L'amour en héritage

Adèle a un rendez-vous important pour la suite de son nouveau projet, elle rencontre Victor, un homme d’affaire qui pourrait l’assister dans le montage et le financement de celui-ci. Tout en exposant son plan d’action, elle aperçoit la cheville de son interlocuteur, un morceau de chair blanche entre le bas du pantalon et la socquette, un morceau de chair qui la fascine, elle ne peut le quitter des yeux, elle est troublée, elle oublie son téléphone, elle revient dans le bureau pour le reprendre sous le sourire de Victor qui lui propose un « à bientôt ».

Elle part pour Marrakech où elle espère oublier Victor mais partout elle le retrouve avec son morceau de cheville visible. Un jour, pourtant, une suite de coïncidences met Adèle en relation avec Jean, un acteur connu qui la séduit, elle tombe amoureuse en espérant oublier Victor dans les bras de son nouvel amant. Son amie Sophie la rejoint, elle veut quitter définitivement Paul l’homme qui la fait trop souffrir depuis trop longtemps, elle veut dire stop définitivement. Elle trouve en son Tigre l’énergie qui lui permet de rompre.

A l’approche de la cinquantaine, ces deux femmes pensent qu’elles peuvent encore aimer et être aimées : Adèle hésite entre Victor et Jean, Sophie en oubliant Paul avec le Tigre fougueux qui l’emporte loin dans son ciel. « Les coups de foudre sont comme des orages qui sont là pour nous guider sur notre chemin de vie ». Elles ont connu tellement de déboires et de déconvenues avec des hommes faibles ou inintéressants qu’elle se jettent sans retenues dans ces nouvelles aventures. Mais Adèle apprend que sa mère est décédée, la mère qu’elle a abandonnée, la mère que le père a quittée, la mère qui lui susurre à l’oreille qu’il ne faut pas toujours commettre les mêmes erreurs. Elle explore la maison qu’elle lui a transmise, elle y découvre des photos, des lettres, des objets qui lui montrent une autre version de son passé, des témoignages d’erreurs qu’il ne conviendrait de ne pas reproduire.

Ces histoires ressemblent étrangement à celles qu’on peut lire dans les magazines évoquant les problèmes de couples qui se font, se défont, parfois se refont ou d’autres fois se défont définitivement. Dans ces situations, les coïncidences et le hasard ne sont que rarement des facteurs décisifs, notre patrimoine affectif, sentimental, sensuel, … est porteur d’éléments plus déterminants dans nos choix de vie. Adèle l’a peut-être compris, elle pense avant tout à sa mère…. Ce roman est construit sur des synchronicités, des coïncidences qui n’en sont pas réellement, des rencontres qui apparaissent prévisibles seulement à la fin du livre. L’amour n’est pas une denrée impérissable, il faut le vivre le temps qu’il dure et ne pas s’acharner à le faire durer trop longtemps.

Valérie Fauchet ne voit pas les choses comme tout le monde, « elle voit des choses qu’on ne voit pas… ». Elle a déjà écrit des livres, du théâtre et surtout des chansons. Elle croit en la transmission transgénérationnelle des émotions, elle est une adepte de la psychogénéalogie, cette discipline qui considère les dispositions émotionnelles dont hérite génétiquement.

• 

  La Vie est une Affaire personnelle... La Cheville

  de Fauchet, Valérie Rafécas-Poeydemenge, Marjorie (Préfacier)
  les Éd. Ipanema
  ISBN : 9782364783492 ; 17,00 € ; 29/09/2022 ; 192 p. ; Broché

  Go Amazon