Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué de Howard Buten

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué de Howard Buten
( Burt)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Le petit K.V.Q., le 7 janvier 2005 (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 32 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 688ème position).
Visites : 37 443  (depuis Novembre 2007)

Un bijou de sensibilité et d'émotion

Quoi ? Personne n'a lu Howard Buten ? Bon, je m'y colle pour la première critique de ce grand écrivain, clown, spécialiste des autistes américano-français. Howard Buten est un chouette type qui écrit de chouettes bouquins. Créateur du clown Buffo, il est aussi psychologue clinicien, spécialiste des enfants autistiques, il est aussi écrivain. Il a un don réel pour l'écriture. Une tristesse, un désespoir se dégage de ses livres. En peu de mots, il réussit à nous décrire des choses que notre cerveau peut imaginer en détail ensuite. Ici, dans "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué", il nous parle d'un petit enfant, Gil, huit ans. Il est interné dans une résidence spécialisée car il a fait quelque chose à Jessica. Je ne vous en dis pas plus. La langue écrite par Buten est une langue enfantine, mais merveilleuse. Il n'a pas un style pompeux, pédant, Buten écrit vrai. Il nous touche, nous émeut. Un vrai classique moderne. Un extrait de ce chef-d'oeuvre (et je pèse mes mots) :

Je suis à la Résidence Home d'Enfants les Pâquerettes.
Je suis ici à cause de ce que j'ai fait à Jessica. Je saigne encore du nez, mais ca fait pas mal, mais j'ai la figure noire et bleue sur la joue. Ça fait mal. J'ai honte.


N'est-ce pas beau ?

Je vous préviens, c'est lacrymal.

Très grand livre !

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Les éditions

  • Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué [Texte imprimé], roman Howard Buten trad. de l'anglais par Jean-Pierre Carasso
    de Buten, Howard Carasso, Jean-Pierre (Traducteur)
    Seuil / Points. Point virgule.
    ISBN : 9782020481717 ; 2,24 € ; 30/12/2000 ; 208 p. ; Poche
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L'internement en pédopsychiatrie en cause ?

9 étoiles

Critique de AmaranthMimo (, Inscrite le 25 mai 2013, 34 ans) - 14 mai 2015

Comme la plupart des personnes ayant lu ce livre je crois que c'est avant tout le titre qui m'a amené à lire ce roman.
J'ai beaucoup apprécié ce livre pour plusieurs raisons : j'ai aimé l'écriture, un enfant qui écrit comme il parle, des phrases parfois jonchées de fautes mais des phrases pleines de sens. Je ne les ai pas trouvées trop lourdes puisqu'elles sont justes !
J'ai également aimé la description de la pédopsychiatrie : monde à part mais tellement riche et intéressant. Peu de livres en parlent à ma connaissance.
J'ai un peu moins aimé le suspense concernant la raison de son internement mais j'ai également apprécié les moments quasi-délirants pendant lesquels l'imaginaire de Gil prend le dessus sur la réalité.
Et comme beaucoup j'ai été quelque peu déçue par la chute du livre, mais cela permet de se questionner sur l'intérêt de cet internement et certains scandales qui peuvent exister concernant tout cela !

beaucoup de flou et on ne connait la raison que vers la fin...

4 étoiles

Critique de Enzoenzo (, Inscrite le 16 mars 2013, 52 ans) - 16 mars 2013

La première fois que j'ai vu ce titre "quand j'avais cinq ans" quel choc! Un titre violent quand même mais qui dénote la souffrance, un enfant traumatisé donc par curiosité j’ai lu le livre un peu et vu le film. mais alors.. quelle déception! Bon cet enfant a huit ans d'accord, il est amoureux de Jessica d'accord, mais quel enfant n’a pas eu un amoureux ou amoureuse à l'école, presque tous les gamins. Je ne pense pas que le coeur du problème de Gil se situait dans cet amour pour Jessica, enfin de mon point de vue, le mal-être est plus subtil, plus profond. . on ne meurt pas d'amour enfant pour un autre enfant si petit, c'est rare. . On peut aimer très fort, j’ai eu un neveu amoureux petit et qui disait qu’il se marierait avec sa copine mais il a grandi... et ne l’aime plus. . Ca fait partie des charmes de l’enfance. bon c’est possible, ça arrive souvent mais quand même c'est dramatisé à l'excès.. ce gamin s'est trouvé nu collé à Jessica et après? Quel gamin ne l'a pas fait, dormir nu avec un autre enfant ou lui tripoter le sexe ou lui montrer son sexe pour voir.. par curiosité sexuelle, découverte et pas par vice. Je l’ai aussi fait, petite je me masturbais et ma mère me l’a dit un jour qu'elle s'était inquiétée et en avait parlé à un médecin et ensuite? Suis-je devenue perverse? non. . C’est normal, naturel chez les enfants mais était-il besoin de tant dramatiser, de voir cet amour si tragiquement? je pense que non. . La mère de Jessica l’a vu ainsi, accusant le petit garçon sans doute innocent. . mais l'interner c’est grave. . tout de même je m'attendais à mieux. . je ne pense pas qu'il faut autant dramatiser non plus les amours de gosse. "il pensait qu’à' Jessica" peut-être mais souvent la vie nous montre qu'on ne fait pas sa vie avec son amour d'enfance.. du bruit pour rien comme l’a dit une autre internaute et ne connaitre que la raison à la fin c’est long. je me suis forcée aussi..

hypopotamus

8 étoiles

Critique de Pourquoipas (, Inscrite le 26 février 2013, 43 ans) - 26 février 2013

J'ai lu ce livre il y a bien longtemps, il m'a beaucoup marquée. Notamment certaines lignes, certaines descriptions résonnent encore dans ma tête la chanson de jessica " "hypopotamus mousse l'oiseau qui mousse" ou quelque chose comme ça .... l'élastique dont parle gil et finalement la sexualité infantile que l'on préférait parfois ne pas connaître.
Pour moi il s'agit d'un livre qui doit être lu qu'on l'aime ou pas, il ne peut pas laisser indifférent.

le livre que l'on oublie pas

9 étoiles

Critique de Jaimeoupas (Saint gratien, Inscrite le 4 octobre 2010, 52 ans) - 25 février 2013

J'ai lu ce livre lorsque j'étais adolescente et je ne l'ai jamais oublié.

C'est un livre incontournable sur l'autisme et la réalités des enfants.

Un très beau livre, un peu torturé tout de même et qu'il ne faut pas conseiller si l'on n'aime pas le côté psychologique de la littérature .

Beaucoup de bruit pour pas grand chose …

5 étoiles

Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 11 septembre 2012

Cela faisait longtemps que je souhaitais lire ce livre mais, après avoir tourné la toute dernière page, je suis restée perplexe … Je crois que j’en attendais beaucoup plus.
Ma critique va donc être très différente de celles présentes sur le site de Critiques Libres.
Je m’explique : certaines choses m’ont vraiment dérangée à savoir l’écriture, qui même, si elle offre des moments très drôles et touchants (c’est un enfant de 8 ans qui parle, ce qui explique les fautes et les tournures de phrases), elle se révèle rapidement pesante et lassante … D’autre part, certains épisodes m’ont vraiment semblé hors sujet car ils n’apportent absolument rien à l’histoire de Gil.
Gil notre petit héros, enfermé pour avoir trop aimé, se retrouve dans une maison spécialisée, le Home Residence des Pâquerettes. J’ai trouvé que beaucoup de choses restaient très floues quand aux thérapies entreprises sur Gil. J’aurais aimé davantage de moments avec Rudyard, qui s’avère être un thérapeute très particulier mais qui est le seul à avoir réellement offert du réconfort au jeune garçon. Le livre aurait gagné à être beaucoup plus fouillé du point de vue psychologique surtout lorsqu’on sait qu’Howard Buten est avant d’être écrivain, un psychologue reconnu, spécialiste des enfants autistes.
On ne sait qu’à la toute fin du roman pourquoi Gil a dû être enfermé aux Pâquerettes et je l’avoue je me suis un peu forcée à finir ce livre pour savoir quel acte il avait commis, et encore là, déception : tout est dit à demi-mot …
Je sais qu’il existe une suite à ce livre qui s’appelle le Cœur sous le Rouleau compresseur mais je ne la lirai pas n’ayant que très moyennement accroché à l’histoire de Gil et de Jessica.

Anachronisme ?

9 étoiles

Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 17 août 2012

Avant de parler de « Quand j'avais cinq ans… », quelques mots au sujet d'Howard Buten. Howard Buten que j'ai découvert, pour ma part dans les années 80, non pas en tant qu'écrivain, mais en tant que psychologue clinicien spécialiste des enfants autistes ; et créateur du clown Buffo pour distraire les enfants malades…Une démarche qui, depuis à fait école.
Gil, huit ans, est interné dans une résidence spécialisée car il s'est « mal comporté » avec Jessica.
« Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué » est le récit, non pas de l'internement d'un enfant autiste, mais d'un gigantesque malentendu enfant/adultes : les actes d'un enfant jugés avec la grille de lecture des adultes… Il s'agirait d'histoire, on parlerait d'anachronisme…
Comme dans la peinture naïve, le style d'Howard Buten peut paraître un peu caricatural. Las, c'est ce qui fait qu'on s'identifie d'autant mieux à Gil, et qu'on prend son parti pour le tirer des griffes des adultes bien nantis en matière de grandes théories…
Un livre qui m'a marqué dans le courant des années quatre-vingt… D'autant plus que la naissance de ma première fille a fini de me convaincre de ce que j'avais vaguement conscientisé - et corroboré avec des souvenirs personnels - à la lecture de ce « petit » chef d'œuvre : il n'est pas facile d'être enfant …
Depuis, j'en ai gardé un principe : les grandes théories et les grands principes, c'est pour avant … mais « lorsque l'enfant paraît », on fait au mieux…

Coup de coeur

10 étoiles

Critique de Rosedray (, Inscrite le 24 avril 2010, 29 ans) - 24 avril 2010

J'ai découvert ce livre en lisant une critique sur un blog. La critique en question dévoilait la chose la plus importante de l'histoire : ce que Gil avait fait à Jessica. La chose qu'on ne connait qu'à la fin du livre donc, je la connaissais déjà et ça m'a perturbé. Mais ça ne m'a pas empêchée de mettre un coup de cœur, car (...)

Amour d’enfant interdit

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 22 avril 2009

Si quelqu’un est qualifié pour parler des enfants, et plus encore de problèmes psychologiques liés à l’enfance, c’est bien Howard Buten, clowm, psychologue américano-français, orienté vers les enfants autistes.
Et justement c’est d’enfant que va nous parler ce roman, d’enfant et d’un problème psychologique largement dû à la différence d’appréciation qui peut résider entre des adultes et un enfant. On perd son âme d’enfant en devenant adulte, on peut se demander si l’on ne perd pas aussi sa mémoire d’enfant ou pire, son âme plus simplement ?

« Il m’a dit tout doucement :
Là, là, fiston, tout va bien, pleure pas.
Je pleure pas, j’ai dit, je suis un grand garçon.
Mais je pleurais. Alors mon papa m’a dit que tous les jours il y a des gens qui deviennent morts et que personne sait pourquoi. C’est comme ça, c’est les règles. Et puis il est redescendu.
Je suis resté assis sur mon lit très longtemps. Assis, comme ça, longtemps, longtemps. J’avais quelque chose de cassé à l’intérieur, je sentais ça dans mon ventre et je savais pas quoi faire. Alors je m’ai couché par terre. J’ai tendu le doigt avec lequel faut pas montrer et je l’ai appuyé contre ma tête. Et puis j’ai fait poum avec mon pouce et je m’ai tué. »

Comme on peut le constater, Howard Buten nous raconte l’histoire de Gil, huit ans, à la première personne du singulier et avec le langage de cet âge. Ce n’est pas trop maniéré ou gnangnan pour autant et rend la lecture plus touchante peut-être.
Gil réside à la Résidence Home d’enfants « Les Pâquerettes. Réside n’est pas le bon terme à vrai dire, est interné serait plus juste. Son crime ? … A dire vrai, de crime il n’y a pas. Mais il y a un gigantesque malentendu, le malentendu éternel entre les adultes et les enfants.Ce malentendu là porte sur la découverte de l’amour et de la sexualité, par Gil à cinq ans, découverte qui pourrait être magnifique et qui, par la grâce ( !) des préjugés des adultes devient un problème, le problème de Gil et la raison de sa présence aux « Pâquerettes ».
C’est donc écrit en langage enfantin, et ça m’a évoqué, en moins dur toutefois « Les noces barbares » de Yann Queffélec. Pas simple d’être enfant !

Un fossé entre adultes et enfants

10 étoiles

Critique de Morganedetoi (, Inscrite le 8 septembre 2005, 37 ans) - 27 juillet 2006

La première chose qui frappe lorsqu'on lit ce livre pour la première fois, c'est le langage qu'emploie l'auteur. En effet, pour se rapprocher au mieux du héros de l'histoire ainsi que pour marquer l'incompréhension régnant entre adultes et enfants,l'auteur utilise le même langage que Gil, huit ans.
Gil nous raconte en effet l'histoire d'amour qu'il a vécu avec Jessica , une camarade de classe.Avec elle, Gil a decouvert la sexualité.
Cet amour l'a conduit a être enfermé dans un centre pour jeunes enfants souffrant de problèmes psychiques. Ce livre dépeint avec une justesse cruelle l'incompréhension entre adultes et enfants, deux mondes distincts. Un livre fort émouvant ...A lire donc!!!

Enfant face à la sexualité

7 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 8 janvier 2005

Quand on lit assidûment depuis 55 ans, ce sont des milliers de livres qui passent entre les mains. J'ai lu ce roman en anglais en 1980, c'est-à-dire, il y a 25 ans.

Pour compléter les bons commentaires qui précèdent le mien, je vais livrer le sujet du livre. Comment les adultes réagissent-ils quand ils apprennent qu'un enfant découvre les choses du sexe? Dans une Amérique puritaine, on se scandalise. J'ai failli subir le même sort quand j'ai expliqué à mon cousin de la ville comment naissent les veaux. Nous avions une ferme laitière alors que l'insémination artificielle n'existait pas. La présence du boeuf dans l'étable n'était pas accessoire. Et nous le savions, mais nous devions le taire par crainte des sanctions. L'histoire se répète avec le héros de Buten. C'est incroyable de constater encore de nos jours, bien que l'on dise le contraire, que la naissance est rattachée à l'univers du vice. Ce roman était souvent choisi au Québec comme livre de lecture obligatoire pour les adolescents ainsi que Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Quant à moi, je préfère les articles de Buten dans les revues scientifiques.

Pour approfondir l'univers de cet auteur, qui fut très bien interviewé par Bernard Pivot à l'époque, il faut lire aussi Monsieur Bovary sur la déficience mentale, publié en 1986.

En guise de conclusion, je transcrirais volontiers l'introduction du commentaire de Sahkti.

Les limites imposées par les grands

6 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 7 janvier 2005

Si si, il y en a qui ont lu Buten KVQ! Pour ma part, il y a longtemps, mais j'avais, comme toi, été frappée par le langage de ce petit garçon. J'ai entamé une relecture ultérieure, le charme a un peu moins agi. Comme si ce langage enfantin utilisé par Howard Buten sonnait (un peu) faux, sentait le formaté pour attirer larmes et compassions.
Ce qui n'empêche en rien le fond du texte d'être absolument bouleversant. Buten nous raconte une histoire, un épisode de l'enfance, mais ce n'est qu'un prétexte pour braquer ses projecteurs sur une souffrance et une incompréhension, sur ce fossé énorme entre enfants et adultes, sur les repères moraux à créer et à expliquer, à imposer aussi alors qu'ils paraissent souvent inadaptés ou incohérents aux yeux des enfants, fonctionnant avec une autre logique.
Très vite, on se place dans la peau de ce petit garçon qu'on plaint et qu'on prend en affection. On vit sa douleur en même temps, on a envie de le tirer des griffes des grands. Parce qu'on s'est glissé dans sa peau. Mais dès qu'on tente de se replacer de l'autre côté de la barrière, derrière nos réflexions de grandes personnes, l'angoisse surgit et aussi le dilemme. Que faire? Qu'est-ce qui est bien et qui est mal? Comment l'apprendre et l'expliquer? C'est une profonde réflexion sur notre code socio-éthique.

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