L'Homme qui aimait les plantes de Stéphane Piatzszek (Scénario), Benoit Blary (Dessin)

L'Homme qui aimait les plantes de Stéphane Piatzszek (Scénario), Benoit Blary (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Blue Boy, le 18 mai 2023 (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans)
La note : 6 étoiles
Visites : 1 239 

Petite sève

Formé par le biologiste Jean-Marie Pelt, à qui il rend hommage ici, Jacques Fleurentin raconte ses périlleux voyages autour du monde grâce auxquels il bâtit sans relâche le corpus de nos connaissances pharmaceutiques ancestrales et propose une autre vision du soin.

Je m’attendais vraiment à ressentir plus d’enthousiasme pour ce docu-BD qui aborde le sujet de l’ « ethnopharmacologie », la discipline qui s'intéresse aux médecines traditionnelles et aux remèdes constituant les pharmacopées traditionnelles. C’est bien dommage car le sujet est potentiellement passionnant, si l’on considère que les plantes sont à la base de toutes les médecines du monde depuis des millénaires, qu’elles soient traditionnelles, allopathiques, homéopathiques ou alternatives. De plus, comme le précise l’éditeur en résumé, « sur les 250.000 espèces présentes sur la planète, nous n’en connaissons bien qu’un pour cent. »

Le point de départ de ce documentaire est la volonté de la part d’un spécialiste, Jean-Marc Fleurentin, de rendre hommage à son professeur Jean-Marie Pelt. Fleurentin parcourt inlassablement la planète pour tenter de recenser les plantes inconnues pour en prouver le bénéfice scientifique et de protéger les savoirs, la plupart étant transmis oralement. Une tâche très noble, évidemment liée à la question écologique.

Le hic, c’est qu’on ne parvient jamais à s’intéresser complètement au contenu de cet album, du fait peut-être de sa tournure trop disparate. Le choix narratif, qui navigue entre documentaire pédagogique, carnet de route et hommage compassé, est peu convaincant. De plus, on ne sait jamais vraiment qui est qui, l’identification des personnages n’est jamais évidente, et le dessin n’y contribue guère. On a déjà vu pire, bien sûr, mais les visages paraissent inexpressifs, les regards vides et les corps figés. L’aquarelle très ordinaire ne dénote aucun talent particulier (l’utilisation de cette technique n’est pas forcément un gage de qualité) et ne fait que donner une impression de monotonie, qui pour le coup est en accord avec la narration. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est rébarbatif, mais le résultat global est décevant, très brouillon. Peu de beauté se dégage de l’objet, et surtout rien de vraiment marquant, même si on pourra grappiller ça et là quelques informations sur… sur quoi au fait ?

Autant l’avouer, on ressort pour le moins frustré de cette lecture, au regard notamment de la portée du projet évoqué, motivé par des préoccupations très altruistes : sauvegarde des savoirs ancestraux et protection de la biodiversité. Le problème, c’est que la sensation d’ennui qui envahit le lecteur dès l’introduction ne parvient jamais vraiment à s’effacer jusqu’à la fin du livre.

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