Auto-da-fé de Elias Canetti
( Die Blendung)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Tout feu...tout femme
Seul véritable roman d’Elias Canetti, davantage connu en France comme intellectuel, AUTO DA FE est de prime abord un véritable délire. Publié dans la collection l’Imaginaire chez Gallimard, on ne saurait s’en étonner.
Le professeur Peter KIEN vit, pour par et avec ses livres. Une certaine forme d’autisme, d’isolement d’un monde extérieur redouté et rejeté, les livres sont le havre de paix dont le héros maîtrise chaque volume, chaque page, chaque ligne, chaque mot.
Un jour arrive l’ennemi destructeur, une femme, Thérèse, gouvernante puis épouse qui pousse Peter à la folie ou la révèle.
S’ensuit alors une descente aux enfers où l’on croise des personnages plus incroyables les uns que les autres…
Au-delà de cette histoire parfois abracadabrantesque, ce roman est aussi, remis dans le contexte de sa publication (1935), une expression sur la montée du nazisme, en filigrane un rapport toujours complexe à la judaïté, un exposé désolant sur la nature humaine, une conception de la femme qu’elles ne goûteraient guère aujourd’hui…
Enfin, c’est un roman dont il est difficile de se détacher, tant la folie qu’il exalte semble être plus attirante, plus vivante que les vies monotones et tracées qui sont notre lot quotidien.
Vivre entièrement, follement, une passion jusqu’à sont terme inéluctable…heureusement qu’il y a les livres.
Les éditions
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Auto-da-fé [Texte imprimé] Elias Canetti trad. de l'allemand par Paule Arhex
de Canetti, Elias Arhex, Paule (Traducteur)
Gallimard / Collection L'Imaginaire.
ISBN : 9782070721825 ; 16,00 € ; 12/02/1991 ; 574 p. ; Poche
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Une histoire de moment
Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 50 ans) - 19 juillet 2005
Peter Kien se marie avec sa gouvernante. La relation entre les deux mariés sombre dans la folie. L’appartement et la bibliothèque comme un huit clos abritant leur délire et leur impossible vie. La descente dans les abîmes de l’esprit devenu fou se poursuit alors dans la rue. Peter y croise les livres et des personnages irréels. La folie devient totale. La raison ou du moins un soupçon de rationalité revient avec son retour dans l’appartement. Mais il est toujours prisonnier, prisonnier de lui-même et de sa folie. La fin comme une apothéose, comme ces deux mémoires, celle des sentiments et celle des faits, qu’il ne peut faire vivre ensemble. Monito l’esquisse dans sa critique, la place de la femme et la judaïté sont deux thèmes présents dans ce livre. Ecrit en 1935, la place de la femme est détestable. La femme prison, même remis dans le contexte, je l’ai trouvé insupportable.
La parabole sur l’éternelle capacité de l’homme à s’auto emprisonner, sur notre capacité à être notre pire ennemi a été le plus grand bonheur de ce livre. Ce livre est dérangeant, improbable pour un esprit trop rationnel. La folie est parfois totale. J’ai perdu pied, plus d’une fois, troublé et incrédule. Ce livre oscille entre une réalité palpable et les méandres d’un esprit devenu fou. Il faudrait se laisser envelopper dans ce halo de folie, se refuser à tout comprendre, tout suivre. Il faudrait juste la sensation, l’ambiance. Je n’ai pas réussi. Peut-être une histoire de moment dans un chemin littéraire et dans celui d’une vie.
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