L'Angleterre des années 60

Mordecai Richler (1931-2001) est un juif anglophone né à Montréal. Le lectorat francophone du Québec a pris cet auteur en grippe pour ses déclarations fracassantes dans les journaux à l’encontre de nos us et coutumes. À notre égard, il a pratiqué un racisme très provocateur. Pour s'informer : http://vigile.net/ds-societe/…

http://republiquelibre.org/cousture/RICHLER.HTM/
Cet homme d’une grande culture s’est surtout montré foncièrement malhonnête au plan intellectuel en recourant à la calomnie pour nous discréditer.

Malgré ses articles dénigreurs dans le New York Times et Le Monde, il faut faire fi de sa petitesse d’esprit envers les Québécois d’origine française pour affirmer que, comme auteur, il chausse une grande pointure. D’ailleurs son roman, Un cas de taille, lui a valu en 1968 le prix du Gouverneur général, l’équivalent du Goncourt. La trame suit la vie d’un Ontarien qui occupe un poste de cadre dans une grande maison d’édition londonienne. C’est un « cocksure » comme l’indique le titre anglais, c’est-à-dire un homme sûr de lui, voire arrogant. En somme, sa personnalité traduit celle de l’auteur.

Ce roman s’inspire du vent de la frénésie qui a soufflé sur l’Occident au cours des années 1960. Pour le héros, Mortiner Griffin, c’est un moment très déstabilisant. Les swingers et les branchés se sont laissé emporter par un maelström qui leur a donné une liberté nouvelle. Le temps était venu de jeter les bases d’une société permissive. L’auteur évoque les aberrations pouvant découler d’une absence de balises. Pour appuyer sa thèse, il recourt aux sarcasmes. Terminé le règne de l’évaluation des connaissances des élèves. Les enseignants devront plutôt leur faire des pipes pour les stimuler. C’est l’habitude de Mordecai Richler d’illustrer ses propos d’exemples outrés pour frapper notre imagination. Il voit surtout les années 1960 comme une révolution des mœurs qui nous plonge dans l’enfer de la sexualité. Il déplore que l’intimité ait disparu de nos pratiques sexuelles. La mentalité est à la performance que l’on relie à la grosseur du putz (pénis). Le traducteur a rendu compte de cette préoccupation en choisissant Un cas de taille comme titre à la version française.

Attaché aux valeurs WASP (White Anglo-Saxon Protestant), Griffin voit sa vie heureuse basculer dans le doute. Il tente en vain de s’adapter à la situation, mais elle devient insoutenable quand on l’accuse d’antisémitisme. Mordecai Richler n’évacue jamais la dimension religieuse de nos sociétés. Il imagine ses personnages comme des entités moulées par tous les aspects de l’existence. Aborder son œuvre, c’est entrer dans un univers aux multiples horizons. L’auteur est un jouisseur qui a des principes. Comme Rabelais, il plonge dans l’existence en faisant fi des poils sous les aisselles. Mais le chaver (camarade) Richler est très sensible aux distinctions qui caractérisent le juif. Selon lui, il existe dans la mesure où on s’en fait une idée. Finalement, il envoie dos à dos ceux qui s’opposent à l’exception des goyim francophones du Québec. Alavah sholem ! (Paix à son âme !)

Un cas de taille est un roman d'une très grande richesse. Cependant la traduction ne lui rend pas grâce, sans compter les fautes de grammaire. Les personnages sont enveloppés avec la moindre pensée qui les torture. Ça donne des détails trop abondants même s’ils sont servis avec l’humour particulier de Mordecai Richler. C’est un roman intéressant qui nous rappelle la mentalité surchauffée de l’époque. Mais il ne faut pas être allergiques aux œuvres qui poussent la thèse jusqu’à l’absurde et qui se présentent comme un collage de situations propres à la soutenir.

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  Un cas de taille de Mordecai Richler

  de Richler, Mordecai
  Balzac éd.
  ISBN : 9782921468152 ; 41,86 € ; 01/01/1968 ; 264 p. ; Broché

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