La mort est mon métier de Robert Merle
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une étude clinique
Sous forme d'une autobiographie imaginaire, Robert Merle nous raconte la vie du commandant d'un camp de concentration nazi, depuis sa naissance jusqu'à son exécution comme criminel de guerre.
Avec une précision clinique, il démontre comment un homme tout à fait ordinaire peut basculer dans l'abjection la plus totale, poussé par les circonstances.
Il n'a aucune compassion pour son personnage, mais plutôt un curieux sentiment de détachement qui domine l'oeuvre.
Un livre qui date un peu , mais à redécouvrir.
Les éditions
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La Mort est mon métier [Texte imprimé] Robert Merle
de Merle, Robert
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070367894 ; 8,60 € ; 26/04/1976 ; 384 p. ; Poche -
La mort est mon métier de Merle, Robert
de Merle, Robert
Gallimard / folio
ISBN : SANS000000658 ; 26/03/2001 ; 370 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (52)
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Essentiel
Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 10 janvier 2024
La plume de Merle est parfaite, foncez !
Un livre exceptionnel
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 16 octobre 2020
Mais il faut tout de même préciser que le coeur des propos de ce livre figure dans la seconde partie, quand la première occupe plus de la moitié du texte. Cette première moité, certes utile pour comprendre le comportement de Lang/ Hoess, aurait mérité d’être plus concise.
Cet ouvrage reste cependant exceptionnel. Si on ne lit qu’un livre par an, il faut lire celui-ci.
Quand on est du côté des " méchants "
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 5 novembre 2019
Ed. Folio
Bonjour les fous de lectures...
ATTENTION ... LECTURE INDISPENSABLE !!!
Voici une biographie romancée de Rudolf Hoess ( surnommé ici Rudolf Lang), commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale.
Rudolf est un homme banal, issu d'un milieu modeste où règne un père à la sévérité stupéfiante et obnubilé par la religion.
Il sera fonctionnaire parmi tant de fonctionnaires, militaire comme tant d'autres.
Rudolf ne fait qu'une chose: obéir au Reich au point de basculer dans l'atrocité.
Il sera chargé d'organiser le camp de telle sorte que l'extermination soit la plus importante possible... Et il va y arriver !!!!
La fidélité sans failles de Rudolf ( à son père, ses supérieurs hiérarchiques, au Führer) en fera une machine à tuer, un homme complètement déshumanisé.
Voici la vie d'un homme qui, par simple devoir, va devenir un monstre.
Par cette lecture, nous voici du côté des "méchants", de ceux à qui on ne peut pardonner.
Loin de nous l'idée de pardonner ou d'excuser ... mais nous voilà plongés dans le raisonnement de cet homme de devoir qui jusqu'au bout appliquera la devise des SS "Mon honneur s'appelle fidélité"
Robert Merle n'excuse en rien les faits de Rudolf, il constate, décrit le mécanisme implacable de la machinerie du III Reich et donne la voix au bourreau.
Lisez ce livre... et n'oubliez pas :
"Il y a eu sous le Nazisme des centaines, des milliers, de Rudolf Lang, moraux à l’intérieur de l’immoralité, consciencieux sans conscience, petits cadres que leur sérieux et leurs "mérites" portaient aux plus hauts emplois. Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l’impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l’ordre, par respect pour l’Etat. Bref, en homme de devoir : et c’est en cela justement qu’il est monstrueux." (Extrait de la préface)
Edifiant, révulsant, instructif
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 10 avril 2018
Maintenant qu’il est terminé, je peux en faire une critique ! L’intérêt principal du livre est bien sûr qu’il démontre comment fut construit la machinerie infernale du camp d’Auschwitz et son fonctionnement (et celui des autres camps). Cette partie est proprement édifiante et révulsante.
Nous comprenons, du point de vue allemand, l’enchaînement des causes et effets qui ont conduit un homme à concevoir et à édifier ce terrible camp, aboutissement fou de la théorie de la solution finale. De la théorie à la pratique, voilà ce que Robert Merle a su démontrer au travers de la vie romancée de Rudolf Lang, personnage central du livre, tirée de la vie réelle de Rudolf Hoess, le véritable commandant du camp d’Auschwitz.
Ainsi, avec la vie de ce Rudolf Lang, il est décrit comment il a grandi et s’est construit dans le monde qui a été le sien et qui a engendré le système totalitaire nazi dans lequel il a cru se retrouver jusqu’à en faire partie prenante, jusqu’à en devenir un rouage non décisionnaire mais exécutant à un niveau important. Bon soldat, obéissant à tous les ordres qui lui sont donnés en ne les remettant jamais en question, il s’est déshumanisé au point de ne plus percevoir ce qu’il y avait d’inhumain dans le travail qui lui avait été demandé (ordonné plutôt) en tant que commandant du plus important camp de la mort.
Voilà ce que raconte ce livre, qui rien que pour cet aspect, mérite d’être lu. On apprend encore des choses, alors qu’on croyait déjà tout savoir là-dessus. Quant à l’aspect littéraire du livre, je suis moins enthousiaste, la lecture étant gênée par certains passages pas toujours bien clairs. Mais ça reste secondaire et le style plutôt froid semble bien adapté au thème de l’ouvrage et au personnage de Rudolf Lang.
C’est le premier Robert Merle que je lis, et il ne sera sûrement pas le dernier. À suivre.
Opalescente (2)
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 29 octobre 2017
Certes Höß/Lang n'est pas un homme tout à fait ordinaire et il a vécu dans une époque calamiteuse où l'Allemagne humiliée peinait à se relever de sa défaite, certes son père autoritaire et religieux extrémiste aura laissé une empreinte indélébile sur l'esprit du jeune homme, certes Lang aura toujours eu un besoin absolu d'ordre et l'armée lui offrait une "famille" dont jamais il n'aurait remis l'autorité du père/chef en question... Mais cela explique-t-il l'horreur?
On ressort de ce livre avec une multitude de questions dont la plus dérangeante pourrait être sommes-nous tous des monstres en sommeil qu'une période difficile suffirait à réveiller?
Ce livre est un témoignage incroyable et courageux que je recommande à tous.
Rien à ajouter.
Auschwitz, l'insoutenable
Critique de Bebern (, Inscrite le 20 juin 2016, 65 ans) - 8 avril 2017
De son enfance très "spéciale", Robert Lang gardera toute sa vie le sens du "devoir". S'ensuivent alors toutes sortes d'aventures qui le conduiront à mettre en œuvre l'éradication des juifs.
administratif avant tout
Critique de Klod (, Inscrit le 5 février 2017, 58 ans) - 6 février 2017
On retrouve dans de nombreuses administrations ces agents qui obéissent aux ordres , ne connaissent que le règlement et comptent sur les chefs pour assumer. Le héros de Robert Merle possède toutes les qualités d'un bon allemand, ou français, de l'époque : il est courageux, travailleur, patriote, dévoué et intelligent. Mais il est aussi très discipliné et place la hiérarchie au-dessus de tout. Durant son enfance il agit en héros et à la fin de la première guerre mondiale se retrouve sur le carreau. Il est exploité comme militant puis fermier et finit comme chef d'un camp d'extermination, juste par ce qu'il était capable de le faire, mais sans l'avoir vraiment voulu.
Est-il une victime ? Certainement pas, mais son statut est ambigu à la fin du livre et c'est toute la force de Robert Merle de nous faire un peu aimer un tel personnage alors qu'il est évidemment détestable.
Un des meilleurs livres que j'aie lu, que je relis périodiquement ce qui est le signe du chef d'œuvre.
Qu'importe l'uniforme
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 16 septembre 2015
Publié en en 1952, ce livre raconte la vie de Rudolph Hoss (Lang dans le texte). Le style est froid pour un être glacé.
Il était commandant des camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le plus vaste complexe du système concentrationnaire nazi.
Je suis soldat dira-t-il, qu'importe l'uniforme, un soldat zélé, obéissant et sans état d'âme.
Lors de son arrestation, après la guerre, il maintiendra n'avoir été qu'un exécutant. Il se compare à un aviateur qui largue ses bombes sur une ville, se concentrant uniquement sur sa tâche.
L'amour du travail bien fait
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 25 août 2015
Est-il possible vraiment de parvenir à éprouver de l’empathie pour ce genre de personnage ? C’est là tout le défi de Robert Merle : tenter d’expliquer, sans justifier, les mécanismes qui peuvent amener un homme à mettre en place, sous les ordres de ses chefs, un véritable processus industriel de mort programmé. Dans une langue sobre, mais assez froide, comme pour faire écho au caractère glacial du narrateur, il nous livre l’esprit de ce bourreau, obsédé par la soumission aux ordres de ses chefs et à l’amour du travail bien fait.
La narration à la première personne est redoutablement efficace, et terrible, car elle pousse le lecteur, de fait, à faire corps et âme avec Rudolp Hoess, à partager les souffrances de sa vie mais aussi ses joies. Ainsi le pire passage du roman je pense est de devoir partager l’exaltation de Hoess et de ses collaborateurs au moment où ils réussissent à concevoir techniquement les « usines à tuer » de Auschwitz.
D’avoir pendant un temps mêlé mon regard à celui de Hoess, d’avoir même eu pour lui parfois des moments de compassion, je suis ressorti de ce roman relativement mal à l’aise. Robert Merle signe là une œuvre dérangeante, qui interroge sur les racines du mal.
Les racines du mal!
Critique de Manu2793 (Voiron, Inscrit le 15 novembre 2010, 37 ans) - 30 juillet 2015
Vous vous demandez comment des hommes ont put réaliser l'un des actes les plus ignobles de notre histoire. Ces hommes étaient-il juste fous? Comment ont-ils étaient éduqué? Qu'ont-ils vécu pendant et surtout après la première guerre pour perdre à ce point toute trace d'humanité. pour répondre à cette question ce roman nous livrera tous les détails de la vie Rodolf Hoess l'un des grands architectes de la mise en place des camps de concentration. Robert Merle signe là un chef d’œuvre. La vie de Rudolf nous est livrée en toute objectivité sans diabolisation.
La mission
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 25 juin 2015
Sans être trop didactique, l’auteur décrit assez justement la philosophie du corps SS auquel le personnage principal adhère, soit « Mon honneur, c’est ma fidélité », et le choix qui s’est porté sur lui pour être l’instrument de la solution finale.
Le personnage historique qu’a été R. Hoess est, d’après d’autres ouvrages, dont sa propre biographie, très bien décrite. Il s’agissait en effet d’un être vidé de toute humanité et obnubilé par le sens du devoir. A la fin du récit, l’officier américain lui demande s’il aurait été capable de tuer son propre fils s’il en avait reçu l’ordre, à ce quoi il élude la question sans pour autant rejeter cette possibilité.
Ayant récemment lu « Le choix de Sophie », j’estime qu’il n’y a pas photo, et que l’ouvrage de Merle est largement un cran en dessous tant sur le plan du style que de la construction du récit. J’ai aussi quelques difficultés avec des romans qui pour éviter des erreurs historiques donne à l’œuvre la qualité de roman alors qu’ici on est très proche de l’histoire ; l’auteur allant jusqu’à donner le nom d’emprunt que Hoess a lui-même porté lors de sa brève fuite avant son procès.
Tout de même un ouvrage de référence, sans être un grand roman.
Ca fait froid dans le dos
Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 6 juillet 2014
L'auteur dissèque avec précision et froideur le parcours de cet allemand depuis son enfance jusqu'à sa participation on ne peut plus active à la solution finale.
Il montre comment l'engrenage se met en place, basé sur l'honneur de la patrie, les frustrations liées à la première guerre mondiale, le respect scrupuleux du chef et des ordres, et l'absence totale d'humanité.
A lire absolument, pour comprendre comment cela a pu arriver et malheureusement que cela pourra se reproduire.
A noter que l'écriture est simple, claire et efficace, sans fioriture et tout à fait adaptée au sujet traité.
La mort industrialisée
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 28 juin 2013
Au premier abord, on est pris de sympathie pour l'enfance du futur nazi, auprès d'un père chrétien intégriste qui le voue à la carrière religieuse et d'une mère et de sœurs transparentes. On suit avec soulagement son adolescence et son entrée dans le régiment des dragons. Puis l'on devient inquiet lorsque, las du chômage et de la misère qu'il connait lors de son retour en Allemagne, il sympathise avec un groupe politique qui commence à prendre de l'importance, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (ou parti nazi). Car après un séjour en prison et une période de calme, Rudolf est ravi de déposer sa vie, son obéissance et son honneur aux pieds de ses supérieurs, eux qui ont une vue stratégique de l'ensemble des actions demandées à leurs subalternes, eux dont les décisions, quelles qu'elles soient, sont justes et eux qui, enfin, légitiment toutes les conséquences des actions qu'ils auront demandées. Y compris lorsqu’il s’agit de rendre opérationnel et de faire un modèle de rendement du futur camp d’extermination d’Auschwitz.
Robert Merle est un conteur, lui qui mêle dans ce livre, sur le même ton et avec la même précision clinique, des morceaux de vie de famille et d'horreur. Cet ouvrage fait partie des livres qui ne se lâchent pas, que l'on dévore, qui nous obsèdent tant qu'ils ne sont pas finis, et bien après encore. Merle ne nous épargne aucune image, ni la misère des camps, ni les fumées asphyxiantes de la graisse versée sur les corps pour brûler les os, ni les stratégies pour convaincre les juifs d'entrer en bon ordre dans les chambres à gaz. Parce qu'au final, le problème "de la solution finale", c'est l'optimisation du rendement des camps comme celui d'Auschwitz : ce n'est pas de tuer en masse qui est compliqué, mais de savoir quoi faire des corps de façon à tuer encore plus encore plus vite.
Et que tout ce qui est décrit est réel, a eu lieu, dans un passé dont des rescapés nous parlent encore.
Au final, je ne sais pas si je suis convaincue par la thèse de Merle sur la naissance d'un bourreau. Pour moi, l'énigme demeure sur le déroulement qui amène un homme, au choix : à tuer, à torturer ses semblables, à massacrer, à ignorer sa part d'humanité pour mieux nier celle de l'autre. Je ne peux pas croire que tous les nazis étaient des « fous ». Alors, comment se peut-il… ? Ce roman de Merle m'a marquée, en décrivant un parcours possible. Et s'il me laisse toujours aussi démunie face à la folie de certains hommes, il permet au moins d'informer et de faire se poser quelques bonnes questions.
Un grand roman très dérangeant...
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 18 avril 2013
Les leçons à tirer de ce livre sont :
Au premier degré qu'il faut conserver son libre arbitre et son jugement, même face à la pression d'une hiérarchie que l'on pense légitime.
Au second degré, que l'adhésion à tout extrémisme (religieux, politique ou nationaliste) est dangereux puisqu'il conduit à abolir justement tout sens critique.
Bien évidemment, il est "facile" de faire ce genre d'analyse quand on a le recul de l'histoire et que l'on est confortablement installé dans une existence sans grosse difficulté matérielle ou psychologique...
L’industrie productiviste au service de la mort
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 10 avril 2013
Terrifiante car Höss cherche toujours à améliorer ses capacités, non de pas de production mais de destruction. La seule chose qui l’effraie est de ne pas pouvoir supporter le rythme des arrivages et des gazages. Alors, il rationalise et innove toujours plus pour tuer en plus grand nombre, dans le respect catégorique des objectifs fixés par Himmler.
L’industrie est là au service de l’anéantissement de l’homme, ce qui rend cette idée et son exécution d’une froideur terrifiante mais aussi d’une absurdité totale : tout est calculé, pensé, amélioré pour anéantir l’homme, qui, et si l’on se place seulement d’un point de vue économique (perspective toute aussi terrifiante en l’occurrence) est l’outil de production sans lequel l’industrie n’est rien.
Robert Merle produit là un livre glaçant. C’est une période encore proche et donc bien connue de tous, enseignée à l’école et qui regorge de lieux et d’événements mémoriels. Mais je dois reconnaître que jamais jusqu’à présent je n’avais pris à ce point conscience de la folie et la déshumanisation qui ont permis à certaines personnes de se mettre au service de cette entreprise d’une monstruosité inqualifiable.
Le style de Robert Merle y est pour beaucoup : une écriture extrêmement sobre et simple, presque intuitive et non réfléchie, dépourvue de tout jugement personnel, à l’image de Rudolf Höss, personnage déshumanisé, sans conscience et exécutant avec une froideur totale les ordres de sa hiérarchie.
Il y aurait beaucoup à dire mais je m’attarderai seulement sur un seul passage du livre qui illustre à merveille la thématique du rapport à l’autorité, idée présente tout au long du livre (la seule défense de Höss est de dire qu’il ne fait qu’exécuter les ordres). Il s’agit de la 2ème rencontre de Rudolf Höss avec Himmler : ce dernier lui pose les mêmes questions que lors de leur premier entretien, laissant ainsi penser à Höss qu’Himmler ne se souvient pas de lui. Höss en est extrêmement déçu. La conversation continue et d’un coup Himmler, qui a fait semblant de ne pas se souvenir, demande à Höss s’il a réellement pensé qu’il l’avait oublié. Höss le reconnaît et culpabilise d’avoir oser douter, ne serait-ce qu’une seconde de son chef, et Himmler de répéter : en toutes circonstances, jamais, ne jamais douter de son chef.
Je ne souhaite pas atténuer la responsabilité d’Höss qui a commis les pires atrocités, mais je reste persuadé qu’un homme comme lui aurait pu avoir un comportement différent s’il avait vécu avec des personnes différentes ou à une autre époque. Tout le drame a été la capacité et l’efficacité du régime nazi à « trouver » et à se reposer sur ces échelons intermédiaires, sur ces exécutants, intérieurement faibles dépourvus de psychologie et de conscience propre ou même d’esprit critique, la faute pour Höss à une éducation rigide et autoritaire qui a contrarié à l’évidence, le livre le montre bien, le développement d’une personnalité équilibrée.
Rudolf Höss, pas Hess ! (glaçant...)
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 8 octobre 2012
C’est seulement vers la fin que Höss rencontrera pour la première fois des objections, alors que depuis le début de sa nomination à Auschwitz, il ne semble pas réaliser la gravité de ses actes qu’il assume avec un détachement ahurissant. Tout d’abord en la personne de sa femme, horrifiée, qui découvre par hasard la cause de l’horrible puanteur imprégnant le camp, puis de ses interrogateurs américains, juste avant le procès de Nüremberg. Comme eux, le lecteur a besoin de savoir pourquoi il a agi ainsi. Et à chaque fois, la même réponse tenace : « J’ai obéi aux ordres » A Höss qui considère cela comme une fierté et un devoir patriotique, sa femme en fait un simple lâche en lui rétorquant implacablement « Ainsi, voilà la raison qui t’a fait obéir : tu savais que si les choses tournaient mal, tu ne serais pas puni. »
Aux enquêteurs qui lui demandent pourquoi il a agi ainsi, il invoquera les ordres, les ordres, toujours les ordres… Cette mission lui plaisait-elle ? Non évidemment, mais, seulement parce que c’était « ennuyeux »… Höss le dit lui-même, il n’éprouvait rien de particulier pour ses victimes. « Vous êtes complètement déshumanisé » conclut l’américain avec un mélange de pitié et de d’horreur. La question qui s’impose d’elle-même au lecteur une fois refermé le livre : doit-on suivre aveuglément les ordres d’une hiérarchie en abandonnant tout sentiment, tout esprit critique, et quelle en est la limite ? Tout individu sain d’esprit devrait logiquement conclure que oui, désobéir est un devoir quand l’ordre est injuste…
Incontestablement ce livre est un de ceux qui m’ont le plus marqué sur cette période qui continue à nous hanter et le fera pour longtemps encore. Une place largement méritée dans le TOP 20 de CL.
Une théorie sur la naissance du Mal absolu...
Critique de Opalescente (, Inscrite le 8 novembre 2005, 42 ans) - 8 septembre 2012
Certes Höß/Lang n'est pas un homme tout à fait ordinaire et il a vécu dans une époque calamiteuse où l'Allemagne humiliée peinait à se relever de sa défaite, certes son père autoritaire et religieux extrémiste aura laissé une empreinte indélébile sur l'esprit du jeune homme, certes Lang aura toujours eu un besoin absolu d'ordre et l'armée lui offrait une "famille" dont jamais il n'aurait remis l'autorité du père/chef en question... Mais cela explique-t-il l'horreur?
On ressort de ce livre avec une multitude de questions dont la plus dérangeante pourrait être sommes-nous tous des monstres en sommeil qu'une période difficile suffirait à réveiller?
Ce livre est un témoignage incroyable et courageux que je recommande à tous.
déshumanisation
Critique de Kaokao (, Inscrit le 16 juin 2011, 46 ans) - 6 novembre 2011
Comment devient-on commandant du camp d’Auschwitz ?
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 16 octobre 2011
L’ouvrage commence avec l’enfance de R Hess, ce qui donne quelques relents psychanalytiques au roman et se poursuit avec sa carrière, son ascension dans l’appareil SS, son obéissance détachée, son souci maniaque du détail et de l’efficacité. Par étapes, l’inhumanité grignote l’officier jusqu’à en faire le symbole de la barbarie.
R Merle a choisi une écriture froide, analytique, pour rendre la psychologie de son personnage ce qui donne un style un peu pauvre par rapport à ses autres romans.
Si le livre a fait date et a dérangé à l’époque, d’autres ont éclairé depuis la banalité du mal, l’horreur des camps, le basculement du militaire au tortionnaire. Le lecteur de V Grossman, E Wiesel ou P Levi ne fait pas une découverte mais la lecture de La mort est mon métier est une nécessité pour les autres, en particulier les plus jeunes
L'Obéissance avec un grand O
Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 30 septembre 2011
Le seul bémol du livre c'est son écriture qui n'est pas vraiment des plus fluides et agréables, c'est pour cela que je lui mets seulement 3.5.
Une histoire allemande
Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 6 septembre 2011
Un Allemand ordinaire?
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 6 septembre 2011
Bien évidemment Les Bienveillantes est passé par là, et le livre souffre de la comparaison. Cela n'empêche pas que le point de vue subjectif du narrateur dans ce contexte est 1) une innovation remarquable 2) demeure pertinente et, reste très pertinente: on s'approche de la compréhension (ou d'une illusion de compréhension?) , même si bien évidemment les ressorts de la machine exterminatrice restent largement inimaginables pour nous lecteurs du XXIeme siècle.
Une enfance malheureuse, une éducation rigoriste et conditionnée par l'obéissance, la misère et l'influence d'hommes charismatiques et le narrateur n'est plus qu'une machine à organiser l'un des plus grands meurtres de tous les temps...
Ce qui est troublant, c'est que toute une génération d'hommes se trouvera dans ce cas.
un livre marquant
Critique de Oliivia (, Inscrite le 5 mai 2010, 38 ans) - 17 août 2011
bien mieux que les Bienveillantes!
Critique de Anicroche88 (, Inscrite le 1 juin 2011, 56 ans) - 1 juin 2011
Ecrit bien avant le best seller de J Littell, on peut se demander si cet auteur n'a pas trouvé là des idées... Qu'importe!
Dans ce roman qui s'appuie sur des témoignages directs, l'auteur nous décrit un "monstre nazi" ...mais pour comprendre comment il en est arrivé là, on remonte à son enfance, la crise de 1929... et ses débuts dans le parti, avant de voir le zèle avec lequel il conçoit la "solution finale"...
Cet excellent roman permet d'approcher au plus près la barbarie nazie et la bureaucratie extrême de ce régime qui ne laissait rien au hasard, même pas le décompte des "unités" exterminées...
Loin de lui chercher des excuses R. Merle parvient à nous faire comprendre comment on peut arriver à produire de tels hommes...
Un livre pour tous ceux qui pensent qu'il fallait être fou, inhumain, abject, pour sombrer dans une telle idéologie meurtrière... pour découvrir cet autre que l'on rejette et juge sans comprendre...
et le lecteur s'interroge alors aussi sur d'autres criminels de guerre plus récents...
"Vous êtes complètement déshumanisé"
Critique de John (, Inscrit le 2 novembre 2010, 34 ans) - 8 novembre 2010
On cherche à comprendre comment un Allemand "normal" a pu devenir un monstre , perdant petit à petit toute forme d'humanité pour seulement chercher à répondre aux ordres de ses supérieurs , noyant ainsi toute réflexion individuelle qui aurait pu remettre en question ses actions et son devoir de grandeur et d'obéissance à la Nation allemande !
C'est vraiment un excellent livre !
A lire
Critique de Pkoipas (, Inscrit le 5 juillet 2010, 50 ans) - 5 juillet 2010
S'il doit y avoir deux livres inscrits au programme du collège:
La mort est mon métier (Robert Merle)
Si c'est un homme (Primo Levi)
Tout y sera dit, plutôt que de survoler ce sujet que la mémoire collective se doit de garder pour qu'un jour ceci ne se reproduise plus.
Revenons au livre et en particulier à ce personnage Höss:
N'oublions pas Josef Mengele (l'ange de la mort), ce docteur fou, pourquoi n'en entendons-nous pas parler dans ce livre ?
Loin de moi l'idée de critiquer Robert Merle qui nous livre une oeuvre primordiale. Il s'est basé sur les comptes rendus du procès de Nuremberg ainsi que des notes prises par les psychologues, les déclaration d'un seul homme, Rudolf Höss. Ce démon a déclaré ce qu'il voulait bien déclarer, il s'est fait passer pour un innocent décérébré. Pensait-il échapper à la peine de mort lors de son procès en se faisant passer pour une victime de cette médiocre vie qu'il a eu ?
Höss a simplement joué la carte de l'innocent manipulé à cause d'une terrible enfance, juste pour échapper à une fin inévitable, évitant des sujets qui l'auraient encore plus enfoncé. Ne pas citer les atrocités dont il était forcément tenu informé a été sa ligne de défense. Je ne pourrai jamais croire qu'il ignorait ce qui se passait dans le camp qu'il a créé lui même, toute cette machiavélique machine à tuer.
Höss savait tout et n'a rien dit, c'est incontestable.
Une superbe œuvre !!!
Critique de Florian Bouillon (, Inscrit le 30 juin 2010, 32 ans) - 1 juillet 2010
En effet, dans cette œuvre on voit la vie du personnage principal défiler devant nos yeux. "La mort est mon métier" est une biographie romancée de Rudolf Höß (renommé Rudolf Lang dans l'ouvrage). Elle a été écrite par Robert Merle et elle est parue en 1952. Rudolf Höß a était le commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz durant la Seconde Guerre Mondiale.
Ce roman est superbe. L'auteur nous décrit des choses incroyables. Une fois l'œuvre commencée, nous n'avons qu'une envie c'est de la continuer pour savoir ce qui va ce passer. C'est ce que ça m'a fait en tout cas...
Les reproches que je ferais à cette œuvre, c'est le fait que parfois on ne comprend pas quelques phrases, quelques mots. D'ailleurs, on a beau les relire plusieurs fois, ça ne change rien. Puis, il y a aussi la chose qui m'a le plus énervé, il s'agit des répétitions "Ja, Herr Sturmbannführer", ou d'autres "Herr", on les trouve parfois dix fois de suite ! Non, ça c'est vraiment très enquiquinant. Mais à part cela rien de spécial.
Je conseille cette œuvre aux troisièmes (en collège) car dans leur programme d'Histoire, ils voient la Seconde Guerre Mondiale et cette biographie romancée peut les aider à voir plus clair.
Impossible de rester indifférent
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 7 mai 2010
Déçu ... le livre a vieilli
Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans) - 6 novembre 2009
Mais deux choses m'ont bloqué :
- d'abord, le passé du futur Commandant du Läger. Il fut un enfant terrorisé par un père psycho-rigide (pour ne pas dire pire), élevé dans des conditions terribles. Dès lors, cela ouvre une faille béante dans la "Banalité du Mal". Tous les hommes peuvent-ils verser dans l'horreur ... ou seuls ceux ayant subi un traitement préalable (enfance terrible, misère, ...) ? Et cela change beaucoup de choses !
- Ensuite, J. Littell est passé par là avec les "Bienveillantes". Et si le livre de Merle est une gifle, celui de Littell est une "grande claque dans la gueule". Et il démonte de façon beaucoup plus fouillée la machine SS et la solution finale.
Un bémol quand même : le livre a été écrit en 1952, seulement 7 ans après la guerre et à une période où personne ne voulait plus entendre parler de ces histoires ... chapeau bas quand même, Monsieur Merle
différent
Critique de Jiminy (Lyon (ou presque), Inscrite le 14 octobre 2009, 30 ans) - 1 novembre 2009
Mais pourquoi mes chefs ne viennent-ils pas me sauver et assumer ces actes ?
Superbe !
Dans la tête d'un nazi
Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 51 ans) - 9 octobre 2009
Dans la tête d'un nazi, encore que, on n'a pas tous les détails. Une seule chose y règne: les ordres. Pas moyen d'y déroger, de toutes façons, si on s'en éloigne, c'est bibi qui trinque. Pour les sentiments, on repassera. Résultat, on monte des camps et on obéit en essayant d'avoir des idées pour que tout fonctionne au mieux. Les détails ne nous sont pas épargnés, on y apprend des choses, horribles évidemment... Tout ça est fait cliniquement, sans tergiversation, on extermine, on verra après, pour l'instant on obéit aux ordres, seuls ceux-ci comptent. Seul l'obéissance permet d'expliquer l'inexplicable, Robert Merle le fait très bien.
Je voulais une bonne claque, je l'ai eu. J'ai beaucoup aimé ce livre même si j'ai besoin de légèreté maintenant, vite, la fenêtre...
Bien avant les "Bienveillantes" de Littell...
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans) - 4 mars 2009
Ce roman, comme "Les Bienveillantes" (que j'ai presque terminé, mais ça ne m'empêche pas d'avoir trouvé des points communs) les deux personnages ont la même ligne de défense et les deux romans ont vocation de présenter la seconde guerre mondiale du côté "des bourreaux", d'ailleurs Hoess apparait dans le roman de Littell. Disons que "Mort est mon métier" est peut-être un plus accessible que les "Bienveillantes", plus court et moins dur, par contre les deux romans se complètent, Merle se concentre sur Hoess, Littell, lui, décrit les horreurs des Nazis dans leur ensemble (je reviendrai quand j'aurai terminé le roman). A lire.
Logiques de la déshumanisation
Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 22 novembre 2008
Plus que des commentaires, voici quelques passages clés lesquels, à mon sens, permettent de comprendre l’articulation de la vie de Rodolf Hoess. Rétrospectivement, les paroles prononcées donnent le vertige :
A propos de sa découverte de l’armée, dans laquelle il s’est engagé à 16 ans (1916) : “A la caserne, la règle était vraiment parfaite. Le maniement d’armes, surtout m’enchantait. J’aurais voulu que toute la vie pût se décomposer ainsi, acte par acte." (page 73, Gallimard, Collection Folio, Manchecourt, mars 1996).
Lors de son engagement dans la SA (Sturm Abteilung : Sections d’Assaut) en 1922 : “Heil Hitler ! Leurs voix résonnèrent puissamment dans ma poitrine. J’éprouvai un profond sentiment de paix. J’avais trouvé ma route. Elle s’étendait devant moi, droite et claire. Le devoir, à chaque minute de ma vie m’attendait." (page 173).
A sa sortie de prison, après avoir purgé 5 années pour assassinat (vers 1928) : “... je pensais : “je suis libre”... Mes mains vides pendaient à mes côtés, les minutes coulèrent une à une, il n’y avait plus personne pour me dire ce qu’il fallait faire, je m’ennuyais... Au bout d’un moment, je pensai au Parti, et je me sentis heureux.” (page 187).
Lors de son procès (1946), alors qu’il est interrogé par le juge quant à ses crimes (extermination de juifs) : “On m’a choisi à cause de mon talent d’organisateur”. Mais, il n’est plus autant convaincu de ce qu’il a fait car son chef, Himmler, s’est suicidé : “Cela prouve qu’il n’était pas un vrai chef, et s’il n’était pas un vrai chef, il a pu très bien me mentir en me présentant l’extermination des juifs comme nécessaire”... Mais, “je le referais, si on m’en donnait l’ordre”... je n’ai pas à m’occuper de ce que je pense (la question du juge portait sur sa conscience quant à ses crimes). Mon devoir est d’obéir... Je n’ai pas à avoir de remords. L’extermination était peut-être une erreur. Mais ce n’est pas moi qui l’ai ordonnée." (pages 362/363/364).
Quant à ses ressentis : “C’est difficile à expliquer. Au début, j’éprouvais une impression pénible. Puis peu à peu, j’ai perdu toute sensibilité. Je crois que c’était nécessaire : Sans cela, je n’aurais pu continuer. Vous comprenez, je pensais aux juifs en termes d’unités, jamais en termes d’êtres humains. Je me concentrais sur le côté technique de ma tâche... un peu comme un aviateur qui lâche des bombes sur un ville” (le juge argue du fait qu’un aviateur n’a jamais anéanti tout un peuple), et Rudolf Lang répond : “il le ferait, si c’était possible, et si on lui en donnait l’ordre." (pages 362/363/364).
A propos du verdict de son jugement, qui ne le surprend pas : “Il me semblait que ma propre mort ne me concernait pas". (page 370)
Sur la même thématique, à lire : "Les Bienveillantes" de Jonathan Littell
bizarre
Critique de Aurélie165 (namur, Inscrite le 19 août 2007, 33 ans) - 19 août 2007
Un de mes livres préférés
Critique de Mane (Bordeaux, Inscrite le 5 février 2007, 37 ans) - 9 février 2007
On assiste à la transformation d'un Allemand lambda en monstre SS qui, dénué de tout sens critique, ne se rend pas compte de ce qu'il fait. Il fait "juste" son boulot. Que dire de plus? C'est le comble de l'horreur. Le titre est d'ailleurs très bien choisi.
A 14 ans, j'ai pris conscience que les SS n'étaient que des pantins, que le IIIème Reich avait élevé des monstres sans état d'âme. Je reprends ce qu'a dit été un peu plus haut : si nous avions reçu la même éducation qu'eux, que saurions-nous devenus? Certainement la même personne que Hoess. Et, pour moi, c'est ce qui est le plus dur dans ce luvre.
J'avais eu 20/20 à mon devoir.
Poignant
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 16 janvier 2007
Ce qui m'a frappé, c'est à quel point le narrateur (Hoess) a perdu tout sens critique. Pour lui, un bon soldat doit obéir et ne pas réfléchir aux tenants et aux aboutissants des ordres qui lui sont donnés. Un ordre est un ordre et un soldat n'a pas à discuter les ordres d'un supérieur, ni même à réfléchir s'ils sont justes. D'ailleurs, il ne le fera jamais ... il exécutera les ordres ... A un tel point qu'il ne comprendra pas sa responsabilité dans ce massacre. C'est cette obéissance aveugle qui m'a fait le plus froid dans le dos.
Un excellent livre qui permet de réfléchir et qui devrait être lu par le plus grand nombre.
Immuable
Critique de Ketchupy (Bourges, Inscrit le 29 avril 2006, 44 ans) - 25 septembre 2006
Je trouve que Leura l’a bien présentée mais concernant sa dernière phrase, je tiens à préciser que, c’est vrai qu’il date de 1952, mais je pense que le fait qu’il ait été écrit juste après la guerre lui donne encore plus de force. J’espère qu’on ne va pas considérer que c’est un roman qui a vieilli tant il doit demeurer immuable de par son sujet.
De plus, comme d’autres lecteurs l’ont précisé, il est très bien écrit et le titre me semble très bien choisi.
Bouleversant
Critique de Petronie (, Inscrite le 6 mars 2006, 68 ans) - 18 septembre 2006
D'abord, en lisant l'histoire, et puis moi même je me trouvais presque à réfléchir avec le héros à comment bien faire le "travail" A la limite, je comprenais ses problèmes.
C'est un livre fort bien écrit.
Une histoire ignoble, mais bien écrite.
Quel horreur ...
Critique de Ald_bzh (Brest, Inscrite le 11 janvier 2005, 46 ans) - 25 juillet 2006
A l’heure des choix.
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 24 octobre 2005
Que ferions-nous, qu’aurions-nous fait, que ferons-nous si demain, des ordres, une discipline nous amenaient à commettre l’irréparable, l’insoutenable, l’inconcevable ?
R. Merle nous pose la question. Avec ce roman, nous sommes du côté des bourreaux, c’est assez rare pour être souligné, c’est assez rare pour être salué. Il y a un piège : toute la première et longue partie où pas à pas sont posées les conditions quasi analytiques de ce qui de l’adolescent Rudolf fera le bourreau Lang.
Cet enfant, élevé à la dure, porte le poids des péchés et des échecs de son père qui les lui fait payer. Destiné à la prêtrise, il manque d’amour, comme tout son foyer, mais est formaté à l’obéissance absolue, à la règle, à l’oppression. On a détruit chez lui le ressort de la rébellion, celui de la conscience des actes, de la conscience tout court, de la mise en perspective et c’est avec cela qu’il grandit : la peur, la haine, l’obéissance, l’Allemagne, la force…
Il deviendra, par un chemin tortueux et tellement pré-destiné, cet organisateur des camps de concentration, des camps de la mort et du plus célèbre d’entre eux : Auschwitz Birkenau. Pour qui a visité ces camps, comme c’est mon cas, et depuis ma lecture, cette visite me revient, cette horreur aujourd’hui aseptisée en Pologne, prend toute sa forme, toute sa force.
Les ordres…les dernières pages sont plus effrayantes encore que la description du dispositif de destruction industrielle d’enfants, de femmes et d’hommes, de juifs que furent les camps. Il nous arrive parfois même de juger cette organisation comme obligée, innovante…et c’est là l’horreur !
Mais de cette vision psychanalytique de bas étage qui au prie conduirait à l’indulgence au mieux au doute, c’est véritablement la question du choix qui est posé : et nous ?
chérie, mon chef m'a dit qu'il était content de mon travail !
Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 51 ans) - 21 septembre 2005
excusable, non, pas plus que nous qui ne réalisons même plus où on va et pourquoi on y va ... bon c'est pas tout ça mais j'ai du taff. A+
surprenant!
Critique de Sanshü (Strasbourg, Inscrite le 5 janvier 2005, 41 ans) - 21 septembre 2005
Ce livre est vraiment hors du commun, bravo à Robert Merle!
Entsetzen
Critique de Qubitchek (, Inscrite le 11 septembre 2005, 34 ans) - 11 septembre 2005
C'est la première fois que je lis un livre où la shoah est montrée du côté allemand... c'est bouleversant.
Lang (Hoess) n'est qu'un "rouage" comme il le dit, et Merle le montre comme un rouage écervelé, on en est amené à se dire que dans une situation telle, notre réaction n'aurait peut-être pas été différente, dans cet idéal d'ordre et d'obéissance qu'était le III Reich.
C'est une véritable auto-analyse qui suit ce livre.
Dans le même domaine, je peux conseiller un livre de Albert Speer "Au coeur du troisième Reich", l'autobiographie de l'architecte personnel de Hitler.
un livre qui fait réfléchir
Critique de Sughrue (, Inscrite le 31 janvier 2005, 43 ans) - 31 janvier 2005
Merle semble réellement faire l'effort de se baser uniquement sur les faits établis comme ayant réellement eu lieu au cours de la vie d'Hermann Hoess.
ce côté anecdotique et "haché" en épisodes nuit à la 1ère partie du livre même si elle revêt un grand intérêt. l'info est partielle reste a savoir si l'autobiographie de Hoess est plus informative sur sa vie.
la 2ème partie (Hoess travaillant en camp de concentration) est la plus passionnante et la plongée dans la mentalité nazie d'un réel intérêt historique.
c'est un très bon livre qui fait réfléchir.
Leçon à retenir
Critique de Galadriel78 (, Inscrite le 14 août 2004, 37 ans) - 14 août 2004
marquant
Critique de Kim (Limay, Inscrite le 16 juin 2004, 40 ans) - 29 juillet 2004
Il m'a profondément marquée parce que je n'acceptais pas de pouvoir comprendre ce bourreau .
Pour moi un tortionnaire nazi était un monstre incompréhensible .
or là j'ai compris que l'éducation que reçoit un homme est cruciale pour son avenir.
un livre splendide
un livre...............
Critique de Lalaith (, Inscrite le 18 juillet 2004, 38 ans) - 18 juillet 2004
sinon, c'est un livre très touchant et intéressant par le fait qu'il est rare de lire un livre du côté nazi et non du côté déporté. c'est une vision qui permet de mieux"comprendre"cette guerre.
Et si c'était nous?
Critique de Nutella (Rhode-Saint-Genèse, Inscrite le 31 décembre 2000, 44 ans) - 11 janvier 2004
De l'horreur à la compréhension!
Critique de Ondatra (Tours, Inscrite le 8 juillet 2002, 43 ans) - 21 juillet 2002
!!!!!!
Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 2 juin 2002
impressionnant
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 22 octobre 2001
Homme sans âme... homme sans coeur...
Critique de R_daniella (Grace Hollogne, Inscrite le 14 octobre 2001, 45 ans) - 16 octobre 2001
Car quoi. dans sa position, bon nombre d'entre nous aurait fait pareille.
Vous ne me croyez pas ? Lisez donc ce livre, et réfléchissez y… C'est dur à croire avec nos connaissances actuelles. et pourtant…
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