge de trente-deux ans d’une étrange maladie contractée dans le Poitou : il suait du sang.

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