Ce que nous confions au vent de Laura Imai Messina
(Quel che affidiamo al vento)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Parler à ses morts
Un jour, un homme a installé une cabine téléphonique dans le jardin de sa maison, dans l'une des régions les plus touchées du Japon par le tsunami de mars 2011 . A l'intérieur, un vieux téléphone noir qui n'est pas branché : « Le téléphone du vent » emporte dans le vent les voix de ceux qui cherchent à s'entretenir avec leurs morts.
Les survivants transmettent ainsi à ceux qui ne sont plus leurs interrogations, leur amour, leurs chagrins, des nouvelles de leur vie, parfois aussi des reproches .
C'est dans ce lieu que le chirurgien Takeshi, resté seul avec sa petite fille de 3 ans devenue muette après la le disparition de sa mère rencontre Yui .
Yui, elle, a perdu sa fille et sa mère dans le tsunami .
« Ils n'avaient plus personne, ils s'étaient liés d'amitié » …....
CE QUE NOUS CONFIONS AU VENT est fait de chapitres courts relatant chacun un épisode de la vie des deux personnages, l'évolution de leur amitié , de leur relation .
Bien ancré dans la culture et l'imaginaire japonais, il offre une thérapie universelle au deuil en croisant le réel et l'invisible, en reliant le monde des vivants et celui des morts,
C'est doux roman qui évite le pathos et qui montre l'importance du partage, des effets de la voix, des effleurements, des câlins, un ouvrage rempli d'émotion sur le thème du vide de la vie après le deuil et sur la résilience .
Quand le vivant, pour se réparer , parle avec son mort en confiant ses paroles au vent.....
Un vent successivement violent véhicule de la destruction et doux transporteur de la parole qui apaise.
L'auteur Laura Imai Messina, une italienne, s'est inspirée d'un lieu réel au Japon, fréquenté chaque année par des milliers de personnes et précise à la fin de l'ouvrage l'objectif de son roman .
« En écrivant ce livre, j'ai compris a quel point il était important de raconter l'espoir, que le devoir de la littérature est de suggérer de nouvelles façons d'être au monde, de relier l'ici bas à l'au delà »
Si j'ai particulièrement apprécié la délicatesse de ce roman, qu'il me soit permis d'exprimer un regret : celui d'avoir trouver ma lecture régulièrement interrompue par des listes de nourriture, de vêtements ou de musiques qui m'ont semblé peu utiles et qui ont brisé le déroulement et le charme de cette belle histoire.
Les éditions
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Ce que nous confions au vent [Texte imprimé] Laura Imai Messina traduit de l'italien par Marianne Faurobert
de Imai Messina, Laura Faurobert, Marianne (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264082497 ; 8,30 € ; 05/01/2023 ; 240 p. Poche
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Le téléphone noir
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 67 ans) - 25 novembre 2025
Commencent pour les rescapés, l’attente, l’espoir, ou l’annonce de la mort d’un être cher.
Ce drame, Yui l’a vécu. Sa maman gardait sa fille de 3 ans, dans un abri, rassurée de les savoir en sécurité. Mais cela n’a pas suffit.
"Tous ceux qui ont vécu un grand deuil se demandent à un moment donné ce qui, d’apprendre ou de désapprendre, est le plus difficile...le plus pénible était de désapprendre…. On reste parents, même quand nos enfants ne sont plus".
Yui anime une chronique radio sur le thème de la mort qui est très appréciée des auditeurs ; un jour, l’un d’entre eux parle du Téléphone du Vent dans le Parc de Bell-Gardia.
Malgré la distance, elle décide de se rendre sur le Mont Kujira-Yama, le Mont de la Baleine.
Cette cabine téléphonique, ne permet pas de communications réelles. Le téléphone n’est pas branché, mais nombreux sont les endeuillés qui trouvent ici la possibilité de parler à ceux-ci qui les ont quittés, ou de dire ce qu’ils ne peuvent pas dire aux vivants ou survivants.
C’est en faisant le long trajet de Tokyo qu’elle fait la connaissance d’un médecin Takeshi, dont l’épouse est morte d’une cancer. Une amitié se créée entre eux. Elle fait la connaissance de sa petite fille Hanna qui ne parle plus depuis la mort de sa maman.
Yui va les accompagner jusqu’au téléphone miraculeux.
"Sa survie, elle la devait en partie à ce jardin, à sa cabine blanche avec sa porte en accordéon et au téléphone noir posé sur la tablette, à coté d’un cahier."
Une très jolie histoire que ce téléphone qui permet de dire, mettre des mots sur leur douleur, sur le manque de l’être aimé.
On retrouve la finesse , la sensibilité des romans japonais (même si l’autrice est italienne) ; le thème de la mort y est traité avec beaucoup de justesse, comment vivre l’après, l’entraide, la solidarité et la bienveillance des personnages est écrite avec beaucoup de sensibilité.
Mais j’avoue, comme Alma, n’ avoir trouvé aucun intérêt pour ces courtes insertions entre deux paragraphes. Je regrette aussi des raccourcis, voire parfois un manque de clarté dans la chronologie des événements.
Une lecture cependant agréable aux personnages attachants et gentils.
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