Et vous passerez comme des vents fous de Clara Arnaud
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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des visions opposées de la montagne
Et vous passerez comme des vents fous.
Que la montagne est belle, ici dans les Pyrénées !
Gaspard qui a fait des études décide de s'installer et de devenir berger.
C'est un métier qui le passionne, il est en pleine nature et il aime les bêtes.
Pour l'instant il n'est pas à son compte, il travaille pour d'autres.
Quand il n'y a plus d'herbe en bas, les bergers emmènent leurs bêtes tout là haut, c'est le temps de la transhumance en une période particulière avec le réchauffement climatique. Il fait chaud, très chaud.
Le lecteur accompagne les moutons dans leur ascension et leur vie.
Ce n'est ni une promenade, ni un séjour de tout repos car il existe une menace réelle, celle des ours qui ont été réimplantés dans les Pyrénées au grand dam de beaucoup d'autorités locales qui voient se mobiliser la population contre l'introduction de l'ours.
Pour Gaspard, qui n'ignore pas le danger, l'ours a sa place mais lui doit protéger son troupeau....
Sur les hauteurs, se rencontrent les bergers, Gaspard et ses « collègues » qui ne sont pas aussi tolérant que lui et les éthologues notamment la jeune Alma qui a rejoint le Centre national de la biodiversité.
Cette femme, elle-aussi trentenaire comme Gaspard a comme mission d'observer le comportement des ours pour trouver un terrain d'entente entre les habitants et l'écologie.
C'est la quadrature du cercle ou la mission impossible.
L'auteure, avec un art de la description et du mouvement nous entraîne dans une découverte du milieu montagnard et de sa faune.
L'ourse est l'héroïne centrale de ce roman, elle veille sur sa progéniture pas seulement vis à vis des hommes mais aussi contre le male qui n'hésite par à dévorer l'ourson fragile.
Nous sommes dans le présent, aujourd'hui avec la querelle des urbains écologiques et les ruraux mais aussi dans le passé quand on visite la vie courte d'un montreur d'ours qui né ici est parti en Amérique pour essayer d'y faire fortune.
Les deux époques résonnent l'une avec l'autre, c'est d'ailleurs une des forces de ce double récit.
L'auteure nous captive et nous enchante en célébrant la beauté de la montagne.
Il compare à juste titre l'attractivité irrésistible de la mer pourtant dangereuse et celle de la montagne pour les bergers et autres amoureux des sommets.
Jean-François Chalot
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Les éditions
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Et vous passerez comme des vents fous
de Arnaud, Clara
Actes Sud
ISBN : 9782330182250 ; 22,50 € ; 23/08/2023 ; 384 p. Broché
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Réintroduction de l'ours, éleveurs... des pour et des contres dans les deux camps
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 72 ans) - 16 août 2025
Unité de temps : une saison de transhumance
Unité d'action : La transhumance
On trouve les ingrédients d'une tragédie classique. On y trouve également les dilemmes moraux concernant le choix à effectuer entre l'ours et les moutons.
L'auteur a parfaitement su présenter les questionnements, les souhaits, les nécessités, les perceptions de chacun des participants.
Il a également très bien su dessiner les caractères divers, de l'écologiste "primaire", ne voyant que la réintroduction de l'ours sans se poser les questions de son adaptation et de l'accueil par les populations. Les avis des uns et des autres ne sont cependant pas toujours aussi tranchés et ce tant parmi les partisans des ours que chez les éleveurs.
On y voit aussi les divergences d'orientation des actions au sein des organismes officiels.
Tout cela est traité avec beaucoup de discernement, d'humanité, de respect de l'individu, d'approches selon les différents points de vue. L'auteur ne prend pas partie, il expose.
En parallèle, s'ajoute un regard sur le siècle passé. L'ours faisait alors partie du milieu et ses prédations faisaient partie de la dureté de cette vie. L'homme se révélait aussi prédateur en enlevant quelques ours pour les utiliser en tant que montreur d'ours ce qui était l'espoir d'une vie un peu meilleure et de quitter ce milieu. L'histoire de ce montreur d'ours s'intercale entre divers chapitres. Certains trouveront que cela arrive sans lien avec le reste. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé cette évocation dispersée. Je trouve même cela habile de la part de l'auteur, on reste toujours en compagnie de l'ours
L'écriture ne cherche nullement à faire dans le pompeux, elle s'avère efficace et agréable.
En conclusion, un excellent roman qui immerge dans le problème de la réintroduction de l'ours ainsi que de celui des éleveurs. En prime, l'auteur sait également très bien nous emmener dans la montagne.
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