Sur les pas de Victor Hugo

Le narrateur, admirateur de Victor Hugo et de oeuvre, part sur ses traces, à la recherche de ses souvenirs et de ses fantômes. Au fur et à mesure de ses pérégrinations dans les pas du grand homme, c'est un peu de lui-même qu'il retrouve. une longue quête identitaire qui semble ne devoir jamais prendre fin.

J’ai eu beaucoup de mal avec ce livre quand j’en ai entamé la lecture. Rien à faire, j’avais beau me concentrer, lire et relire, je me suis sentie assez vite lassée par le monologue du narrateur, je me suis rendue compte que je m’ennuyais (et la typographie de l’ouvrage n’aide pas à se concentrer longtemps sur ses lignes). Oui, j’ai eu du mal. Si le format et la couverture m'enchantaient, le contenu m'embrouillait l'esprit. Ces longues phrases, cette avalanche de synonymes, ce passage incessant entre des ambiances et des personnages rendait tout cela confus et je me suis perdue avec le fil au bout d'une vingtaine de pages.
Alors j’ai attendu. Quelques semaines. Puis je l’ai repris. Après de multiples essais infructueux, j'ai replongé dans ce Havre des pas que j'ai lu d'une traite, allongée sous un arbre genevois.

Ce fut dense, le texte comporte de nombreuses longueurs et de répétions qui n'apportent pas systématiquement un plus à l'idée de cheminer dans les pas de Victor Hugo. C'est dommage, car l'idée de retracer le parcours de Hugo me semblait très intéressante. On sent que l'auteur est tombé dedans quand il était petit et que ça lui travaille le cerveau, il en veut, il en donne, il nous fait vivre avec lui ce long pèlerinage initiatique. Sur ce point, le récit est envoûtant, on se mêle à la vie de Victor Hugo par le biais du voyage d'un admirateur étrange. Des détails, des anecdotes, des aspects peu connus, autant d'éléments qui fournissent au lecteur l'envie de suivre patiemment la trame du récit.
Jusqu'à la fin, j'ai espéré l'instant émotionnel, le moment de libération, le déclic qui allait provoquer une onde de satisfaction (ou de déception). Et là, malheureusement, rien. Je reste sur ma faim et ça me frustre. Non pas que j'exigeais une quelconque récompense pour les efforts que j'avais dû fournir pour arriver à la fin de l'ouvrage, il ne faudrait pas exagérer, mais tout de même, j'espérais quelque chose d'autre, un moment fort. Toute la durée du récit, j'ai eu l'impression d'être attirée vers quelque chose, vers une "révélation" et en fait de révélation, il y a eu la dernière page et puis c'est tout.

Un bon point tout de même : j'ai redécouvert Hugo grâce à ce livre et j'ai relu quelques-unes de ses oeuvres pour m'y replonger, pour m'imprégner de cette passion si bien décrite par Vazemsky.
J'ai longtemps cantonné Hugo au rang d'oeuvre scolaire, d'écrivain imposé dans les devoirs d'école, une personne à ranger au fond d'un tiroir une fois qu'on aurait "l'âge de faire ce que l'on veut". Etait-ce une erreur ? Impossible à savoir, mais une chose est certaine, je prends aujourd'hui beaucoup de plaisir à relire ce grand écrivain et je prends conscience des richesses de ses écrits, même si certains me semblent encore très académiques.
Pour cela, merci à Dimitri Vazemsky, qui m'aura redonné un certain goût de la lecture approfondie !

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  Havre des pas de Dimitri Vazemsky

  de Vazemsky, Dimitri
  La nuit Myrtide
  ISBN : 9782913192140 ; 10,96 € ; 01/02/2003 ; 245 p. ; Broché

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