La traversée du désastre de Fabienne Lorant

La traversée du désastre de Fabienne Lorant

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 9 novembre 2023 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Libre cours pour le court

Et voici le deuxième recueil de Fabienne Lorant édité par Cactus inébranlable éditions, le deuxième publié dans la même collection : « Microcactus », sans passer par la case « P’tit cactus » ce qui est rare dans cette maison. J’avais commenté avec un certain enthousiasme, le premier de ces recueils : « … ce recueil m’a séduit en tout point : finesse, allégresse, vivacité, humour, drôlerie et l’auteur fait preuve d’une belle culture, d’une grande habilité dans l’art de l’écriture et elle sait verser une petite rasade d’acidité quand c’est nécessaire. J’aime ces textes sucrés et acidulés comme des bonbons ! ». A propos de ce nouveau recueil, je crois que je ne pourrais que confirmer ce que j’ai déjà écrit dans mon commentaire du précédent.

Dans ce nouveau recueil, Fabienne évoque souvent le langage, les mots, leur combinaison, …, ce qui l’amène à souvent tutoyer la forme aphoristique même si ses textes sont un poil long pour entrer dans cette gamme, comme celui-ci dont je ne cite que le début : « Dans un récit court, on promène ses mots tenus en laisse… ». Elle possède aussi le sens de la formule, souvent fulgurante, comme celle-ci qui me rappelle de nombreux souvenirs devenus bons depuis que les migraines qu’ils avaient provoquées se sont évaporées : « Ce matin, les lendemains qui chantaient hier soir bourdonnent comme des lendemains de la veille ».

Fabienne manie aussi avec dextérité les jeux de mots, les mots d’esprit, les assonances, les allitérations, … :

« Je suis allée au casino pour la première fois. Je l’ai vu de mes yeux, il y a des sous de table ».
« Prends garde, mon enfant, la mastication rend lourd ».
« Lyon, Naples ou Laon ont allumé leurs lampions pour Napoléon. Les Polonais, eux, applaudissent Laponéon, un Népalais poilu impérial au bandonéon ».

Des jeux de mots, des mots d’esprits, des micro-textes, des micro nouvelles, des micro-contes, …, tout un champ littéraire dans lequel Fabienne peut donner libre cours, libre court, à sa finesse d’esprit pour enchanter le lecteur de ses formules fulgurantes et de ses jeux de mots désopilants.

« Boycotte le mot d’élevage. Il est mou, n’a pas de goût. Il est standardisé, calibré. Issu d’une exploitation à grande échelle… Fais bon usage des mots sauvages, comme si tu les cultivais ! ». Enchanté de pouvoir conclure mon propos sur cette si pertinente recommandation que j’approuve vivement.

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