Le courage des innocents de Véronique Olmi

Le courage des innocents de Véronique Olmi

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pascale Ew., le 1 novembre 2024 (Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 69 

Un coup de poing dans la gueule !

Dès que Ben, vingt-trois ans, a appris que son petit frère Jimmy de treize ans plus jeune que lui avait été placé en institution, son sang n’a fait qu’un tour et il a traversé la France pour le retrouver coûte que coûte. Ils sont demi-frères, leur mère est morte et le père de Jimmy est alcoolique et violent. Pour l’approcher, Ben est prêt à tout, lui qui jusqu’ici s’est battu pour des causes écologiques, armé de sa non-violence. L’injustice chevillée au corps et l’amour fraternel viscéral l’aident à franchir tous les obstacles. Cependant, Ben découvre un monde qui lui est inconnu et qui va changer sa vie. Fin de la première partie… un peu brutale !
La deuxième partie semble presque devenir un deuxième livre, à part.
Dix ans ont passé et la guerre a éclaté en Ukraine. Sur un coup de tête, Ben monte dans un car en partance pour l’Ukraine. Il quitte tout et tous. Son atterrissage dans la guerre sans règles ni limites est brutal. Cet écorché vif à la sensibilité à fleur de peau prend immédiatement fait et cause pour les assiégés. Il plonge dans l’horreur en faisant la connaissance de quelques résistants et est embarqué dans les ravages causés à ceux qu’ils défend depuis toujours : les enfants ! Des milliers d’entre eux sont kidnappés par la Russie et disparaissent à jamais. On parle de camps de concentration, de tortures, … c’est la guerre par l’endoctrinement, la guerre de sape, sans aucun scrupule, qui s'en prend aux plus fragiles. La révolte de Ben n’a d’égal que l’horreur subie.
L’auteure crie face à l’injustice, à la misère, elle dénonce haut et fort les torts face aux enfants pour qui les familles d’accueil trop aimantes sont accusées de « conflit de loyauté », face aux jeunes qu’on abandonne dès leur majorité, face aux enfants ukrainiens que l’Occident n’aident pas. Le roman entier ne semble être qu’un cri de rage ! un cri d’impuissance, de dénonciation ! comme si Véronique Olmi voulait nous réveiller d’une torpeur, nous communiquer sa révolte profonde.
C’est glaçant ! J’ai retrouvé la force et la violence de « Bakhita ». Mais c'est trop rude, écorché vif.

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