Une veuve de papier de John Irving

Une veuve de papier de John Irving
( A widow for one year)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Marco, le 19 mars 2001 (Seraing, Inscrit le 19 février 2001, 50 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 638ème position).
Visites : 9 669  (depuis Novembre 2007)

L'absente

Irving a depuis longtemps la remarquable faculté de jouer avec les causes et les effets pour nous présenter des personnages attachants jusque dans leurs actes et pensées les plus surprenants.
Il entraîne ainsi le lecteur dans une histoire où se mêlent plusieurs récits, destins, rythmes, temps de narration.
Le livre débute à l'été 58, quand Eddie O'Hare, 16 ans, devient l'amant de Marion Cole, de plus de vingt ans son aîné, femme belle et inconsolable depuis la perte quelques années plus tôt de ses deux garçons. Enfermée dans sa tristesse, elle décide de quitter son mari Ted, abandonnant par la même occasion son jeune amant qui l’attendra pendant près de 40 ans, et surtout sa petite fille Ruth, 4 ans, qu’elle se sent incapable d'aimer et qui se forcera à ne pas l’attendre. La fillette grandira et deviendra un écrivain de renom, mais elle ne trouvera jamais son équilibre personnel, soit qu’elle le décide, soit que les circonstances le fassent à sa place.
Le livre est comme à l’habitude de l’auteur drôle, fouillé et riche en surprises. Le seul problème de cette Veuve Irving de Papier, c'est qu’elle appelle la comparaison avec le chef-d'œuvre d'Irving qu'est le Monde selon Garp, et que cela ne tourne pas à son avantage. Tous deux explorent la vie d'un écrivain, le chemin intérieur qui le conduit à ses œuvres et la relation déterminante avec son entourage (la mère chez Garp, l'absence de mère chez Ruth Cole). Mais là où Garp faisait entrer le lecteur dans un univers à la fois dramatique et merveilleux d’où il ne pouvait sortir indemne, Ruth ne semble être finalement qu'un personnage " secondaire ", moins profond, moins attachant, et dont certaines des mésaventures semblent avoir été créées pour " meubler ". Le livre prend d'ailleurs inutilement la pose durant les 100 dernières pages avant une fin attendue.
Le mérite d’Irving est en revanche de tenir en haleine le lecteur avec le personnage de Marion Cole, qui est absente durant les deux tiers du livre et qui pourtant semble inexplicablement présente dans les vies qu’elle a laissés derrière elle.
Il est à noter que le titre français " Une Veuve de Papier " est, pour une fois, plus approprié que l'original anglais " A Widow For One Year ", mais il faudra lire le livre pour comprendre.

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Les éditions

  • Une veuve de papier [Texte imprimé], roman John Irving trad. de l'anglais, États-Unis, par Josée Kamoun
    de Irving, John Kamoun, Josée (Traducteur)
    Seuil
    ISBN : 9782020334938 ; EUR 22,80 ; 08/04/1999 ; 581 p. ; Relié
  • Une veuve de papier [Texte imprimé], roman John Irving trad. de l'anglais, États-Unis, par Josée Kamoun
    de Irving, John Kamoun, Josée (Traducteur)
    Seuil / Points (Paris).
    ISBN : 9782020416412 ; 8,90 € ; 10/06/2000 ; 649 p. ; Broché
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Les livres liés

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Du remplissage alimentaire

2 étoiles

Critique de Spit (, Inscrit le 25 juillet 2014, 50 ans) - 30 juillet 2014

"Une Veuve de Papier" m'est clairement une oeuvre alimentaire de la part d'Irving; il ne se passe rien, l'intrigue est faiblarde et remâchée. Tout ça en combien, mille pages ?
A éviter !!!

Drame intergénérationnel

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 18 mars 2012

Je vais un peu détonner avec mes prédécesseurs : je trouve qu'il s'agit de l'un des romans les plus aboutis de John Irving, et, étrangement, l'un de ceux qui ressemble le moins à ce qu'il écrit généralement. Le drame pluriel, familial, choral, sur plusieurs générations, semble se répéter, et a certains points de comparaisons avec Cent ans de solitude, bien qu'il y ait moins de générations en présence.
Les amours plus ou moins interdites et la douleur s'alternent, dans un tourbillon foisonnant, où l'analyse psychologique est loin d'être absente, et pour cause : le genèse d'un roman par l'un des personnages naît sous nos yeux, sur la base d'éléments vécus.
Le personnage principal, s'il y en a bien un, ce qui est une hypothèse justifiable, n'est pas celui qu'on croit dans la première partie, de l'été 1958, et il y a une bonne raison.

Si des éléments de glauque et de sexe viennent ponctuer, comme à l'habitude chez Irving, ce roman, il reste néanmoins riche, fouillé, et doté d'une intrigue forte d'analyses croisées. Il vaut le détour. C'est un de mes préférés de l'auteur.

Oublions que c'est Irving !

8 étoiles

Critique de Crapaud42 (Saint-etienne, Inscrite le 22 juillet 2008, 45 ans) - 29 juin 2011

C'est un beau roman et je ne me suis pas ennuyée en le lisant.
Pourquoi comparer? Ca fait déjà plusieurs année que je n'avais pas lu Irving donc je suis plutôt ravie d'avoir accompagné Eddie et Ruth. Le récit est fluide et riche, tout est délectable, les personnages vraiment attachants et fouillés. J'ai beaucoup aimé même si effectivement la fin n'est pas une surprise.

Jules, si tu n'as pas envie de lire Irving à cause de "une veuve de papier", lis au moins "Une prière pour Owen". Tu changeras d'avis

6 étoiles

Critique de Fabienne (, Inscrite le 12 septembre 2004, 46 ans) - 19 mai 2005

J'ai été également déçu par "La veuve de papier", en comparaison avec un autre de ses romans : "Une prière pour Owen". J'aimerais beaucoup faire la critique de ce dernier, mais pour l'instant je me sens incapable d'expliquer pourquoi il m'a tant bouleversé. Alors, en attendant, je vous le conseille très vivement : lisez "une prière pour Owen" !

En ce qui concerne "la veuve de papier", je pense, comme le suggère Jules", que le personnage de Rith, celui qui tire tout le roman, n'est pas assez vraisemblable pour qu'on s'y attache. Au contraire, j'aurais aimé que Irving nous fasse plus partager la vie de Eddie, personnage que j'ai préféré. Résultat : je suis restée sur ma faim.

la grande déception

1 étoiles

Critique de Calie25 (, Inscrite le 15 avril 2005, 49 ans) - 30 avril 2005

La veuve de papier a été le premier livre que j'ai lu de John Irving, et je dois dire que je suis affreusement déçue!
La première partie est très prenante, mais lorsque nous entrons dans la seconde ce fut très laborieux... et je dois avouer que lorsque Irving nous donne des passages du livre de l'héroïne ayant pour titre "le matelas pneumatique rouge et bleu", j'ai décroché complètement... j'ai trouvé cela très ridicule... à mon avis c'est de loin le plus mauvais livre de cet auteur...

Introspection laborieuse

6 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 13 septembre 2004

Fidèle à lui-même, John Irving réussit dès le début à capter le lecteur, car indéniablement il possède un talent remarquable qui lui permet de réunir, dès les premières phrases, tous les ingrédients nécessaires pour produire une histoire fascinante, mêlant l'émotion et l'humour (parfois grinçant) sur fond de drame. Que ce soit pour planter un décor sans fioritures, mais avec suffisamment de précision pour en figer les moindres détails, ou bien avec les personnages qu'il sait parfaitement rendre attachants.

Malheureusement cette fois-ci la recette ne fonctionne pas très bien, tant il est difficile de s'attacher aux personnages, qui semblent plus impersonnels et plus lointains que dans ses précédents romans. John Irving a toujours su mettre en scène avec brio des histoires passionnantes en composant à partir d'une trame narrative débordante d'imagination et absolument inimitable, mais dans celui-ci il ne parvient pas à trouver son rythme et s'enlise rapidement dans des considérations plus ou moins ennuyeuses.

Le début m'a beaucoup plu, la liaison ambiguë entre Marion et Eddie traduit toute la souffrance insupportable d'une mère qui en perdant ses deux fils a vu en même temps son amour maternel irrémédiablement anéanti, au point d'être incapable d'investir de nouveau son cœur dans des liens affectifs avec sa fille. Il ne lui restera que la fuite comme seule échappatoire, fuir un mari infidèle sorti de sa vie bien avant la mort de leur deux fils, et fuir aussi sa fille par peur de l'aimer.

Mais la suite du roman, qui se perd dans une vaine et confuse tentative d'intrusion dans le monde secret de l'écrivain en quête de l'inspiration créatrice, m'a passablement ennuyé. En effet j'avoue ne pas être très tenté de découvrir l'arrière cuisine de l'écrivain (aussi passionnante soit-elle), je préfère me laisser ensorceler par la magie de son récit sans pour autant avoir besoin d'en connaître tous les trucs. Et puis tout ce long passage ressemble à un artifice de remplissage totalement inutile, comme si l'imagination de l'auteur s'était soudainement tarie.

Ce roman aurait pu être excellent si l'auteur ne s'était pas égaré dans un récit qui à force de mélanger les pistes et les genres perd de son attrait au fur et à mesure de son déroulement. Cependant la fin du récit, qui fait la part belle au personnage d'Harry, est particulièrement passionnante, l'auteur ayant parfaitement su le rendre attachant et généreux, au point que ce personnage aurait pu faire l'objet, voire le héros principal, d'un très bon roman d'Irving.

Pour avoir lu toutes ses œuvres, je préfère l'incontournable "Le monde selon Garp", L'œuvre de dieu, la part du diable" et le trop souvent et injustement oublié "Une prière pour Owens", qui pour moi sont les meilleurs histoires de John Irving.

Agréable

7 étoiles

Critique de Manu55 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 51 ans) - 20 mai 2004

J'ai toujours aimé le côté "saga familiale" d'Irving. Je l'ai lu plus de 7 ans après ma boulimie Irving, pendant laquelle j'avais dévoré la majorité de ses bouquins.
Loin d'être le meilleur de ses romans, il m'a replongé dans une ambiance propre à ses livres, et que j’apprécie énormément.

Pas le meilleur, certes, mais...

8 étoiles

Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 8 avril 2003

C'est le deuxième livre de John Irving que j'ai lu. S'il est vrai, comme le souligne Marco, que le comparer au "Monde selon Garp" le dessert quelque peu, j'ai quand même passé un très agréable moment à sa lecture. Mais je préfère malgré tout "Le Monde selon Garp" (Garp reste le personnage de fiction qui m'a le plus touchée jusqu'à présent) et "L'hôtel New Hampshire".
John Irving est un de mes auteurs favoris, j'adore son style et l'univers qu'il crée. Et comme le fait justement remarquer Jules, ses personnages sont bien campés. C'est à mon avis le point fort de cet écrivain.

Etonnant !

6 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 avril 2003

Je n'ai pas trouvé ce livre d'une très grande profondeur. Par contre, j'ai trouvé les personnages assez intéressants et bien campés. L'histoire n'est pas mal ficelée non plus. C'est le seul Irving que j'ai jamais lu, il ne m'a pas donné l'envie d'en lire d'autres, mais je ne m'y suis quand même jamais ennuyé... Je ne le défendrai cependant pas beaucoup plus que cela.

ennui

1 étoiles

Critique de Sam (Alata, Inscrit le 8 avril 2003, 54 ans) - 8 avril 2003

ennui total

Déçue!

6 étoiles

Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 28 mars 2001

Je n'ai pas retrouvé l'humour qui m'avait tant séduite dans les autres livres de Irving.

Un bon livre

6 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 24 mars 2001

Je n'avais jamais lu d'Irving avant celui-ci et je l'ai beaucoup apprécié. Le père est un homme pour le moins spécial, si pas tordu, avec ses dessins de sexe qu'il donne quand il veut rompre. Je trouve sa fille un peu hors de la vie réelle, marquée par ce père et sa mère absente. Sa copine est bien plus dynamique. Par contre, elle devient intéressante dès son arrivée à Amsterdam. Quant au flic hollandais je le trouve très bien campé. John Grady passe aussi à côté de tout, mais...
Un livre quand-même passionnant et pas trop mal ficelé !

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