Brian Jones l'âme sacrifiée des Rolling Stones de Stéphane Koechlin

Brian Jones l'âme sacrifiée des Rolling Stones de Stéphane Koechlin

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par CC.RIDER, le 29 novembre 2024 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 9 étoiles
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Sexe, drogues et rock n' roll

Brian Jones, né le 28 février 1942 à Cheltenham et mort le 3 juillet 1969 à Hartfield (Sussex), avait un père ingénieur et une mère professeur de piano. Myope et asthmatique, il apprit très jeune à jouer de nombreux instruments comme le piano, la clarinette, le saxophone et la guitare. Après diverses tentatives pour percer dans la pop-music émergeant alors en Grande-Bretagne, il fit la connaissance de Keith Richard et de Mike Jagger avec lesquels il fonda les Rolling Stones, groupe auquel il participa de 1962 à 1969. Grand inspirateur de la musique du groupe même s'il ne fut pas son compositeur principal, il y intégra des instruments alors peu communs dans le rock n' roll comme la flûte, le dulcimer, le sitar ou encore le mellotron. Leader du groupe à ses débuts, il est ensuite relégué au second plan devant l'influence grandissante du duo Mick Jagger et Keith Richards. À partir de 1966, souffrant de sérieux problèmes de drogue, de poursuites judiciaires qui l'empêchent de participer aux tournées ainsi que de difficultés sentimentales, il se sent de moins en moins impliqué et quasiment rejeté par le duo vedette. Finalement, son caractère difficile, ses errances diverses et variées et son absence des studios, l'amènent à quitter le groupe en juin 1969. À peine un mois plus tard, il est retrouvé mort dans la piscine de sa résidence de Cochford Farm.
« Brian Jones » est la biographie fort intéressante et très bien écrite d'un musicien adulé des foules de l'époque, certainement fort doué, mais marqué de la malédiction de la 27ème funeste année des idoles à l'instar de son ami et fantastique guitariste Jimi Hendrix, de la chanteuse de blues Janis Joplin et du sulfureux chanteur des « Doors », Jim Morrison. Tout comme ce dernier, sa mort est restée mystérieuse jusqu'à aujourd'hui. Fut-il vraiment victime d'une overdose ? Se suicida-t-il ou fut-il assassiné ? Bizarre que Jones, excellent nageur se soit noyé… Etrange que l'on ait retrouvé des traces de coups sur son corps et qu'un certain Frank Thorogood, maçon avec qui Brian Jones s'était maintes fois querellé, ait avoué bien des années plus tard, sur son lit de mort, l'avoir tué… L'auteur ne tranche pas. Il finit même l'ouvrage en accusant le second narrateur, l'ombre qui intervient tout au long de ce récit. Le lecteur ne sait si c'est le double du musicien, son Jiminy Cricket ou plutôt son âme damnée, une sorte d'incarnation du mal qui l'obsède tout au long de sa vie, lui fournit ses drogues et le pousse peu à peu vers la mort. Car c'est un personnage particulièrement torturé, mal dans sa peau et suicidaire que l'auteur nous décrit. Particulièrement apprécié des groupies en raison de son joli minois, il multiplia les conquêtes féminines. À 16 ans, il mit enceinte une gamine de 14 ans et ne reconnut jamais l'enfant. Il brisa le cœur de centaines de jeunes filles, laissa de nombreux petits bâtards dans son sillage (dont 9 « officiels »), avant de sombrer complètement suite à une liaison « toxique » avec la belle et redoutable actrice allemande Anita Pallenberg qui finit par se réfugier dans les bras de Keith Richard. Flamboyante et triste illustration de ces années sexe, drogues et rock n'roll.

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