La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette

La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Rachel, le 4 novembre 2004 (grenoble, Inscrite le 31 octobre 2004, 46 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 23 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (693ème position).
Visites : 18 609  (depuis Novembre 2007)

sublime !

A la cour du roi Henri II, une toute jeune femme fait un mariage arrangé avec le Prince de Clèves, tout aussi jeune et inexpérimenté qu'elle mais passionnément amoureux d'elle. Fraîchement mariée donc, elle s'éprend d'un homme mûr de la cour : M. de Nemours. Passion partagée par ce dernier, séducteur notoire.
Et voilà que commence une lutte intérieure de tous les instants entre son attachement sincère à son mari, sa conscience morale et son amour pour cet homme.
Elle ne cédera jamais à cette passion et va même jusqu'à l'avouer à son mari pour tenter en vain de s'en protéger ; cet aveu tuera ce dernier.Une fois veuve, elle a la possibilité d'épouser Nemours en toute bienséance mais elle se refuse à lui, pleine de culpabilité. De plus, elle sait que s'il l'aime encore c'est justement parce qu'elle s'est toujours refusée à lui ("les obstacles ont fait votre constance") et que si elle l'épousait, cet amour s'étiolerait. Elle se retire alors de la cour et meurt recluse dans un couvent.

Une histoire superbe où s'opposent passion, par définition involontaire et éphémère, et mariage symbole de stabilité et de solidité.
Cette femme apparaît paradoxale et pourtant on tourne la dernière page du livre en se disant qu'elle avait tout compris.....

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Entre passion et raison, entre Nemours et le prince de Clèves.

9 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 29 avril 2020

Mlle de Chartres est présentée comme une jeune femme très belle et vertueuse. Sa mère lui a enseigné des valeurs et des principes, l'a mise en garde sur le monde de la cour et est un peu sa directrice de conscience. C'est elle qui lui conseille d'épouser M. de Clèves, un homme qui est vraiment tombé amoureux de la jeune femme. Cet amour n'est pas réciproque mais elle a du respect pour lui. Ils formeront un couple respectable. Un jour, elle croisera M. de Nemours et rien ne sera plus jamais pareil. Cet homme est réputé pour être un séducteur, mais il tombe amoureux de cette jeune femme. Elle ne lui est pas insensible, mais possède une morale qui l'empêche de céder impulsivement à la passion.

Ce roman renvoie à un idéal, Nemours et le princesse de Clèves sont présentés comme des êtres beaux, bien éduqués avec des valeurs morales. La princesse est idéalisée et incarne un modèle. Comme certaines héroïnes tragiques, elle est face à un dilemme, qui la tiraille, elle est partagée entre la raison et la passion : soit elle cède à Nemours, vit son amour et fait un affront à son époux, soit elle résiste à Nemours, sauve la morale et sa réputation, mais ne connaîtra pas le véritable amour. Quel que soit son choix elle fera un sacrifice. Ce roman d'analyse permet au lecteur de suivre les questionnements, les hésitations et les envies de ce personnage féminin. En cela, il est moderne. La dimension psychologique nous permet d'entrer dans les réflexions de ce personnage féminin presque parfait.

Mme de La Fayette fait aussi une peinture juste et peu séduisante de la cour. Tout se joue en société. Durant les bals, on s'observe, on se critique, on cherche à savoir quelles sont les nouvelles personnalités à intégrer les sphères royales. Ces individus sont aux antipodes de la morale de la princesse de Clèves. Ils sont infidèles et manipulateurs. Certains accumulent même plusieurs amants ou maîtresses. Le Vidame de Chartres, oncle de la princesse, est loin d'être un modèle de vertu et n'hésite pas à demander à Nemours un service audacieux. En apparence, la société paraît morale et respectable, mais derrière le vernis elle n'a rien de grand.

Cette relation amoureuse peut sembler datée car elle correspond à des valeurs que nous n'avons sans doute plus. Il est pourtant question de passion, de désir même 'sil n'est pas abordé d'une façon explicite. Dans une scène clé du roman, Nemours observe la princesse dans son pavillon, il est donc en position de voyeur. Cette scène a une certaine charge sensuelle tout en restant évidemment classique et bienséante. Le roman n'est pas tiède. Certaines réactions sont brutales et la douleur peut être intense à cause de l'amour.

J'avais découvert ce roman à l'adolescence et il m'avait ennuyé à mourir. Adulte, ce roman est perçu différemment et il reste beau et tragique. Il est intéressant de voir aussi comment un individu ne peut pas répondre totalement à ses désirs à cause de la morale et du regard de la société. L'emprise de la cour sur l'individu interroge et remet en question notre liberté, comme si nous ne pouvions pas façonner pleinement notre identité.

Au coeur de la cour

8 étoiles

Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 9 septembre 2018

Ce récit a été avant tout pour moi un formidable témoignage de la vie à la cour. Historiquement c'est un petit bijou, autant les descriptions que le langage. L'histoire n'est pas d'une originalité folle, mais est très bien écrite et va au fond des choses. A lire, pour les amateurs du genre.

Merci Monsieur le Président.

9 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 29 juillet 2018

Je ne connaissais pas du tout ce livre, peut-être en avais-je vaguement entendu le titre mais vraiment rien de plus.
Et puis il y a eu le président Sarkozy qui évoquait le sadisme de celui qui avait pu mettre ce roman au registre du concours administratif, que cela n'intéressait pas une guichetière et que son avis sur le livre serait un sacré spectacle !
Je m'étais toujours promis de le lire, d'une part pour savoir de quoi il en est et piqué au vif par Sarkozy et sa morgue à l'égard des guichetiers.
Je l'en remercie.
Ni une ni deux, téléchargement sur la liseuse et go pour la lecture de vacances.
Evidemment des spécialistes ont déjà disséqué mille fois l'ouvrage et l'ont analysé.
Pour mon humble part, j'en retiens un style merveilleux, une langue superbe, une psychologie fouillée des personnages. A mon sens il faut le lire pour ce qu'il est, un objet de polémique présidentielle, un ouvrage essentiel de la littérature française duquel découleront plein d'autres ouvrages du genre.
Mme de La Fayette a ouvert la voie royalement.
A aucun moment je ne me suis lassé de la lecture. Mon rêve le plus fou, voir une guichetière lire ce livre ce qui ferait un sacré pied de nez au petit Nicolas.

Je me suis ennuyée!

5 étoiles

Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 24 août 2016

J'aime les classiques pourtant, mais celui-là m'a profondément ennuyée, même si l'écriture est belle et agréable à lire. Cette princesse de Clèves est vraiment une femme qui a du mal à se laisser aller et qui respecte les conventions jusqu'au bout. J'ai compris en le relisant pourquoi, ado, je l'avais détesté. Ca manque vraiment d'action. Je préfère les romans du XIXème.

mon roman préféré

10 étoiles

Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 1 janvier 2015

J'ai une admiration particulière pour "La Princesse de Clèves", qui est le roman que j'ai le plus souvent lu (quatre fois intégralement, et souvent je me replonge dedans pour en lire des passages). J'ai bien entendu vu aussi le film avec Marina Vlady (avec un seul regret, c'est qu'il n'ait pas été réalisé par Jean Cocteau) et assisté il y a quelques années à Poitiers à une représentation théâtrale où un acteur seul, en costume d'époque, disait (par cœur) de très larges extraits de ce fabuleux roman. Je comprends toutefois qu'il faut faire aujourd'hui un effort pour lire le texte, la prose du XVIIème siècle, pourtant très belle, n'étant plus à la portée du premier venu. Mais qui a dit qu'il fallait s'abaisser, en lecture ? Je crois au contraire que seules les œuvres artistiques fortes font des "âmes fortes", pour reprendre la belle expression de Giono (et un autre roman que je recommande).
J'en rappelle rapidement l'argument : au temps d'Henri II, Mlle de Chartres épouse (mariage arrangé) le prince de Clèves, beaucoup plus âgé qu'elle. Mais elle est irrésistiblement attirée par le duc de Nemours, le grand séducteur de la cour, qui tombe amoureux d'elle aussi. Elle avoue cette attirance à son mari, et ce dernier meurt de maladie due à la jalousie et à la douleur. La princesse de Clèves, maintenant libre, pourrait aimer le duc, mais elle renonce à se donner à lui, se sentant coupable malgré tout. Il ne se passe donc pas grand-chose, sinon la naissance d'un amour, et l'impossibilité de l'assumer pour des raisons principalement morales. On n'est pas au XXIème siècle ! Mais ce thème du renoncement est développé avec une délicatesse égale à celle de Racine dans "Bérénice" (où les raisons sont différentes).

Elle le tut, il le sut

10 étoiles

Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 30 ans) - 25 avril 2013

Félicité. J'ai tellement aimé lire ce livre. C'est comme un bain dans un monde qui pourrait être trop sucré, s'il n'y avait ce fond de conventions et ces luttes de pouvoir à l'arrière plan. Un bain dans la langue du XVIIème siècle surtout, préciosité et entricotements dans la révélation des sentiments (euh, mon français est moins convaincant). Tout le livre on espère qu'elle cèdera, qu'elle faillira pour qu'ils puissent "être heureux et avoir beaucoup d'enfants". Ne seront-ils jamais amants que de loin? Amants de coeur, séparés par la noble morale de la Princesse? Elle qui combat ses penchants avec tenacité, une miette d'orgueil et beaucoup de bonne volonté. S'isole, se rend malade, se trouble, s'avoue... Ne s'avoue jamais vaincue.

Je n'ai pas vu grand chose de cul-cul (au sens mièvre, pas de sous entendus sur les moeurs frivoles!) dans ce roman, tout se joue dans ce qui est dit et ce qui est tenu secret, dans ce qu'on projette sur l'autre et ce qu'il renvoit. Beau jeu, grand livre.

Variation de Tristan & Yseult.

4 étoiles

Critique de R. Knight (, Inscrite le 18 janvier 2012, 29 ans) - 1 mai 2012

Je comprends parfaitement les autres critiques qui sont emplies de vérité au sujet de ce roman culte, seulement, il m'est impossible de donner une note supérieure à La Princesse de Clèves dont la lecture m'a profondément ennuyée.

D'accord, on a ici un roman d'apprentissage, un des premiers romans psychologiques de son temps également, une oeuvre représentative des précieuses... Tout cela constitue un véritable chef-d'oeuvre en soi, si on reste ancré dans l'époque de sa rédaction.
Mais franchement, je trouve que l'ouvrage a particulièrement mal vieilli. Tout ce romantisme qui dégouline, cette passion exprimée niaisement (bien qu'il y ait un écart à la règle des romans courtois puisque la belle ne succombe pas), cette noblesse détestable... Trop pour moi, malheureusement.

De plus, le style de Mme de La Fayette m'est resté entre la gorge. Très peu de travail dans ce style je trouve. Comme il est dit dans la préface de mon édition : 'La Princesse de Clèves est une mutation du genre romanesque [...] Mme de La Fayette a inventé une forme littéraire'
Ni dans la poésie, ni dans l'épopée en prose... La Princesse de Clèves n’appartient qu'à elle-même. Et subjectivement, je ne trouve pas que cela soit une bonne chose. Je m'attendais réellement à une explosion d'un style totalement original avec ce genre d'annonces. Seulement, au final, le roman est inclassable car le style est trop peu marqué. Enfin, il y a tout de même une grande part historique dans La Princesse de Clèves, chose qui est remarquable, mais qui sérieusement, finit par lasser.

J'ai donc trouver le tout vide, même si l'analyse des passions est considérable... pour l'époque encore une fois. De nos jours, je ne pense pas que La Princesse de Clèves puisse être une oeuvre appréciée. Surtout par des jeunes comme moi. Je songerai à relire ce roman quand j'aurais atteint un stade plus mature de ma vie, en saisirai-je peut-être le sens profond, parce que là... je sèche.

Mme la princesse de Clèves, votre sainteté est servie

9 étoiles

Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 13 février 2012

Il est des époques où le faste des richesses, la luxure, la grandeur de certains noms nous empêchent de poser notre regard sur les acteurs de celles-ci. Il suffit alors de transcender quelques uns de ces mêmes acteurs et de les poser presque à l’état de divinité pour enfin les apercevoir. C’est ainsi que procède Mme de La Fayette pour distinguer Mme de Clèves et le duc de Nemours, elle en fait des êtres qui comme Dieu n’ont de devoir que la vertu et de la faute ils ne doivent pas en connaître la saveur. Le livre est rythmé de la sorte, un flot d’événements où le cœur ne se doit d’être révélé (doutes, suspicions, aveu galant et rebondissements ne sortiront pas vainqueurs d’un tel combat). La torture psychique de ces deux protagonistes les maintient dans cette situation au dénouement évidemment tragique, nommons clairement ce qu’il en est!

Alors certes, Mme de Clèves aurait pu faillir à sa tâche, elle aurait pu succomber au « péché » et goûter à un amour véritable, à ce qu’est réellement la passion, comme elle en avait le droit. Pourtant ce qui lui incombe, c’est de ne pas vaciller, c’est d’entretenir un devoir moral d’une solidité terrifiante. Ainsi, elle réussit finalement ce qu’elle avait entrepris et ne cède pas à ses sentiments trop humains, trop mauvais...

C’est peut-être pour cela que ce livre a tant fait parler de lui, on a jugé ce choix démesuré et stupide, celui de s’éloigner d’un duc de Nemours diablement amoureux, mais ce qui nous gêne tous, au fond, c’est la perfection dans laquelle l’héroïne s’est figée. Elle s’est élevée du rang des mortels et est devenue un des rôles majeurs de notre littérature française, et ce parce qu’elle revêt les habits d’une sainte en qui croire. Elle représente les fondations d’un monde nouveau, celui d’une littérature qui se découvre et sans elle, les sentiments les plus mauvais n’auraient jamais été apposés sur du papier. La princesse de Clèves est morte et vive la princesse de Clèves!

Demande de la persévérance pour certains

7 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 10 octobre 2011

« Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. »

Mademoiselle de Chartes est l’une des plus belle femme du royaume. Quelques personnes lui mettent des obstacles pour trouver un bon parti, mais elle réussira quand même à épouser le prince de Clèves. Mais est-ce qu’il deviendra l’élu de son coeur ?

Ouf ! Le début était très étouffant à lire, je peux comprendre que ça en a rebuté certains. Dans les dix premières pages, il y a une avalanche de noms et personnages, mais dès que l’héroïne éponyme apparaît, ça devient moins pire et c’est plus facile de rentrer dans l’histoire. Aussi, au commencement j’ai fait une écoeurantite parce que je trouvais tous ces personnages trop beaux trop parfaits intelligents glorieux, mais on m’a dit que c’était le style de cour et qu’il fallait lire entre les lignes.

Ça en a valu le coup, c’est passionnant ! J’ai aimé, mais ça n’a pas été le coup de foudre comme avec La Princesse de Montpensier. C’est écrit avec délicatesse et sensibilité, complexe (comme c’est toujours le cas avec La Fayette), mais j’ai trouvé que le récit avait certaines théâtralités, que quelques scènes étaient mélodramatiques (il faut croire que la santé était délicate à l’époque puisqu’on peut si facilement mourir de fièvre quand on apprend une mauvaise nouvelle !). C’est un récit classique sur la passion amoureuse, avec beaucoup de non-dits, mais même avec le style de cour, je trouvais que ça manquait un soupçon de subtilité. Je recommande tout de même, c’est une belle histoire d’amour, mais il faut aimer le genre.

La seule adaptation que j’ai vue, c’est le film dont l’action est transposé à notre époque, La belle personne, réalisé par Christophe Honoré, en 2008. C’était correct, mais l’adaptation qui me tente le plus, c’est celle de 1961, co-scénarisée par Jean Cocteau et le réalisateur, Jean Delannoy.

c'est ça un classique non ?

9 étoiles

Critique de Cafeine (, Inscrite le 12 juin 2007, 50 ans) - 3 septembre 2010

Une émission télé, une grande dame, Dominique Blanc, décor minimaliste, elle, assise, lunettes au bout du nez, elle débute la lecture sur un ton doux, magnifique, minimaliste également, un véritable envoûtement.

De ces quelques lignes entendues, je me suis laissée aller à lire tout le chef-d'œuvre, délicieusement désuet et paradoxalement très moderne.
Bien sûr, si vous aimez l'action, passez votre chemin.
Ici vous ne trouverez que les errances d'un cœur, d'une âme.

On ne critique pas la Princesse de Clèves !

8 étoiles

Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 6 juillet 2010

Voici typiquement un de ces grands romans de notre littérature qui sont condamnés au gibet par le corps enseignant et ses élèves. Que je plains ceux qui ont eu le malheur de devoir l'étudier au cours de leurs années lycées... On peut aisément parvenir, à force analyses, commentaires et autres devoirs, à rendre cette oeuvre merveilleuse particulièrement infecte.
La Princesse de Clèves, qu'est-ce que c'est ? Oui, c'est le premier roman psychologique, oui c'est un roman de moeurs à la Jane Austen, oui c'est une étude minutieuse du coeur humain, oui c'est un témoignage d'une rare élégance sur la cour royale, oui c'est un des premiers romans de notre littérature, oui c'est le tournant entre la préciosité et le classicisme, oui c'est un roman de femmes, écrit par une femme, pour les femmes. C'est vrai qu'il est rempli d'allusions et de sous-entendus, c'est vrai que les scène du bal, de la vision de Mme de Clèves regardant le portrait de M. de Nemours, de l'aveu à M. de Clèves, sont des scènes dignes d'analyses et de dissections.
Mais la véritable beauté de l'oeuvre, n'est-ce pas tout simplement son histoire ? La voici, cette romance qui a inspiré Laclos, Balzac, Rousseau, Flaubert et encore d'autres. La Princesse de Clèves est en premier lieu un grand roman d'amour et de féminité, avec tout le tragique qu'il faut. Le lire ainsi est tout à fait satisfaisant, non ?
Parfois, cependant, notamment lors des quatre grandes "digressions", on peut être amené à trouver le temps long, à compter les pages ; ce livre est très bon, d'un style élégant, parfois précieux d'ailleurs, c'est un grand classique qui en a amené d'autres, mais ce n'est pas, selon moi, le meilleur sur le sujet.

merveilleux

10 étoiles

Critique de Lys10 (, Inscrite le 24 février 2009, 31 ans) - 24 octobre 2009

J'accorde à certains l'ennui du début puisqu'il est présenté tous les liens familiaux de la princesse, ainsi de nombreux noms sont cités.
Mais il me paraît peu concevable de critiquer cette oeuvre avec ce si simple argument.
"La Princesse de Clèves" ne peut susciter qu'une véritable admiration et pour son auteur et pour son héroïne.
Ce livre est à lire à l'âge où l'adolescence a besoin d'idées rigoureuses et saines.

TRES MAUVAIS SOUVENIR

1 étoiles

Critique de Bedeland la reunion (, Inscrit le 20 février 2009, 60 ans) - 7 juillet 2009

je ne suis pas objectif pour cet ouvrage car j'en ai bavé à l'époque pour le lire du coup j'en garde un souvenir très pénible, un bouquin où il ne se passe rien de rien, à l'époque je m'étais dit voilà Un livre qui viendra à bout du plus coriace des insomniaques !! mais j'étais peut-être trop jeune et pas encore mature pour apprécier allez savoir ...

Un très grand roman français !

10 étoiles

Critique de Uther (, Inscrit le 4 juillet 2009, 44 ans) - 5 juillet 2009

Roman psychologique, touchant, profond... Un style si particulier, et si délicieux. Un grand classique : oui, le temps, ce grand critique, a bien fait son office.

Maîtrises

8 étoiles

Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 10 décembre 2008

Ce roman dépeint un superbe personnage d'une femme qui affirme ses sentiments et ses doutes, sans y succomber. Et révèle une remarquable maîtrise de l’auteure qui tient le juste milieu entre un style rigoureux et le déploiement des sentiments et mouvements de conscience de ses personnages mais sans débordement inutile. C’est comme si ce roman, le premier, dit-on, du genre, concentrait toutes les qualités de ceux qui suivront sur le même thème. Un coup d’essai pleinement réussi. Dans une langue presque inchangée.

Le feu de la passion consumme les pages.

10 étoiles

Critique de Entortillée (, Inscrite le 23 avril 2008, 33 ans) - 23 avril 2008

XVIIème siècle.
Elle est la plus belle femme de la cours, il en est le plus belle homme. Mariée depuis peu au prince de Clèves, Madame de Clèves tombe amoureuse du duc de Nemours dès leur première rencontre. Regards furtifs, détournés, pommettes roses à la vue de l'autre, troubles, tourbillon d'émotions, voila ce que vivent les deux jeunes gens. Mais Madame de Clèves est une femme d'une vertu incroyable. Jamais elle ne se donnera au duc, pour qui elle brûle pourtant à chaque instant. Monsieur de Nemours lui fera des déclarations enflammées mais toujours sa vertu masquera des sentiments ardents et mimera remarquablement de l'indifférence.
Lorsque son mari, le prince de Clèves, meurt, le poids immense de la culpabilité l'empêche de succomber à son amour.

Ce livre est plus qu'une simple histoire d'amour. C'est l'histoire de la passion, des troubles, de la lutte entre la raison et les sentiments, c'est le livre de chaque amoureux...
Et toujours, l'admirable Madame de Clèves fascine.

va, je ne te hais point!!!

5 étoiles

Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 3 juillet 2006

J'ai eu énormément de mal à accrocher...un début, pour moi, beaucoup trop riche en détails inutiles qui nous embrouillent plus qu'autre chose. Puis j'ai résisté, et tout devient plus simple, plus clair.

J'ai cependant pas vraiment apprécié. Un feux de l'amour du XVIIème, avec une héroïne sado-maso qui passera sa vie à faire du mal aux autres et à elle-même.
La plupart des gens adorent la princesse de Clèves, et admirent son courage...moi elle m'a énervé!!! Si elle veut pas vivre son amour, qu'elle se taise et laisse vivre son mari heureux, même si ce n'est qu'une illusion...et qu'elle laisse Nemours tranquille en lui faisant croire qu'il n'y a pas moyen , plutot que de le laisser espérer inutilement...

AH lala, ces femmes!!!!! :)

Aussi riche qu'enrichissant

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 20 août 2005

Ce roman, lourd de détails, est passionnant par son côté romantique, bien qu'il puisse désarçonner par l'époque choisie - ce qui donne un certain charme à mon sens - et le nombre de personnages - assez vertigineux - .
J'ai bien aimé son adaptation contemporaine par Manoel de Oliveira, dans son film A Carta - La Lettre - , de 1999, avec Chiara Mastroianni, Françoise Fabian, Stanislas Mirhar et le chanteur portugais Pedro Abrunhosa, étrange sosie de Bruce Willis, ce qui détonne un peu.
J'ai beaucoup moins apprécié l'adaptation cinématographique d'Andrejz Zulawski (dotes sur l'orthographe), La Fidélité, avec Sophie Marceau, alors sa femme, Guillaume Canet et Edith Scob. On ne comprend absolument rien.

L'ennui au détour des pages

4 étoiles

Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 51 ans) - 17 août 2005

Pas moyen d'apprécier ce fichu bouquin. J'ai bien essayé à l'époque; de toute façon, il était au programme de fac...
Mme de La Fayette me fait le même effet que Proust: je sens bien qu'il y a quelque-chose là-dessous mais que je suis incapable de saisir.
J'essaie régulièrement avec Proust mais non, je ne peux pas tenir plus d'un chapitre avant de m'effondrer d'ennui. Mes yeux se ferment tout seul.
La Princesse de Clèves, c'est le roman du vide remplacé par l'Amour. Le problème est que j'ai un mal fou à m'interesser à une histoire aussi peu réaliste et truffée d'intrigues inutiles, de personnages alambiqués et dont l'utilité est encore à prouver.
Tout tourne autour de la princesse, de son mari et du duc de Nemours; c'est la triangle classique des histoires d'amour à la française, le théatre de boulevard en est truffé.
Alors, oui, la princesse se refuse. Bon, et alors? Pendant tout le livre j'ai attendu qu'elle se lache enfin! Grosse déception!
Cependant, il faut reconnaître que l'auteur a su insuffler un souffle épique à son personnage: la princesse de Clèves est rééllement hors du commun et son refus de l'amour au nom de l'Amour est admirable même si ce n'est pas mon opinion profonde.
J'ai l'impression que la portée de l'oeuvre serait décuplée sous une forme théatrale et non romanesque mais on ne refait pas l'histoire.
Je ne vois rien de beau et de passionnel dans ce refus volontaire de l'amour mais ce thème aura eu le mérite de lancer toute une littérature, des romans Arlequins jusqu'aux écrits de Goethe: Les Souffrances du jeune Werther sont, à mon sens, un ouvrage dont la parenté avec La Princesse de Clèves est évidente.
Néanmoins, ce roman reste un témoignage interessant sur la vie et les moeurs de l'époque et ce, même si les pages les plus historiques sont les plus fastidieuses.
Bon, je retente Proust ou non...?

Romanesque

8 étoiles

Critique de Hanazade (marseille, Inscrite le 18 avril 2005, 36 ans) - 28 avril 2005

Madame de Lafayette a vraiment assuré, même si j'ai trouvé les premières pages un peu lourdes d'explication.
Il est certain qu'il est intéressant de savoir le contexte de l'histoire, mais cette flopée de nom dès le début... c'était pas très léger.
J'ai aimé toutes les intrigues amoureuses, et je peux avouer que j'ai aimé également la culpabilité que ressentait madame de Clèves et la façon dont elle luttait contre.
Et j'ai adoré sa décision finale de rester seule, c'est un admirable coup d'éclat féminin, madame de Lafayette l'a deviné.
Pourquoi faut il toujours qu'une femme s'enchaine à un homme? Pourquoi ce ne serait pas eux qui seraient enchainés à nous?

Des béguines à B. Spears

10 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 6 décembre 2004

Les romans reflètent la société. La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette aussi. Pour la première fois dans la littérature française, un écrivain osait définir la psychologie propre de la femme. Chacun la voyait soit soumise à un mari ou à un ordre religieux. En somme, un objet dépourvu de conscience. De tout temps, on a tenté de reléguer la femme à un état végétatif. Que l’on se rappelle les béguines qui se sauvaient des hommes au Moyen Âge afin de ne pas devenir leurs victimes, même dorées. C’est à toute une mentalité que s’attaquait Madame de Lafayette. Et c’était d’autant plus courageux qu’elle le faisait en se servant d’un art encore inconnu à l’époque, l’art romanesque. Et comme tout ce qui est nouveau, elle courait le risque d’écrire une œuvre discréditée à l’avance.

L’héroïne démontre que la femme est capable d’exister par elle-même. Comme l’homme, elle peut s’inventer un avenir. Autrement dit, elle est douée comme lui de la faculté de susciter l’incréé en elle. Comme Madame Bovary, elle montre qu’elle n’est pas le résultat d’une convention du passé mais un être à part entière dans un présent en marche vers son futur. Changer les mœurs n’est pas facile. Il faut se servir de subterfuge comme l’a fait Marivaux dans sa pièce Les Jeux de l’amour et du hasard pour prôner la liberté des sentiments, chose pas acquise à l’époque.

Ce beau roman de Madame de Lafayette trace le portrait de la femme, responsable de son destin. C’est la première féministe en littérature après Sainte Hildegarde au niveau spirituel. La Princesse de Clèves pose les jalons de la psychologie féminine devant réinventer les relations entre les sexes.

C’était une œuvre nécessaire au 17e siècle. Même encore de nos jours, elle n’a pas perdu de son actualité. Aujourd’hui, le 6 décembre 2004, nous commémorons au Québec le quinzième anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal où un homme de la vingtaine s’est introduit pour abattre 14 étudiantes parce qu’elles étaient des femmes. Comme l’a écrit André Glucksmann dans sa dernière œuvre, la haine de notre société se porte particulièrement sur les Juifs, les Américains et les femmes. Il est malheureux cependant que Madame de Lafayette et Gustave Flaubert aient réservé à leur héroïne un sort aussi tragique. Voulaient-ils montrer que la nouvelle mission des femmes n’en est qu’à ses premiers balbutiements, balbutiements qui ne déboucheront pas, faudrait-il l'espérer, sur l'art de montrer son nombril?

j'irai pas jusque là...

7 étoiles

Critique de Artemis (, Inscrite le 30 novembre 2004, 39 ans) - 5 décembre 2004

Evidemment devant l'avis d'une prof, je m'incline, mais...

je viens de lire ce livre pour la fac (2ème année de lettres) c'est vrai qu'il est plutôt facile à lire à part toutes ces références à la cour d'Henri III, à toutes ces reines (la reine mère, la reine dauphine, sans compter la maitresse du roi... et la reine d'Espagne, et la reine d'Angleterre, et... et...) et ces princes (ducs et autres titres de noblesse qui n'ont pas vraiment de signification pour moi...) Difficile de s'y retrouver au début! On finit par s'y faire, bien obligé si l'on veut suivre toutes ses intrigues... J'exagère : en fait d'intrigues, il s'agit surtout de l'histoire de la princesse de Clèves, les quatre petites histoires intercalées ne sont là que pour... aider le récit à avancer?

Bref, une histoire facile à lire, qui m'a semblé limite niaise sur les bords... mais l'écriture de madame de Lafayette (après étude, parce que sur le coup, ça ne m'a pas vraiment frappée!) est vraiment belle et judicieuse (je n'irais pas jusqu'à "puuure" comme le clament tant de profs!)

Cependant, Madame de la Fayette est d'un pessimisme impardonnable (enfin, je trouve!). Pour elle : La femme subit ses passions, elle lutte... Elle finira bien vertueuse, mais ô combien seule et triste!

Enfin, certains trouvent cette histoire d'amour d'une beauté quasi incomparable... parce qu'elle ne sera jamais consommée???? Admirons la beauté de ces deux êtres tristes qui se torturent au nom de l'honneur et de la vertu (ou du qu'en dira-t-on!!!) dans ce monde où tout n'est qu'apparences...

Un court roman, bien écrit, qui parle d'amour et de cour royale...

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