Spectacle à lire!

Si vous n’avez pas assisté (comme moi) à la dernière tournée de Bedos, vous pourrez lire ici ses sketches écrits, pour certains, avec Nicolas Bedos et Gérard Miller. On retrouve un Bedos au mieux de sa forme qui frappe sur tout ce qui se prend au sérieux, fait force de loi, et qui laisse de côté sa sacro-sainte revue de presse.
On se souvient que dans les années Mitterand il fut un temps, et avec d’autres, bien proche du pouvoir. On suivait avec délectation vers la fin de ces années-là ses passages à 7/7 pour voir jusqu’où il séduirait Anne Sinclair (quel joli nom !), visiblement très cliente de son humour.
Comme tous les grands, Bedos a connu plusieurs périodes... Après s’être cru il n’y pas si longtemps (sa crise de la soixantaine, sans doute) le nombril du monde du rire et retors aux moindre critiques portées à son endroit (il reconnaît d’ailleurs être très susceptible), il semble être revenu à plus de modestie et moins de présence dans les médias.
Force est de reconnaître qu’il a marqué le rire « hexagonal » et fut bien celui qui a ouvert la voie aux Coluche, Desproges (dont il a d’ailleurs parrainé les premiers spectacles) ou encore Bigard et quelques autres.
Marketing oblige, l’éditeur laisse entendre que ces textes seraient inédits, composant des fragments d’une manière d’autobiographie, et spécialement écrits pour cette parution alors que c’est faire bien peu de cas de la sagacité des amateurs de cet artiste.

Petit florilège des meilleures saillies...

Mon Dieu, mon Dieu, si vous existez, délivrez-nous de toutes les religions !

Chevènement ! Maintenant qu’il ne sert plus à rien, faut le piquer, lui ! Ils l’ont pas fini au Val-de-Grâce... Je suis très déçu par la médecine militaire.

Ah ! L’Observateur ! Quelle horreur ! C’est plein de juifs, là-dedans ! C’est plus un canard, c’est un kibboutz !

Pasqua. Avec son accent. Il te rappelle Fernandel dans La vache et le prisonnier. Ah ben Pasqua, il est encore plus fort, il peut jouer les deux. Il a déjà très bien fait a vache pendant des années... Et comme il pue le pétrole et l’argent liquide à plein nez, je sens qu’il pourrait nous faire un excellent prisonnier.

Qui va reconstruire la gauche ? la droite, Ducon. Raffarin et Juppé sont déjà au travail.

Alfred Sirven : avoir une gueule de faux-cul à ce point, c’est de la franchise.

En cas [d’arrivée des Talibans], j’ai acheté un petit tapis de prière, j’ai demandé à mon kiné, paraît que c’est très bon pour les lombaires.

Y a cette histoire géniale qui m’éclate à chaque fois, c’est le frère et la sœur qui couchent ensemble et la sœur dit au frère : - Tu baises mieux que Papa !
Et le frère répond : - Je sais, Maman me l’a déjà dit!

J’ai eu quatre enfants. Chaque fois qu’il y en a un qui s’amène dans sa p’tite layette, je suis en larmes. Je laisse croire à tout le monde que je pleure de joie. Pas du tout. Je me dis :
- Oh ! putain, encore un, le pognon que je vais devoir encore allonger pour çui-là !

Ce triple crétin de Double You Bush, le champion de la peine de mort, qu’il a failli s’appliquer à lui-même avec un bretzel. Dans quel état il était, après ! Vous l’avez pas vu en gros plan à la télé ? Il avait des marques partout... Je savais pas que c’était aussi dangereux, le bretzel.

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  Arrêtez le monde, je veux descendre ! [Texte imprimé] Guy Bedos

  de Bedos, Guy
  le Cherche midi / Le Sens de l'humour
  ISBN : 9782749100982 ; 2,98 € ; 27/03/2003 ; 138 p. ; Broché

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