Trouver refuge de Christophe Ono-dit-Biot

Trouver refuge de Christophe Ono-dit-Biot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 21 septembre 2023 (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 89 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (43 088ème position).
Visites : 2 838 

Original, distrayant, un peu faisandé.

Trouver refuge raconte une histoire vraiment originale. Sasha et Alex ont voyagé autrefois à la manière des routards, sac au dos, à l’aventure et sans beaucoup d’argent. Mais au cours d’un voyage, Alex s’est rendu coupable d’un crime affreux qui devra toujours resté secret. Cependant, plus tard, quand Alex est devenu Président de la République, son vieux copain menace de tout révéler. Alors il est poursuivi par la garde privée du président et doit trouver refuge.

Je pense qu’il ne faudrait pas en dire plus parce que cette intrigue est vraiment bien troussée. Même le lieu du refuge devrait être découvert par le lecteur. Pourtant il est révélé sur la page 4 de couverture. (On ne le dira jamais assez, il vaut mieux ne pas lire la page 4 de couverture avant d’avoir lu un roman. Surtout si c’est un roman à suspense).

Par ailleurs, pour bien apprécier cette histoire il sera recommandé de laisser son esprit critique en veilleuse. D’abord, les personnages sont tous sympas. Ce sont des post-soixante-huitards partisans du « tout est permis », des gentils bobos bien à la mode d’aujourd’hui ; et ensuite, si leurs aventures sont toujours pleines d’imprévus, elles ne sont jamais vraiment tragiques et frisent souvent l’invraisemblance. Mais c’est sans importance, il convient avant tout d’amuser le lecteur et pour ça, il faut le caresser dans le sens du poil.

Alors, pour l’amuser encore plus, l’auteur étale sa culture sur toutes les pages, au point que ça en devient un peu faisandé. J’ai pensé à ma petite sœur qui disait toujours : « la culture c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ». Mais c’est de la culture amusante. Ça ressemble à la chronique « un peu d’histoire » qu’on lit dans les guides Michelin quand on est en vacances : « c’est en cet endroit qu’Alexandre-le-Grand est descendu de son cheval pour se rincer les pieds ; ou bien : c’est ici que Irène, l’Impératrice de Byzance a dit, après avoir crevé les yeux de son amant, les voyages c’est comme l’amour, c’est bon quand ça commence... etc, etc. ».
Et puis Ono dit Biot tient à nous faire savoir qu’il a tout lu, tout vu, tout entendu. Alors, à chaque coin de phrase il sort des citations de Plutarque et Diogène, de De Gaulle ou de Voltaire…Mais c’est amusant, on s’instruit, et puis on tourne la page et on oublie.

Par ailleurs, j’ai lu qu’il avait été couronné par l’Académie et ça m’a surpris. Il est fréquent de lire sous sa plume des : « il a peur, il inquiète. Ou : bonnes vacances, profite ! Et encore : il allume la lumière... »

Mais ce n’est pas grave, on s’amuse, alors ne boudons pas notre plaisir ! C’est parfois capillotracté, comme on dit aujourd’hui, mais c’est un bon livre de vacances, qu’on peut même lire à la rentrée, pour se remettre de bonne humeur, sans trop d’efforts.

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Et si la France devenait fasciste...

8 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 58 ans) - 19 août 2025

Sacha et Mina fuient Paris et la France avec leur fille Irène, sept ans. Ils fuient le régime fasciste et totalitaire d’Alexandre dit « Papa », pour se réfugier sur l’île du mont Athos en Grèce. Or, seuls les hommes y sont admis. Cependant, Sacha a réussi à obtenir une dérogation pour sa femme et sa fille en faisant appel à un ancien ami moine orthodoxe. Alors que l’embarquement approche, Mina disparaît et envoie un message intimant Sacha d’embarquer avec leur fille.
Sacha est philosophe et travaille pour la télévision et l’écriture de séries ; Mina est professeur d’histoire à l’université. Tous deux ne peuvent plus cacher leur opposition au régime et ils ont reçu des menaces explicites. Ils se sentent désormais épiés, suivis.
Une fois sur l’île, Sacha en profite pour faire l’éducation chrétienne de sa fille. Et il se rappelle de son passé, de son passage sur la montagne trente ans auparavant, alors qu’il était en quête de sens (dans tous les sens du terme).
Pendant ce temps, Mina tente de sauver sa famille...
Ce roman insiste sur la transmission aux enfants, sur leur éducation, la valeur de la culture, de l’esprit critique. Il est d’une actualité criante ! Le régime décrié repose sur les soi-disant valeurs chrétiennes européennes et en profite pour critiquer les migrants, les féministes, l’islam, les LGBT, l’avortement et toute la litanie prônée par les régimes d’extrême droite.
Sacha dit ne pas croire en Dieu, mais il explique la foi dans les détails à sa fille (avec des réponses sortant des sentiers battus) ; cela prend même parfois des tournures que certains pourraient trouver un peu longues.
La fin est un peu simpliste.

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