Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué de Howard Buten
( Burt)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un bijou de sensibilité et d'émotion
Quoi ? Personne n'a lu Howard Buten ? Bon, je m'y colle pour la première critique de ce grand écrivain, clown, spécialiste des autistes américano-français. Howard Buten est un chouette type qui écrit de chouettes bouquins. Créateur du clown Buffo, il est aussi psychologue clinicien, spécialiste des enfants autistiques, il est aussi écrivain. Il a un don réel pour l'écriture. Une tristesse, un désespoir se dégage de ses livres. En peu de mots, il réussit à nous décrire des choses que notre cerveau peut imaginer en détail ensuite. Ici, dans "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué", il nous parle d'un petit enfant, Gil, huit ans. Il est interné dans une résidence spécialisée car il a fait quelque chose à Jessica. Je ne vous en dis pas plus. La langue écrite par Buten est une langue enfantine, mais merveilleuse. Il n'a pas un style pompeux, pédant, Buten écrit vrai. Il nous touche, nous émeut. Un vrai classique moderne. Un extrait de ce chef-d'oeuvre (et je pèse mes mots) :
Je suis à la Résidence Home d'Enfants les Pâquerettes.
Je suis ici à cause de ce que j'ai fait à Jessica. Je saigne encore du nez, mais ca fait pas mal, mais j'ai la figure noire et bleue sur la joue. Ça fait mal. J'ai honte.
N'est-ce pas beau ?
Je vous préviens, c'est lacrymal.
Très grand livre !
Les éditions
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Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué [Texte imprimé], roman Howard Buten trad. de l'anglais par Jean-Pierre Carasso
de Buten, Howard Carasso, Jean-Pierre (Traducteur)
Seuil / Points. Point virgule.
ISBN : 9782020481717 ; 2,24 € ; 30/12/2000 ; 208 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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L'internement en pédopsychiatrie en cause ?
Critique de AmaranthMimo (, Inscrite le 25 mai 2013, 34 ans) - 14 mai 2015
J'ai beaucoup apprécié ce livre pour plusieurs raisons : j'ai aimé l'écriture, un enfant qui écrit comme il parle, des phrases parfois jonchées de fautes mais des phrases pleines de sens. Je ne les ai pas trouvées trop lourdes puisqu'elles sont justes !
J'ai également aimé la description de la pédopsychiatrie : monde à part mais tellement riche et intéressant. Peu de livres en parlent à ma connaissance.
J'ai un peu moins aimé le suspense concernant la raison de son internement mais j'ai également apprécié les moments quasi-délirants pendant lesquels l'imaginaire de Gil prend le dessus sur la réalité.
Et comme beaucoup j'ai été quelque peu déçue par la chute du livre, mais cela permet de se questionner sur l'intérêt de cet internement et certains scandales qui peuvent exister concernant tout cela !
beaucoup de flou et on ne connait la raison que vers la fin...
Critique de Enzoenzo (, Inscrite le 16 mars 2013, 52 ans) - 16 mars 2013
hypopotamus
Critique de Pourquoipas (, Inscrite le 26 février 2013, 43 ans) - 26 février 2013
Pour moi il s'agit d'un livre qui doit être lu qu'on l'aime ou pas, il ne peut pas laisser indifférent.
le livre que l'on oublie pas
Critique de Jaimeoupas (Saint gratien, Inscrite le 4 octobre 2010, 52 ans) - 25 février 2013
C'est un livre incontournable sur l'autisme et la réalités des enfants.
Un très beau livre, un peu torturé tout de même et qu'il ne faut pas conseiller si l'on n'aime pas le côté psychologique de la littérature .
Beaucoup de bruit pour pas grand chose …
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 11 septembre 2012
Ma critique va donc être très différente de celles présentes sur le site de Critiques Libres.
Je m’explique : certaines choses m’ont vraiment dérangée à savoir l’écriture, qui même, si elle offre des moments très drôles et touchants (c’est un enfant de 8 ans qui parle, ce qui explique les fautes et les tournures de phrases), elle se révèle rapidement pesante et lassante … D’autre part, certains épisodes m’ont vraiment semblé hors sujet car ils n’apportent absolument rien à l’histoire de Gil.
Gil notre petit héros, enfermé pour avoir trop aimé, se retrouve dans une maison spécialisée, le Home Residence des Pâquerettes. J’ai trouvé que beaucoup de choses restaient très floues quand aux thérapies entreprises sur Gil. J’aurais aimé davantage de moments avec Rudyard, qui s’avère être un thérapeute très particulier mais qui est le seul à avoir réellement offert du réconfort au jeune garçon. Le livre aurait gagné à être beaucoup plus fouillé du point de vue psychologique surtout lorsqu’on sait qu’Howard Buten est avant d’être écrivain, un psychologue reconnu, spécialiste des enfants autistes.
On ne sait qu’à la toute fin du roman pourquoi Gil a dû être enfermé aux Pâquerettes et je l’avoue je me suis un peu forcée à finir ce livre pour savoir quel acte il avait commis, et encore là, déception : tout est dit à demi-mot …
Je sais qu’il existe une suite à ce livre qui s’appelle le Cœur sous le Rouleau compresseur mais je ne la lirai pas n’ayant que très moyennement accroché à l’histoire de Gil et de Jessica.
Anachronisme ?
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 17 août 2012
Gil, huit ans, est interné dans une résidence spécialisée car il s'est « mal comporté » avec Jessica.
« Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué » est le récit, non pas de l'internement d'un enfant autiste, mais d'un gigantesque malentendu enfant/adultes : les actes d'un enfant jugés avec la grille de lecture des adultes… Il s'agirait d'histoire, on parlerait d'anachronisme…
Comme dans la peinture naïve, le style d'Howard Buten peut paraître un peu caricatural. Las, c'est ce qui fait qu'on s'identifie d'autant mieux à Gil, et qu'on prend son parti pour le tirer des griffes des adultes bien nantis en matière de grandes théories…
Un livre qui m'a marqué dans le courant des années quatre-vingt… D'autant plus que la naissance de ma première fille a fini de me convaincre de ce que j'avais vaguement conscientisé - et corroboré avec des souvenirs personnels - à la lecture de ce « petit » chef d'œuvre : il n'est pas facile d'être enfant …
Depuis, j'en ai gardé un principe : les grandes théories et les grands principes, c'est pour avant … mais « lorsque l'enfant paraît », on fait au mieux…
Coup de coeur
Critique de Rosedray (, Inscrite le 24 avril 2010, 29 ans) - 24 avril 2010
Amour d’enfant interdit
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 22 avril 2009
Et justement c’est d’enfant que va nous parler ce roman, d’enfant et d’un problème psychologique largement dû à la différence d’appréciation qui peut résider entre des adultes et un enfant. On perd son âme d’enfant en devenant adulte, on peut se demander si l’on ne perd pas aussi sa mémoire d’enfant ou pire, son âme plus simplement ?
« Il m’a dit tout doucement :
Là, là, fiston, tout va bien, pleure pas.
Je pleure pas, j’ai dit, je suis un grand garçon.
Mais je pleurais. Alors mon papa m’a dit que tous les jours il y a des gens qui deviennent morts et que personne sait pourquoi. C’est comme ça, c’est les règles. Et puis il est redescendu.
Je suis resté assis sur mon lit très longtemps. Assis, comme ça, longtemps, longtemps. J’avais quelque chose de cassé à l’intérieur, je sentais ça dans mon ventre et je savais pas quoi faire. Alors je m’ai couché par terre. J’ai tendu le doigt avec lequel faut pas montrer et je l’ai appuyé contre ma tête. Et puis j’ai fait poum avec mon pouce et je m’ai tué. »
Comme on peut le constater, Howard Buten nous raconte l’histoire de Gil, huit ans, à la première personne du singulier et avec le langage de cet âge. Ce n’est pas trop maniéré ou gnangnan pour autant et rend la lecture plus touchante peut-être.
Gil réside à la Résidence Home d’enfants « Les Pâquerettes. Réside n’est pas le bon terme à vrai dire, est interné serait plus juste. Son crime ? … A dire vrai, de crime il n’y a pas. Mais il y a un gigantesque malentendu, le malentendu éternel entre les adultes et les enfants.Ce malentendu là porte sur la découverte de l’amour et de la sexualité, par Gil à cinq ans, découverte qui pourrait être magnifique et qui, par la grâce ( !) des préjugés des adultes devient un problème, le problème de Gil et la raison de sa présence aux « Pâquerettes ».
C’est donc écrit en langage enfantin, et ça m’a évoqué, en moins dur toutefois « Les noces barbares » de Yann Queffélec. Pas simple d’être enfant !
Un fossé entre adultes et enfants
Critique de Morganedetoi (, Inscrite le 8 septembre 2005, 37 ans) - 27 juillet 2006
Gil nous raconte en effet l'histoire d'amour qu'il a vécu avec Jessica , une camarade de classe.Avec elle, Gil a decouvert la sexualité.
Cet amour l'a conduit a être enfermé dans un centre pour jeunes enfants souffrant de problèmes psychiques. Ce livre dépeint avec une justesse cruelle l'incompréhension entre adultes et enfants, deux mondes distincts. Un livre fort émouvant ...A lire donc!!!
Enfant face à la sexualité
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 8 janvier 2005
Pour compléter les bons commentaires qui précèdent le mien, je vais livrer le sujet du livre. Comment les adultes réagissent-ils quand ils apprennent qu'un enfant découvre les choses du sexe? Dans une Amérique puritaine, on se scandalise. J'ai failli subir le même sort quand j'ai expliqué à mon cousin de la ville comment naissent les veaux. Nous avions une ferme laitière alors que l'insémination artificielle n'existait pas. La présence du boeuf dans l'étable n'était pas accessoire. Et nous le savions, mais nous devions le taire par crainte des sanctions. L'histoire se répète avec le héros de Buten. C'est incroyable de constater encore de nos jours, bien que l'on dise le contraire, que la naissance est rattachée à l'univers du vice. Ce roman était souvent choisi au Québec comme livre de lecture obligatoire pour les adolescents ainsi que Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Quant à moi, je préfère les articles de Buten dans les revues scientifiques.
Pour approfondir l'univers de cet auteur, qui fut très bien interviewé par Bernard Pivot à l'époque, il faut lire aussi Monsieur Bovary sur la déficience mentale, publié en 1986.
En guise de conclusion, je transcrirais volontiers l'introduction du commentaire de Sahkti.
Les limites imposées par les grands
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 7 janvier 2005
Ce qui n'empêche en rien le fond du texte d'être absolument bouleversant. Buten nous raconte une histoire, un épisode de l'enfance, mais ce n'est qu'un prétexte pour braquer ses projecteurs sur une souffrance et une incompréhension, sur ce fossé énorme entre enfants et adultes, sur les repères moraux à créer et à expliquer, à imposer aussi alors qu'ils paraissent souvent inadaptés ou incohérents aux yeux des enfants, fonctionnant avec une autre logique.
Très vite, on se place dans la peau de ce petit garçon qu'on plaint et qu'on prend en affection. On vit sa douleur en même temps, on a envie de le tirer des griffes des grands. Parce qu'on s'est glissé dans sa peau. Mais dès qu'on tente de se replacer de l'autre côté de la barrière, derrière nos réflexions de grandes personnes, l'angoisse surgit et aussi le dilemme. Que faire? Qu'est-ce qui est bien et qui est mal? Comment l'apprendre et l'expliquer? C'est une profonde réflexion sur notre code socio-éthique.
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