Aliéné

Voici le premier lauréat du prix Goncourt. 1903. Quand ce prix n’avait pas encore le prestige qui fut le sien par la suite, bien qu’il suscitât déjà curiosité et attente. En tout cas ce fut quasiment la seule trace de postérité qu’il laissât : d’être le premier de tous. Chronologiquement.

Et pourtant ce roman est surprenant. L’histoire déjà : M. Veuly, journaliste de son état, se réveille un jour dans un hôpital psychiatrique. Est-il fou ? Ou est-il devenu l’hôte d’un extraterrestre ? Entre phases de lucidité et de « possession », notre protagoniste tombe éperdument amoureux d’une patiente qui le mènera à l’autre bout du monde tout en essayant de se jouer de ses gardiens et thérapeutes aux méthodes et profils peu académiques.

Si le décor rappelle « Vol au dessus d’un nid de coucou », les nombreux dialogues triturant la syntaxe, bourrés de néologismes et d’argot, aux accents provinciaux, préfigurent le style célinien. Et si on ajoute un réel talent de l’auteur à portraiturer des personnages savoureux, on obtient un roman plutôt drôle et impertinent.

Il y a bien quelques longueurs, notamment dans la première partie, mais cet objet littéraire mérite sûrement une meilleure notoriété que sa seule préséance.

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  Force ennemie

  de Nau, John-Antoine
  Max Milo
  ISBN : 9782914388023 ; 18,29 € ; 21/10/2010 ; 336 p. ; Broché

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