Dans un gant de fer : la joue gauche de Claire Martin

Dans un gant de fer : la joue gauche de Claire Martin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 26 décembre 2004 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 284ème position).
Visites : 4 818  (depuis Novembre 2007)

Les Enfants battus

Claire Martin est une dame vénérable de 90 ans. Elle a encore bon pied bon œil. Rencontrée au dernier salon du livre de Montréal, elle était d’un dynamisme surprenant. Il faut dire que, bon an mal an, elle publie une œuvre. Donc, nous retrouvons avec plaisir cette femme, qui a traversé le 20e siècle ou presque et qui semble vouloir parcourir le 21e pour encore longtemps.

Au cours des années 1960, elle a consacré deux livres à son enfance, dévoilant par le fait même l’image d’un Québec dont nous sommes très peu fiers. Mais hélas, ce qu’elle a vécu correspond à une triste réalité. La bonne éducation de l’époque voulait qu’on expose les enfants aux affres de la violence, voire à une souffrance atroce, y compris les brûlures, telles que celles subies par Aurore Gagnon, une enfant de la Beauce qu’un film va bientôt nous faire connaître. Claire Martin a échappé à cette limite extrême, mais elle a reçu des coups de pied assez forts de la part de son père pour traverser les pièces de la maison à la vitesse de l’éclair. Impossible de trouver refuge auprès de sa mère ou auprès des religieuses enseignantes qui recouraient à des méthodes similaires pour asseoir leur autorité. Heureusement qu’enfant, l’auteure n’a pas connu l’inceste ni les abus sexuels commis de façon courante par les religieux voués à l’enseignement, tels qu’attestés par de récents procès.

En somme, Claire Martin brosse le tableau de pratiques que la charité chrétienne ne pouvait tolérer. La sévérité semblait la seule voie garantissant le succès de l’éducation donnée aux enfants. Comme le précise le titre, il fallait une main de fer « dans un gant de fer ». Les éducateurs ont largement abusé de leur devise, qui a disparu à la suite de réformes et de lois ad hoc.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'oeuvre ne se dresse pas comme un réquisitoire. L'auteure camoufle sa détresse enfantine derrière une écriture maîtrisée et humoristique comme celle de tous bons conteurs d'histoires qui cherchent à nous conscientiser sans tomber dans le moralisme.

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L’inexcusable

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 10 juillet 2005

Cette critique porte sur la première moitié de cette œuvre « La joue gauche », puisque je n’ai pas ressenti le désir brûlant de lire la suite « La joue droite » Bien que l’auteure accomplisse admirablement son évocation du Québec au début du 20e siècle, surtout des principes d’éducation et des mœurs de l’époque, je ne peux pas dire que ce soit une lecture joyeuse ou captivante.

De plus j’étais déjà informé sur ce passé pas si lointain quand les patriarches de famille nombreuse étaient omnipotents et la religion imposait aux enfants une rigueur qui parfois allait jusqu’à l’abus.

Il s’agit bien sur de mon opinion personnelle qui n’enlève rien à la valeur de cette œuvre importante dans la littérature québécoise.

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