Tout Gainsbourg de Bertrand Dicale
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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de Ginzburg à Gainsbarre
Un kilo et demi d’informations réparties sur mille pages : il fallait bien ça pour raconter cet artiste peu banal.
Serge Gainsbourg – Lucien Ginsburg pour l’état civil - était l’homme de tous les contrastes :
Lucide, il se trouvait très laid mais il a pourtant séduit nombre de femmes reconnues notamment pour leur physique agréable.
Se destinant à la peinture, Il dénigrait la chanson populaire, un art mineur à ses yeux, mais lui a pourtant donné certaines de ses plus belles lettres de noblesse.
Version Gainsbarre, il pouvait facilement passer pour un goujat misogyne mais avait en fait un tout petit cœur qui a beaucoup saigné de ses ruptures amoureuses.
Extraordinaire auteur-compositeur, une timidité et un trac maladifs l’ont longtemps empêché d’interpréter ses propres œuvres.
Il ne faut pas chercher beaucoup plus loin l’explication de sa « générosité » envers les interprètes de sa génération auxquel(le)s il a « donné » nombre de chansons marquantes, dont le succès n’a pas toujours été immédiat, tant ses créations avaient un temps d’avance par rapport à leur recevabilité par l’oreille.
Lui qui avait Rimbaud, Verlaine, Prévert ou encore Boris Vian pour modèles a contribué peu ou prou aux carrières de Juliette Gréco, Brigitte Bardot, France Gall, Françoise Hardy, Zizi Jeanmaire, Jacques Dutronc, Alain Chamfort, Julie Clerc, Alain Bashung, Vanessa Paradis, Etienne Daho ou encore sa propre fille Charlotte. Et bien sûr, Jane Birkin, la muse qui lui est à tout jamais associée.
Il aimait flirter avec les limites floues du scandale.
Au travers de ses chansons "Je t’aime, moi non plus" et ses soupirs explicites ou "Aux armes, etcetera..." dont les patriotes français ont plus d’une fois essayé de saboter l’interprétation.
Mais aussi sur les plateaux de télévision par exemple l’épisode du brûlage d’un billet de 500 FF, ou lors de certaines de ses interventions où une diction pâteuse et des propos confus ne laissaient que peu de doutes sur la manière dont il avait tenté de surmonter son trac.
Son addiction à l’alcool et au tabac, trois paquets de Gitane par jour tout de même, auront largement contribué à précipiter sa fin. Une des interprétations de sa chanson "Je suis venu te dire que je m’en vais" fait consensus : il ne s’agirait pas d’une rupture amoureuse comme le texte le laisse penser, mais plutôt l’annonce que la fin est proche. Une fin dont la perspective angoissait l’homme, sans qu’il ne trouve la force de lutter contre ses habitudes létales, notamment parce qu’elles font partie de son personnage.
Un personnage complexe et tourmenté qui a également fait une carrière plus qu’honorable dans le cinéma et dans le tournage de films publicitaires. De tout cela et de beaucoup d’autres choses Bertrand Dicale nous en parle au travers de portraits des gens qui ont compté pour Serge Gainsbourg. Au total, cela donne un tableau très complet de la chanson et du cinéma français de l’ époque 1960-1990, et ses connexions avec ces mêmes domaines au niveau mondial.
Des domaines dans lesquels Bertrand Dicale fait autorité, lui qui est également l’auteur d’ouvrages consacrés à Juliette Gréco, Georges Brassens, Charles Aznavour ou encore Louis de Funès et Jean Yanne.
Un kilo et demi : à ce poids-là, la lecture s’apparente à une activité physique !
Les éditions
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Tout Gainsbourg [Texte imprimé] Bertrand Dicale
de Dicale, Bertrand
Gründ
ISBN : 9782324026775 ; 29,95 € ; 18/02/2021 ; 1024 p. ; Broché
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