L'heure du conte de Michel Joiret

L'heure du conte de Michel Joiret

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 7 janvier 2025 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans)
La note : 7 étoiles
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L'amour n'a pas d'âge

L’heure de la retraite venue, Aurélien, Professeur d’histoire à l’Université de Bruxelles, se retire dans un appartement rue de l’Uruguay où il passe le plus clair de son temps en y ajoutant quelques promenades jusqu’au tout proche Bois de la Cambre. Lors de ses excursions au bois et au cours de ses méditations sur les bancs du parc, il se souvient, il se remémore les époques importantes de son Existence, celles au cours des desquelles il a construit la vie qu’il achève tranquillement dans ce coin paisible de la capitale belge. Par magie, sa mémoire explore l’histoire de son père, l’autre Aurélien, l’Ancien, qui résidait déjà dans cette même rue.

Il se souvient de ce père qui l’invitait à conserver en mémoire, le fameux « jour du hareng » qui, après la guerre, a sauvé les Belges de la famine grâce aux nombreuses distributions gratuites de poissons alors tout aussi répandus dans les mers nordiques que dans la cuisine belge. Le séjour abominable dans un centre de revivification pour enfants chétifs victimes de malnutrition pendant la guerre. La période où il a enseigné en Tunisie… et bien d’autres épisodes encore...

Un jour, au retour d’une balade au bois, distrait par ses souvenirs, il bute sur une fillette qui joue au jokari sur le trottoir face à son immeuble, elle lui sourit, il lui rend son sourire et petit à petit une relation amicale nait entre le vieil historien et la gamine solitaire. Cette amitié s’étend progressivement à la mère de la fillette qui raconte l’échec de son mariage imposé avec un homme qui la malmenait et sa séparation. La mère et le retraité nouent une relation amicale, le vieil homme mange deux fois par semaine avec ses voisines d’en face et progressivement l’amitié qui les réunit se mue, en en une sorte d‘amour que le vieil homme comprend bien mais ne peut pas, considérant son âge, vraiment accepter même s’il en a fort envie. Cette histoire d’amour au cœur du roman pose la question de la fin de la vie : qu’est-il raisonnable d’espérer, d’entreprendre, quand l’âge avance, quand la fin de la vie se profile de moins en moins loin ? L’amour n’a pas d’âge et pourtant … On dirait « Lolita » à l’envers !

Dans cette histoire d’amour entre deux adultes d’âge fort éloigné, Michel Joiret introduit beaucoup de références musicales, la musique exerce une véritable emprise sur la vie d’Aurélien. Comme les contes dont il a toujours rempli sa vie : quand il était professeur d’histoire, il racontait l’histoire comme un conte et ses étudiants le comprenaient fort bien car le conte dope la créativité, l’innovation, l’imagination, tout ce qui permet de construire une réalité vivante et palpable. Les contes qu’il racontait aussi la petite Fabrizia pour l’endormir le soir quand il partageait son repas avec sa maman. Il en était convaincu « le monde appartient aux inventeurs et aux conteurs ».

« C’est donc à sa grande surprise que, …, sortant de chez lui pour une balade au bois et apercevant à sa fenêtre une Maria sémillante, il traversa la rue pour se jeter dans la folie… ». La folie n’a pas plus d’âge que l’amour !

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