Pensées roulées en boule

Quelques considérations sur le monde récoltées par l’auteur de 1996 à 1999, mordantes, un brin provocantes sans jamais être cyniques. Rapport quantité/prix maximum: près de 160 fragments pour 2,80 euros. Moins de 2 cents l’apophtegme! On devrait installer dans nos villes et villages des distributeurs de citations, qu’on vendrait par exemple au prix de 1 ou 2 euros, imprimées sur des rouleaux enfermés dans ces boules en plastique qui renferment chiques, bagues de fantaisie ou gadgets pour enfants, et qu’on se procurerait quand on a la tête lourde et l’esprit brouillé par des infos superfétatoires...

Il faut bien dire que la littérature italienne est une catastrophe , et cela depuis Dante. Calvino ? Joujou pour trotskystes androposés. Pavese ? Impuissant verbeux de service. Moravia ? Sous Balzac lent. Eco ? Virus informatique. Pourquoi des gens qui font de la si bonne musique et de la si bonne peinture se sont-ils obstinés à écrire ?

Enfant, je ne lisais que des livres pour adultes ; adulte, je préfère les livres pour enfants (classiques, BD, versions abrégées, contes...).

Le suicide serait envisageable si c’était le seul moyen de mourir.

Film : un groupe de terroristes serbes de Bosnie enlève, viole, tue et mange le chat de la fille de Bill et Hillary Clinton.

Le meilleur roman français de l’année, c’est le Who’s Who.[...] Dans quel autre roman y a-t-il vingt mile personnages ? Je n’en vois qu’un : la Bible. Mais dans la Bible, il n’y a pas les adresses.

Le style consiste à ne pas écrire ce qu’on ne sait pas écrire.

Bibliothèque : cimetière où les morts répondent aux questions.

Tellement avare de moi-même que je n’ai qu’une parole.

Trouver l’amour de sa vie, c’est savoir dans quelle femme on va être enterré.

L’euro aurait pu valoir un franc, une livre, un deutschemark. Non : il vaut un dollar. Nous croyons qu’en 2002 il va nous falloir commencer à compter en euros, alors qu’il nous suffira de compter en dollars, comme nous le faisons depuis toujours.

Mélancolie des quadragénaires européens de la fin du siècle : ils doivent abandonner leur jeunesse, mais aussi leur millénaire, leur pays, leur monnaie.

On croit que les livres paraissent alors qu’ils disparaissent.

L’amour, c’est être malheureux avec quelqu’un, et très malheureux sans lui.

Le doute de soi : privilège divin.

Les journalistes posent sans arrêt des questions, sans savoir que c’est malpoli.

Phrase irréparable : J’ai adoré le début de ton roman.

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  Encore que [Texte imprimé] Patrick Besson

  de Besson, Patrick
  Éd. Mille et une nuits / Mille et une nuits
  ISBN : 9782842058708 ; 2,60 € ; 10/11/2004 ; 63 p. ; Poche

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