The Brave de Gregory Mcdonald
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Bouleversant et révoltant...
Il faut du courage pour terminer ce roman. Et pourtant, c'est un livre magnifique qu’a écrit Gregory McDonald.
Au travers de ses pages, il a donné un visage digne et bouleversant à la misère de l’homme.
Rafael est alcoolique, sans le sous et analphabète. Il ne comprend pas grand chose à la vie, exister est une chose qui lui est tombé dessus sans qu’il n'ait jamais rien demandé. Tout ce qu'il sait, c’est qu'il vit à Morgantown, un bidonville situé à même une décharge, qu’il a une femme et trois enfants à nourrir et qu’il est incapable de s’occuper d’eux. Au fond, sa vie ne vaut pas plus qu'un grain de sable et la seule solution pour oublier ses souffrances est de boire. Mais même ça, il ne peut le faire correctement : comment se saouler quand on ne possède pas un centime ? ? Pourtant, Rafael a enfin trouvé un nouveau boulot : il est engagé pour un premier rôle dans un snuff movie. Sa vie contre 30 000 dollars. Souffrir une heure plutôt que supporter tout le reste pendant des années. Il n'a que 21 ans et plus que trois jours à vivre…
The Brave est un roman qui vous donne envie de crier. Injuste, révoltant et pourtant, il se lit d’une traite. Peut-être est-ce mieux comme ça, au fond, il se pourrait qu’on évite d'en reprendre la lecture.
Ce livre désespérément tragique est le symbole du parfait sacrifice, du don total de soi par amour. Il nous brûle intérieurement.
Ce roman est pourtant écrit avec une extrême pudeur et vous n’y trouverez pas de violence gratuite. L’auteur a même pris la peine de prévenir le lecteur des passages éprouvants, lui proposant de les éviter en cas d'une trop grande sensibilité.
Ce livre est littéralement magnifique. J'en suis ressortie pantelante, abasourdie. J'ai envie de dire : lisez-le ! Mais je vous laisse à votre sensibilité et n’ai qu’une chose à ajouter : c’est un « terrible » chef-d'œuvre.
Les éditions
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The Brave de Gregory Mcdonald
de Mcdonald, Gregory
Fleuve noir
ISBN : 9782265063600 ; 5,95 € ; 09/05/1997 ; 191 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (13)
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on n'en sort pas indemne....
Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 29 octobre 2010
Alors oui on parle d'une Amérique glauque, des laissés pour compte etc... mais pour moi ce n'est pas une question d'Amérique, une telle histoire pouvant arriver n'importe où. Pour moi il s'agit de l'amour d'un père pour ses enfants, d'un homme pour sa femme, un homme capable de tout et même du pire pour subvenir aux besoins financiers de ceux qu'il aime.
En tant que père de famille je me suis mis dans la peau du personnage. Serais-je capable de faire quelque chose comme ça? probablement pas car trop d'horreurs à subir. Mais voilà, cet homme est au bout du bout, il ne peut rien faire d'autre pour nourrir les siens, n'arrive pas à trouver du travail, ne peut pas prendre d'assurance-vie, il est obligé de voir sa famille, ses enfants en bas âge! se nourrir dans une décharge publique alors voilà il se sacrifie, corps et âme pour leur bonheur. C'est un magnifique geste de la part de cet homme qui pourtant mourrait d'envie de voir grandir ses 3 enfants.
On est également confrontés à l'univers cru, glauquissime des snuff movie (un peu comme dans 8mm avec Nicolas Cage) et on se dit que bon sang, il y a de sacrés malades pour vouloir regarder ce genre de films et même payer pour..... La sauvagerie, le voyeurisme va trop loin, la réalité dépasse souvent la fiction.
Au final, je ne sais pas si je peux dire que j'ai "bien aimé" ce livre car ce n'est pas un terme adéquat mais j'ai trouvé l'écriture simple, fluide et le thème gênant mais une bonne littérature n'est-elle pas gênante? Donc voilà, je le conseille vivement à ceux qui ont le coeur bien accroché car au-delà de la violence physique, palpable tout au long du livre c'est plutôt la violence psychologique que j'en retiendrai.
Un chapitre 3 qui reste en tête tout le livre
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 7 mars 2009
J'en suis ressorti pantelant et haletant.
A lire!
G l a u q u e
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 26 juillet 2008
Pour ce qui est de l’histoire, je dois dire toutefois que je suis un peu mitigée. En fait, le titre résume assez bien ces quelque 190 pages… On assiste aux trois derniers jours de Rafael, très imagés et toujours très glauques, mais sans grande surprise. Peut-être qu’on aurait pu aller un peu plus loin… Mais peut-être que ça aurait aussi diminué l’impact ressenti au terme de la lecture.
C’est un livre à ne pas manquer… Peu importe si vous aimez ou non, vous ne pourrez pas rester indifférent!
Personnellement, j'ai bien aimé
Critique de Marc Florian (, Inscrit le 9 mai 2007, 55 ans) - 2 juillet 2007
Pour 30.000 dollars, Rafael signe un contrat en vertu duquel il sera la funeste vedette d'un horrible 'snuff movie'. Il reçoit une maigre avance de 250 dollars et doit revenir jeudi pour jouer le dernier rôle de sa vie. Après l'estocade, le solde sera versé sur un compte dont pourra bénéficier sa famille. Nous assistons à ses quatre derniers jours.
Petit bémol : au début du livre, l'auteur nous avertit que le chapitre trois est assez insoutenable. Comme le livre est divisé en sections classées par lettres, je pensais que le chapitre '3' viendrait à la fin. J'ai été assez frustré car ce chapitre (en fait, la section 'c') n'est que le compte-rendu, par le producteur, de ce qui se passera (il avertit Rafael au préalable, afin qu'il sache à quoi il s'engage). N'imaginez donc pas que vous allez voir le personnage confronté à ses bourreaux. Je pense qu'il faut le signaler, car les romans de Maxime Chattam, par exemple, sont bien plus durs. Je crois néanmoins qu'ils sont moins profonds car vous fermerez ce roman en portant la main à la bouche de stupeur et d'indignation, avec une pensée pour ce pauvre homme que la vie aura malmené jusqu'à la fin.
En conclusion, je dirais que Rafael, derniers jours est un roman poignant sur la misère et les extrémités auxquelles certains sont prêts pour en faire sortir ceux qu'ils aiment, une réflexion sur ce que l'âme humaine peut avoir de pire et de meilleur.
Destin christique
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 16 février 2007
C'est avec intérêt que je me suis plongé dans le livre, pensant que la dimension psychologiques des individus serait mise en exergue.
Petit livre sympa, de lecture facile, voir même un peu trop facile.
La vie se déroule trop simplement. Des pauvres nécessiteux, une ribambelle de mioches aux basques, et tout l'amour du monde en plus d'une bonne dose de naïveté.
Le décor est bien planté, un bidonville au bord de l'autoroute, la chaleur, la crasse.
Les personnages sont une suite de caricatures. Le producteur adipeux et libidineux. L'indien ou supposé tel, ataviquement destiné à vivre malheureux. Des flics bornés, des vigiles agressifs, un prêtre alcoolique qui roule en buick etc ...
En fait le livre m'a laissé la même impression que le film, un goût d'inachevé. L'auteur a une bonne idée mais il rate le coche.
Un livre dont j'attendais beaucoup, mais que je conseillerai pas et dont j'oublierai le texte, mais pas l'idée originale qui méritait mieux.
à couper le souffle!!!
Critique de Antic 80 (, Inscrit le 28 août 2006, 59 ans) - 7 septembre 2006
Bien sûr l'histoire est singulière et on se prend à espérer jusque la dernière ligne que ce pauvre Rafael pourra s'en sortir sans y laisser sa peau; mais outre, l'histoire en elle même c'est le style de Gregory Mc Donald qui fait que l'on prend ce livre en pleine poire!!! C'est un roman coup de poing que l'on ne peut pas lâcher avant de l'avoir terminé!!!
le cauchemar américain
Critique de Teacher (Pulnoy, Inscrit le 4 juillet 2002, 58 ans) - 3 juillet 2006
Pas plus le producteur du snuff movie que Rafael lui même , la victime ne sont montrés du doigt ou plaints : l'auteur se contente d'un constat , sans jugement moral mais empreint d'empathie. Comment un homme de 21 ans, père de famille et marié, peut-il accepter de jouer dans un snuff movie pour 30 000 dollars sachant très bien qu'il va endurer des tortures insupportables et mourir à la fin? Voilà le postulat de départ qui paraît aberrant mais qui finalement , au fur et à mesure de la lecture fonctionne. Non seulement sa misère matérielle explique cela, mais aussi son alcoolisme, son inconscience, sa déficience et par delà , tout le fonctionnement de la société américaine de consommation et du spectacle.
Ce livre montre les distorsions dans les valeurs que crée la société de consommation
Mais derrière cette misère se cache l'humanité que le reste de la société refuse de voir et dans les décharges se cache aussi une forme de poésie.
Un livre qui, dans un premier temps, choque mais qui au total bouleverse et pose un grand nombre de questions sur notre façon de considérer l'autre, celui qui nous inquiète, qui nous fait peur. Un livre qui change notre regard.
Un goût amer...
Critique de Valeriane (Seraing, Inscrite le 16 novembre 2005, 45 ans) - 22 juin 2006
Rafael est alcoolique et analphabète. Il vit aux abords d'une décharge, à Morgantown, avec sa femme, ses trois enfants et une petite communauté de rejettés sociaux.
Rafael vient de vendre sa vie pour un snuff movie. Il avait toujours cru que son existence ne valait rien, mais ce sacrifice va rapporter gros à ses survivants.
Malgré la violence des propos tenus par le réalisateurs par rapport au déroulement de la scène du film, Rafael n'a pas fait demi-tour. Il veut le meilleur pour sa famille, car il sait qu'ils peuvent s'en sortir. Il leur manque juste un peu d'argent pour s'intégrer à cette société qui ne veut pas d'eux.
Les mots de l'auteur sont durs quand il décrit le snuff movie, mais le récit est encore plus dur. Les conditions de vie de cette "communauté" sont inconcevables et pourtant elles existent vraiment. Le mot espoir ne fait plus partie du vocabulaire de la plupart d'entre eux, excepté pour Rafael depuis qu'il a "signé" le fameux contrat. Le seul refuge, c'est l'alcool. Cet ami qui panse les blessures (au propre comme au figuré) et qui aide à surmonter la souffrance d'une vie sans avenir.
Ce qui m'a le plus dégoûté dans cette histoire, c'est la facilité avec laquelle le gros réalisateurs s'est joué de ce pauvre type. Il le vole sans scrupule. Lui promet un avenir doré pour ses proches... et Rafael est le seul à ne pas se rendre compte de la supercherie. Il est honnête et pense faire une bonne affaire. Il pense mener la danse lors de la négociation alors qu'il n'est qu'un pion.
Et pourtant le bonheur n'est pas loin. On sent toute l'émotion de cet homme lorsque pour une fois dans sa vie, il va pouvoir offrir des cadeaux à ses proches.
Le regard que la société porte sur ces démunis fait froid dans le dos.
Un roman qui fait réfléchir.
oooooh que non !!
Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 51 ans) - 17 mai 2006
Presque belle cette misère ! c'est sûrement pourquoi quand on croise la vraie, on s'en écarte vite ! la vraie, elle est bêtement plus agressive. On aimerait tous tendre la main à quelqu'un de pauvre, qui n'a plus rien, perdu, isolé ... lire ce livre reste un bon moyen de le faire, sans les odeurs d'alcool et de crasse, y a des limites quand même !
BIEN... MAIS? NON!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 4 septembre 2005
Le livre n'est qu'une longue, très longue suite de descriptions de la vie et de la misère du héros... OK mais à la fin trop c'est trop ça lasse et ça tourne à l'ennui...
Bien sûr la description de la misère, du héros comporte de très belles pages, mais il n'y a que ça et dans tout le livre!
Bien sûr le héros du livre est un alcoolique, et un analphabète, de là à ne pas se faire payer d'avance l'argent pour lequel on donne sa vie, et de croire qu'une simple feuille de papier, vous oblige à payer de l'argent... il faut être fou...
Le fameux "fumeux" chapitre trois, n'est qu'une banalisation de la violence où on voit un homme, en écouter un autre lui dire comment il va mourir à petit feu.. en se faisant découper, en lui arrachant les orteils et les yeux... le tout en lui disant qu'il ne doit pas hésiter à vomir et à montrer à la caméra qu'il souffre... qui serait assez stupide pour accepter d'écouter des discours comme cela? Même pas un pauvre alcoolique analphabète...
Non désolé on n'y croit pas une seconde... et puis qu'a-t-il de si terrible ce chapitre? On voit pire tous les soirs au JT...
Enfin, quand on sait que l'on va mourir à petit feu, et dans d'horribles souffrances, découpé en morceaux, même que l'on est alcoolo, et sans aucun espoir et que l'on veut offrir de l'espoir aux siens... croyez-vous vraiment que l'on y va à l'heure pile et sans se poser aucune question... non mais il ne faut pas exagérer la stupidité des gens quand même...
Rien à faire je n'aie pas accroché... désolé!
J'aurais aimé le lire....
Critique de Clop (, Inscrite le 15 juillet 2005, 40 ans) - 18 août 2005
Comme un taureau dans l'arène...
Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 51 ans) - 1 août 2005
A la base, une oeuvre qui fait l'unanimité me sera toujours suspecte mais le sujet du livre m'a semblé suffisamment tentant pour débourser quelques euros.
Rafael est illettré, alcoolique, père de famille, marié, sans travail, sans avenir. Sans espoir.
Du moins jusqu'à ce qu'une opportunité très spéciale s'offre à lui et lui donne une autre vision de sa vie de merde. Un snuff movie.
Pour les ignorants, un snuff movie classique est souvent un viol REEL filmé en direct et vendu tel quel. Mais là, ce qu'on offre à Rafael va beaucoup plus loin.
C'est sa vie qui va finir sous les cameras...
L'auteur le précise lui-même, le chapitre 3, qui décrit le scénario du film, peut être lu mais cela n'est pas une obligation car ce chapitre est un sommet de cruauté humaine.
Cependant, le propos n'est pas là. ll ne s'agit pas de voyeurisme vulgaire et inutile ou de morbidité. Ce chapitre n'est que le début de la fin car il offre, au-delà de l'horreur qu'il suscite, une vie enfin digne à Rafael.
L'auteur, Grégory Mc Donald, en permettant à un perdu social de prendre une forme de revanche sur la fatalité, donne à Rafael une figure d'homme ABSOLUMENT libre. Un don qu'aucune fortune de peut acheter.
Rafael peut désormais se libérer de toute contingence car il sait ce que tous nous ignorons: le moment de sa mort.
Le style est direct mais pas violent, simple. Les mots s'enchainent sans fioriture, sans atermoiement inutile. Il y a de la dignité dans le propos et dans son énoncé.
Le roman, malgré son inspiration bien loin des considérations hollywoodiennes, se termine un peu comme un film américain: on en ressort avec un sentiment partagé entre la joie et la tristesse ou plutôt avec la joie qui surpasse la tristesse envers et contre tout.
Pas un chef d'oeuvre mais une oeuvre à part.
un des chapitres les plus trash que j'aie jamais lu
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 4 août 2001
L'approche de la mort le rend très lucide et la vision qu'il a de sa vie parmi les siens au milieu de la décharge est à la fois triste et pleine d'espoir. Il part en laissant l'idée que peut-être plus tard, grâce à son sacrifice tout le monde pourra s'en sortir... fol espoir...
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