Gambara de Honoré de Balzac

Gambara de Honoré de Balzac

Catégorie(s) : Littérature => Nouvelles

Critiqué par Cédelor, le 9 janvier 2025 (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans)
La note : 8 étoiles
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Le génie de la musique sort de quelques verres de vin

L’histoire d’un homme, Gambara, au génie musical incompris, pauvre, que la rencontre avec un compatriote, exilé comme lui à Paris en 1831, riche noble milanais, va révéler. Las, ce dernier, le comte milanais Andrea Marcosini, ne s’est rapproché de lui que parce qu’il convoitait sa femme, Marianna, dont la beauté l’avait ébloui, lorsqu’il l’avait croisée par hasard le soir du 1er jour de l’an 1831. Il la suivit et découvrit un restaurant napolitain, lieu de rencontre des exilés italiens pauvres de Paris, bien loin du riche milieu du beau monde parisien que le comte fréquente habituellement.

Gambara, lui aussi italien exilé à Paris, comme tous les personnages de cette triste et insolite histoire, artiste incompris et inventeur d’instruments de musique originaux, a la particularité de ne pouvoir faire de la bonne musique que s’il a bu quelques verres de vin, jusqu’à l’ivresse. Comme il ne boit que rarement, car étant sans argent, la musique qu’il produit en étant sobre n’est « qu’effroyables discordances ». « Un enfant dansant sur un clavier ferait de meilleure musique » s’écrie le comte Marcosini. Mais après quelques verres d’alcool, la musique change et le génie de Gambara se manifeste enfin. Le comte Marcosini comprend son génie, et touché par ce destin pour le moins singulier, décida de l’aider, malgré qu’il désirasse lui prendre sa femme.

Gambara sortira-t-il enfin de sa frustrante condition d’artiste incompris et sans le sou ? Se révélera-t-il comme un génie de la musique ? Le comte lui prendra-t-il sa femme ? Ou cette dernière restera-t-elle fidèle ?

L’histoire de Gambara, peu plausible en soi (un homme incapable de faire de la bonne musique devient un musicien génial sous l’emprise du vin), a ceci d’impressionnant que Balzac se montre capable de disserter savamment sur la musique sur des pages entières et même de disséquer un opéra entier ! Un tour de force plutôt considérable, à mon avis. Balzac est capable d’écrire sur tous les sujets sans que ça n’apparaisse superficiel, cela est au contraire toujours profond et recherché. Ici, sur le thème de la musique, il n’en pas fait exception. Une nouvelle qui ravira les amateurs de musique plus particulièrement mais aussi tous ceux qui aiment le style fouillé de Balzac. Personnellement, n’étant pas versé en musique, je n’ai pas tout compris, mais peu importe, l’histoire en elle-même est suffisamment intéressante pour y prendre plaisir. Et puis, lire l’interprétation de toute beauté de la pièce d’opéra « Robert-le-Diable » de Meyerbeer par Gambara-Balzac vaut le détour !

À noter que cette nouvelle a été écrite d’abord par un autre auteur, le marquis de Belloy, et que Balzac avait repris et étoffé. Il dit lui-même dans la dédicace adressée à ce co-auteur : « Vous avez créé GAMBARA, je ne l’ai qu’habillé ». Habillé de beaux habits, dois-je préciser !

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