Certaines ombres rêvent de Véronique Biefnot

Certaines ombres rêvent de Véronique Biefnot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 18 août 2023 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Conte fabuleux

Dans ce texte plein de poésie onirique Véronique Biefnot raconte une très belle histoire d’amour en forme de fable mais peut-être aussi en forme de conte, un conte fabuleux en quelque sorte. Elle y met en scène deux amoureux peu communs : une vieille femme, Joely, un peu sorcière, qui devient jolie jeune fille ou un homme bienveillant en fonction des circonstances et un jeune homme, Elie, qui se déplace dans cette intrigue sous diverses formes animales pour accomplir des missions qui semblent fort diaboliques. La vieille sorcière est l’instigatrice des malveillances commises par l’animal choisi pour exécuter chacune des opération apparemment néfastes à la population.

Joely envoie un chat distraire la femme qui en oublie une casserole sur sa gazinière provoquant ainsi un incendie destructeur qui ravage sa maison. Elle envoie une guêpe dans un car transportant des enfants, celle-ci pique le chauffeur qui propulse le bus dans un ravin. Elle délègue un condor au fond d’un profond ravin afin de se régaler d’un corps proche de la mort, et d’autres actions encore… Un jour pourtant, le jeune homme devenu un gros chien retrouve, grâce à son flaire, la vieille sorcière qui lui explique pourquoi elle a provoqué de telles actions mais les humains les poursuivent et les séparent jusqu’au jour où ils se retrouvent et se libèrent de l’emprise humaine grâce des êtres bienveillants.

Ce texte se compose alternativement des récits d’Elie, l’exécuteurs des œuvres décidées par Joely, qui raconte les aventures auxquelles il participe et des propos de Joely, la narratrice, qui décrit les opérations auxquelles elle soumet Elie et les raisons qui l’amène à décider ses opérations apparemment fort néfastes mais en réalité prévues pour anticiper des catastrophes beaucoup plus destructrices. Une sorte de mission préventive pour épargner de nombreuses vies. Comme dans de nombreux contes, ces textes sont fondés sur la métamorphose des acteurs qui se transforment au gré des circonstances.

Ce texte plein de poésie sensuelle où les odeurs guident les protagonistes en toute circonstance est aussi une profonde réflexion sur le monde et les humains tels qu’ils sont, tels qu’ils se comportent. C‘est aussi, à travers le regard des animaux, comme le fait le chat que Michel Sivadier met en scène dans son roman : « L’être que je suis », une autre façon de voir le monde où « Tout n’est qu’illusion », où « la forme des choses n’est pas tout » comme le souligne si justement Joely.

C’est peut-être aussi une manière de dire qu’il y a d’autres mondes dans l’espace des rêves où ailleurs encore. Et qu’il fallait accepter, comme Elie, « Que je ne maitrisais rien. Que j’étai là pour remplir une mission qui me dépassait, que je voyageais, tout comme toi, d’une vie à l’autre, d’un monde à l’autre, sans comprendre les raisons de ma présence… ». Une véritable leçon de philosophie dans un conte fabuleux et poétique qui dégage un doux parfum d’amour.

Et si tous les humains n’étaient pas tous mauvais ?

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