Je pensai donc je fus de André Stas

Je pensai donc je fus de André Stas

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 11 juillet 2023 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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En hommage à André Stas

Comme ce titre était prémonitoire, « … donc je fus », et effectivement André fut. J’ai reçu cet énorme recueil en forme de livre testamentaire, comme s’il avait voulu vider tous ses tiroirs avant de tirer sa révérence. Il n’a rien gardé, il nous a tout donné, il était généreux André, très généreux. Il s’est envolé vers son ailleurs avant que je puisse ouvrir ce recueil et je n’ai pas voulu le commenter sous le coup de l’émotion pour ne pas sombrer dans une mauvaise complaisance de circonstance. J’ai attendu patiemment que le deuil se fasse car André était devenu un ami de la Toile, des lettres, il m’a fait lire des recueils d’aphorismes parmi les meilleurs que j’ai lus. Celui-ci, je ne l’ai pas lu, il est trop gros, il se déguste à petites doses. Il est destiné à rester sur le coin de mon bureau, j’y puiserai régulièrement un peu de sagesse, beaucoup d’humour et de bon sens mais aussi un peu de causticité critique que nous oublions trop souvent dans notre société de bénis oui oui qui consomme tout ce qu’on lui propose.

Dans cet ouvrage, certains de ses amis les plus proches lui ont adressé un petit texte en forme d’hommage pour se souvenir de qui il était, de tout ce qu’il a apporté aux lettres belges. Pour ma part, j’ai lu et commenté quelques-uns de ses recueils : Le pas sage à l'acte, demain on phrase gratis ! Un second cent de nouvelles pas neuves, Tout est relatif (et tondu), plus quelques ouvrages qu’il a écrits en collaboration avec d’autres comme Eric Dejaeger. Mon hommage à moi restera donc les quelques lignes que j’ai écrits sur ces derniers recueils, je garderai un souvenir ému des échanges provoqués par la publication de ces commentaires.

Cet ouvrage comporte des aphorismes extraits de ces principaux recueils, trop nombreux pour que je les cites tous, je me contenterai donc de puiser un aphorisme au sein de chacun des recueils cités, par l’éditeur, dans ce livre pour montrer l’échantillon le plus large possible de l’immense talent d’André :

« Sourd écrivant une lettre pleine de sous-entendus » (Grenailles errantes).
« Qui ne dit mot parfois consent, quelques fois se sent con » (L’embrouillamaxi).
« Il m’a tellement cassé les pieds qu’on en est venu aux mains » 'Les radis artificiels).
« Quand on vous flanque une pile, tentez au moins de sauver la face. » (Battu hors des sentiers).
« C’est dans sa gueule qu’on prend parfois/ le sens des réalités. » (Les belles prémisses).
« Les anciens amis sont plus à redouter que les ennemis récents. » (Les Bornes reculées).
« Vivre d’humour et de bière fraîche. » (Le décollement de la routine).
« C’est parce que nous avions trop levé le coude que nous avons, ce soir-là, haussé le ton. » (Le pas sage à l’acte).
« On aime que les ides que l’on se fait. » (Demain, on phrase gratis).
« Certains aphorismes sont des sornettes d’alarme. » Les pets de Damoclès)
« Tomber sur un os dans cette chienne de vie. » (A l’art voyure).
« Elle se colle à moi. A-t-elle froid ou est-elle-chaude ? » (Tout est relatif ( et Tondu)).
« Un aphorisme c’est le moins que l’on puisse dire. » (Bref caetera).

Voilà un bel échantillon de l’art d’André, sa dernière publication, son bréviaire, regroupant trente années de créations d’aphorismes, il restera un livre de référence toujours à portée de la main pour y puiser la bonne idée, la belle phrase, le bon mot et un peu de sérénité, un peu de réconfort, un peu de bonne humeur et de bons souvenirs de lecture et d’écriture.

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