La vie de ma mère! de Thierry Jonquet

La vie de ma mère! de Thierry Jonquet

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Le petit K.V.Q., le 21 décembre 2004 (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans)
La note : 1 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (58 184ème position).
Visites : 8 252  (depuis Novembre 2007)

Livre extrêmement glauque

La vie de ma mère. Thierry Jonquet. Série Noire. Je le vois dans un coin du CDI de mon collège. Il n'est pas long (150 pages environ). Un bon polar. Je regarde le résumé : " Ce n'est pas l'histoire de sa mère car de mère, il en a si peu. Elle n'est jamais là, elle travaille comme standardiste de nuit à Lariboisière. Elle fait de son mieux. Alors il vit sa vie tant bien que mal et la raconte dans son langage à lui, le môme des cités. Il n'est pas fort en rédaction, mais lui aussi fait de son mieux...
"Ca n'a pas l'air d'un polar ordinaire. Malgré la réputation de Jonquet, je l'emprunte, pensant tout de même que ça se lira agréablement, ça sera peut-être pas Simenon, mais cela détend. Je commence le soir, sous la lumière vive de ma lampe, au chaud sous ma couette, alors que la pièce est déjà baignée par une obscurité profonde que ne vient troubler que ma veilleuse. Et là, effet garanti : au début, on est un peu étonné par le style très parlé du narrateur, une "caillera" comme on appelle, verlan, et tout. Là, il nous parle de sa vie, dans sa cité, etc, il a une amoureuse, des copains peu fréquentables, etc. Jusqu'au jour où il rencontre une bande de jeunes dans le métro en train de piquer le sac d'une mademoiselle. Il va faire connaissance avec cette bande, qu'il a bien aidée, ayant fait un croche-patte au flic qui passait par là. Cette bande est une équipe de Maghrébins (ça sent le cliché à plein nez), petites frappes qui chourent tout ce qu'ils trouvent, avec, en plus, un taré complet complètement lubrique qui leur causera bien des ennuis. A un moment, il va se faire choper car on s'est rendu compte qu'il a volé des bijoux, qu'il a offert à sa "meuf", chourés dans une voiture dans un parking de "bourges". Et là, c'est le drame. (Pensez très fort, en lisant cela, que l'on est au JT de TF1 avec PPDA nous parlant de l'insécurité). Il sera obligé de se planquer dans une cave, la planque de la bande de jeunes citée plus haut. Ces jeunes sont maintenant "foncedés" comme tu peux pas imaginer, drogués à mort. Je ne vous raconte pas la fin, car déjà je crois que j'en ai trop dit.

Effectivement, ce n'est pas un polar, c'est une immersion totale dans le cerveau d'un gamin de 12 ans, petit délinquant à cause de mauvaises fréquentations, mais au grand coeur et fort sympathique. La fin (pas le début) est d'un glauque à vous glacer les sangs, comme toujours chez cet auteur extrêmement noir qu'est Thierry Jonquet, auteur de polars aux machines narratives extrêmement sophistiquées et complexes. Je ne conseillerai pas ce livre ne l'ayant moi-même pas aimé, car Simenon, ça va, mais quand c'est trop noir, je n'en peux plus, j'étouffe, asphyxie totale. Je préfère quand même des gens comme Rendell, Christie, et, bien évidemment, Simenon. Il n'empêche qu'un amateur d'Ellroy, de Mankell, de Connelly aimerait, mais pas pour moi...

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La vie devant soi

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 2 mai 2023

Récit haut en couleurs d'un jeune garçon issu d'un milieu défavorisé, La vie de ma mère ! est une plongée dans le monde des années quatre-vingt dix à travers les yeux de notre narrateur.
Et ce narrateur, que dire ! Son phrasé de la rue, sa culture urban-street, ses nombreuses pensées et réflexions face à un monde changeant font de lui un personnage attachant, de ceux qui laissent des traces.

Il y a du Ajar dans ce récit. Je fais notamment allusion au côté naïf et touchant du personnage principal mais aussi par rapport à la brutalité des situations vécues par Kevin, notre narrateur qui connait Belleville comme sa poche. A de nombreuses reprises j’ai pensé à l’inoubliable Momo de la vie devant soi ou encore à Jean, le taxi au phrasé unique de l’angoisse du roi Salomon car Kevin peut être dur, mais cette dureté n’est que carapace, un blindage face à un environnement hostile. Il y a du bon en lui et c’est cela que je retiens.

J'ai apprécié ce roman touchant et somme toute assez original.

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