L'éperdu de Philippe Lekeuche, Jean Dalemans (Dessin)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Pucksimberg, le 19 mars 2023 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans)
La note : 8 étoiles
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Des poèmes modernes et marquants

Ce recueil de poèmes de Philippe Lekeuche, poète belge que je ne connaissais pas encore, souligne les interrogations du poète sur le verbe poétique. Le monde moderne semble confronté à des forces négatives qui prennent le dessus sur la parole. Même la divinité ne semble pas pouvoir apaiser les questionnements du poète. Le langage, forcément précieux pour un auteur, devient le motif principal de ces textes.

Ces poèmes sont modernes par la présence assez rare de ponctuation, les strophes inégales, des vers hétérométriques et des images assez audacieuses qui permettent au lecteur de se laisser porter par le souffle stylistique de cet éperdu. Philippe Lekeuche évoque souvent l’acte d’écriture, quelques souvenirs aussi, la vie avec ses épreuves. Ce qui peut parasiter le poète provient à la fois du monde extérieur que de ce qui est en lui. Il y a ces poèmes qu’il dédie aussi à des poètes contemporains et qui entrent sans doute en résonance avec les préoccupations de ceux-ci.

Ses métaphores sont frappantes et certaines images continuent à cheminer dans mon esprit. C’est la force de la poésie d’ouvrir une brèche vers autre chose, de faire éclater une vérité qui n’est palpable que par la force d’associations singulières.

« Fort peu mirobolant le tremblement des briques
Les avions se vivaient versant leurs mirlitons
Qui piquaient en sifflant dans la belle panique
Les corps percés pissant des odes vermillon

Mon ennemi, beau gosse, en pleine floraison
Dont le torse est tendu de jeune poésie
Tant l’érotique émoi chante l’humide action
De sa hampe à venir, cruelle, endolorie

Au sein des mots maudits flotte beaucoup de vent
N’ayant ni sexe ni la mort ils se dévident
Même les dits d’amour ne tiennent pas longtemps
Y souffle le néant dévorant qui les vide

Tu t’en vas dans ton enfance au plus bas, le fond
Remonte à la surface, en haut les rouges rues
Te parlent basculant, vertige des maisons
A l’angle des quartiers, beau gamin, tu te rues ( … )"

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