Un jeu sans fin de Richard Powers
(Playground)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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(basée sur 3 avis)
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Eblouissant !
Un très bon livre, jusqu’à la page 399 (sur 412).
Et là, ça devient un excellent livre, du même niveau que « Le temps où nous chantions » du même auteur, un des meilleurs livres que j’ai lus.
https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/11430
Une construction éblouissante, qui ne perd jamais le lecteur malgré la diversité des sujets abordés :
• L’océan, ses richesses, et sa destruction…
• L’amitié
• L’importance des jeux des humains et des animaux
• Les IA*
• …
Des personnages attachants :
- Evelyne (Evie), canadienne, plongeuse et océanographe, qui nous fait découvrir les merveilles du monde sous-marin
- Todd, américain, blanc, passionné par l’océan dans sa jeunesse, qui deviendra milliardaire grâce aux IA*
- Rafi, américain, noir, surdoué « J’aime juste lire »
- Ina, américaine, née à Honolulu, artiste
Le roman alterne entre :
- Makatea, une île de la Polynésie française, défigurée par l’exploitation du phosphate de 1917 à 1966. Le nombre d’habitants chute alors de 3 000 à une petite centaine. Une île où l’on retrouvera les personnages principaux et quelques autres, tout aussi marquants.
- En italique, le récit de Todd, atteint de la maladie à corps de Lewy
« Tous les trois, on rentrait du campus un soir de décembre, il y a près de quarante ans. C’était l’année où pour la première fois Ina avait mis le pied sur un continent […] Avec Rafi, on l’a raccompagnée à son foyer […] Le premier hiver de sa vie. Le froid était assassin […] Elle regardait des miettes de coquilles d’œuf tomber du ciel pour créer la terre […] Elle nous insulta, morte de froid, folle de joie. “[…] Pourquoi vous ne m’avez pas parlé de la neige ? “ »
« Elle avait vu s'étioler les zones si poissonneuses au large de Terre-Neuve, assisté à la disparition des crabes des neiges en mer de Béring, observé des chaluts étirés sur des kilomètres déracinant en un après-midi des cités de corail qui avaient mis dix mille ans à pousser, constaté que toutes les mers du monde acidifiaient, que la plupart des récifs blanchissaient, et que l'exploitation minière des nodules de manganèse allait arracher le coeur des fonds marins »
* Intelligence artificielle
Les éditions
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Un jeu sans fin [Texte imprimé] Richard Powers roman traduit de l'anglais (États-Unis) par Serge Chauvin
de Powers, Richard Chauvin, Serge (Traducteur)
Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
ISBN : 9782330200343 ; 23,80 € ; 05/02/2025 ; 416 p. Broché
Les livres liés
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Incroyables destins
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 67 ans) - 8 septembre 2025
Raffi Young est un jeune garçon noir très doué, qui lit avec trois ans d’avance. Il se retrouve dans des établissements pour élèves brillants où la majorité des élèves est blanche.
"Il n’aimait pas le monde des blancs en tant que tel. Il aimait seulement ce que ce monde lui offrait."
Il se lie d’amitié avec Toddy Keane, un élève passionné de jeux, d’abord d’échecs puis de jeu de go. Ensemble, ils jouent pendant des heures, des nuits.
"On joue à un jeu fini dans le but de gagner, à un jeu infini dans celui de continuer à, jouer."
L’auteur nous fait partager les belles rencontres, les histoires fortes, d’amour, d’amitié , les drames aussi, de personnages hors du commun.
Leurs passions respectives nous permettent de découvrir l’univers sous-marin avec une formidable connaissance scientifique, l’univers des jeux et l’incroyable évolution d’internet, de ses applications, de sa mondialisation, et l’engouement des nouvelles générations.
Avec l’arrivée dans leur groupe d’Ina, une artiste polynésienne, "défenseure de la nature, écologiste", la prise de conscience de l’indispensabilité de l’écologie.
Et l’on termine avec un cocktail parfait sur la plage de Makatea petite île polynésienne de l’archipel des Tuamotu. "Je n’ai jamais été plus heureuse nulle part au monde".
Terminer pas tout à fait, grâce à une fin surréaliste, qui surprend le lecteur.
Un roman tout aussi impressionnant et érudit que "Au temps où nous chantions" ; où l’on retrouve quelques thèmes comme la difficulté d’intégration d’un enfant surdoué noir dans un univers de blancs malgré les années qui passent,. la volonté de vivre de sa passion.
Sans fin
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 65 ans) - 17 mai 2025
Richard Powers (dont c'est ma première lecture) détaille avec minutie la vie océanique. La terre n'existerait donc pas sans la mer.
Un roman qui n'est facile à lire qui tricote son œuvre pour aboutir à son constat… l'heure est grave et ceux qui l'ignorent sont des fous, des égoïstes ou pire encore.
Trois fils narratifs vont ainsi se rejoindre sur cette île. À commencer par celui de Todd, fondateur d’un réseau social ludique appelé Playground (une machine à créer « de la richesse et de la nouveauté avec de l’air et de la lumière, un peu comme les arbres »). Pionnier de l’intelligence artificielle, l’homme se raconte (n’en disons pas plus), revenant entre autres sur sa forte amitié d’adolescence avec Rafi, un brillant étudiant afro-américain avec qui il a partagé quarante ans plus tôt à Chicago une passion pour le jeu de go, qui est aux échecs ce que le chant est aux bruits de salive.
Un texte difficile, dur même, qui sort du schéma classique du roman qui n'est finalement qu'une dissertation au long cours et un repas dans un restaurant gastronomique où tout sera jugé au dessert.
Donc une œuvre engagée, non conventionnelle et qui mérite sa lecture.
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